Le président français François Hollande a critiqué, avant-hier, la Russie et la Chine, dont l'attitude affaiblit, selon, lui la capacité du Conseil de sécurité de l'ONU dans la crise syrienne. "Je dis à la Russie et à la Chine que, dans la crise syrienne, leur attitude affaiblit notre capacité à accomplir le mandat que la charte des Nations unies nous a confié", a déclaré M. Hollande en présentant les grandes lignes de la diplomatie française à l'ouverture de la conférence des ambassadeurs. "La France inscrit son action dans la légalité internationale et je confirme ici que notre pays ne participe à des opérations de maintien de la paix ou de protection des populations qu'en vertu d'un mandat, et donc d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il dit. Faut-il encore que ses membres prennent leur responsabilité pour lui permettre de prendre des décisions, a-t-il ajouté, alors que Moscou et Pékin, principaux soutiens de Damas, bloquent au Conseil de sécurité toute résolution condamnant le régime de Bachar al-Assad. Prêt à l'initiative Le président français François Hollande a cherché à cette occasion à prendre l'initiative sur le dossier syrien, s'engageant à reconnaître un gouvernement provisoire syrien dès lors qu'il serait constitué. Le président français, faisant écho à son homologue américain Barack Obama, a prévenu que "l'emploi d'armes chimiques" par le régime de Damas constituerait "une cause légitime d'intervention directe" pour la communauté internationale. "La France demande à l'opposition syrienne de constituer un gouvernement provisoire, inclusif et représentatif, qui puisse devenir le représentant légitime de la nouvelle Syrie. Nous engageons nos partenaires arabes à accélérer cette démarche. Et la France reconnaîtra le gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie dès lors qu'il aura été formé", a déclaré le chef de l'Etat. Par ailleurs, la France et ses alliés restent "très vigilants" pour "prévenir l'emploi d'armes chimiques par le régime (de Damas), qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d'intervention directe", a-t-il lancé, s'exprimant "avec solennité", selon ses propres termes. L'armée syrienne largue des tracts sur Damas Hier, des hélicoptères de l'armée syrienne ont largué plusieurs centaines de tracts sur Damas et sa banlieue, exhortant les rebelles à rendre les armes. L'armée prévient que dans le cas contraire, ils seront abattus. Cet avertissement survient alors que l'armée a lancé une vaste offensive pour reprendre certains quartiers tombés aux mains des rebelles qui tentent de renverser le président Bachar el-Assad. Après plusieurs semaines de combats à Alep, dans le nord du pays, l'armée concentre ses efforts sur la capitale pour tenter de mettre fin au soulèvement lancé en mars 2011. Les tracts sont signés par le commandement général des forces armées. Ils indiquent que l'armée est déterminée à "nettoyer chaque centimètre de la Syrie". Les "hommes armés" n'ont pas d'autre choix que de rendre les armes ou ils seront confrontés à une "mort inévitable", précisent les tracts. L'afflux de réfugiés continue en Jordanie Au moins 3 300 réfugiés syriens ont fui vers la Jordanie ces dernières 24 heures, a annoncé le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le représentant du HCR en Jordanie, Andrew Harper, a précisé que les nouveaux arrivants étaient originaires de la région de Deraa, dans le sud de la Syrie où les tensions sont vives. Le premier campement abrite 21.000 réfugiés, a précisé M. Harper. Plus de 160 000 réfugiés syriens vivent en Jordanie, un record dans toute la région. Ils ont fui la guerre civile en Syrie, où au moins 20 000 personnes auraient été tuées. La Jordanie et l'ONU ont lancé un appel à l'aide de 429 millions de dollars auprès des donateurs internationaux. Ban Ki-moon bouleversé par les massacres de Daraya Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se dit bouleversé par les informations rapportant un massacre en Syrie à Daraya, près de Damas, et estime nécessaire d'enquêter immédiatement et de manière impartiale, a déclaré, avant-hier, son porte-parole. Le secrétaire général est bouleversé par ces informations et condamne fermement ce crime brutal et épouvantable, a ajouté Martin Nesirky. Se référant aux informations sur la mort de centaines de civils à Daraya, le porte-parole a estimé qu'il faut enquêter immédiatement, d'une manière indépendante et impartiale. Nous souhaitons que ce soit le cas aussitôt que possible, a-t-il ajouté.