La rébellion syrienne contrôlait samedi plusieurs postes-frontières avec l'Irak et la Turquie, vitaux pour l'approvisionnement en armes, et continuait d'affronter l'armée syrienne à Alep, 2e ville du pays et nouveau front de la contestation, tout en reculant à Damas. Sur le front diplomatique, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, inquiet de la "détérioration rapide" de la situation, a estimé que le gouvernement syrien avait échoué dans la protection des civils. M. Ban lui a demandé de "cesser les tueries et l'utilisation d'armes lourdes contre les agglomérations". Il a également dépêché en urgence à Damas le sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, le diplomate français Hervé Ladsous. Paris pour sa part estime qu'il faut préparer au plus-vite l'après Bachar al-Assad et souhaite "la formation rapide d'un gouvernement provisoire" qui devra être "représentatif de la diversité de la société syrienne". Près d'une semaine de violents combats dans Damas et un attentat contre les principaux chefs de l'appareil sécuritaire au coeur de la capitale ont fragilisé le pouvoir. Et alors que les rebelles semblent marquer le pas dans la capitale, ils ont pris le contrôle de plusieurs postes-frontières. A l'est, ils contrôlent désormais deux des trois principaux points de passage entre l'Irak et la Syrie, à Boukamal et Yaribiyah. Au nord, la rébellion contrôlait déjà depuis vendredi le poste de Bab al-Hawa, situé en face du poste turc de Cilvegözü, dans la province turque de Hatay (sud), qui abrite des camps de réfugiés syriens. En revanche, l'ASL a tenté en vain de conquérir un poste-frontière, au sud, avec la Jordanie, selon un haut responsable jordanien. A l'ouest, la frontière avec le Liban est pour l'heure sous le contrôle complet de l'armée syrienne. Alors que les combats s'intensifient, les rebelles ont plus besoin d'armes que jamais et le contrôle des frontières est vital pour son approvisionnement.