La poterie traditionnelle connaît de sérieuses contraintes dans la wilaya de Laghouat qui risquent de compromettre son avenir. Cette activité artisanale liée à la production de l'argile et des produits dérivés est en voie de disparition, du fait de l'exploitation anarchique de leur matière première, du recul des ventes des produits de poterie, ajouté à l'absence d'espaces et d'ateliers de fabrication d'articles à base d'argile, hormis quelques initiatives faites à domicile, a indiqué une des rares femmes artisanes encore attachées à ce métier ancestral dans la région. La poterie n'emballe pas les jeunes de la région Mme. Bensalem a affiché son appréhension quant à l'avenir de cette activité artisanale qui, en dépit des microcrédits accordés à plusieurs femmes artisanes, n'a pas suscité le regain escompté en l'absence d'intérêt manifesté par les jeunes à ce type de métiers. Dans un souci d'assurer la relance de cette activité, une des facettes du patrimoine local, elle a suggéré l'octroi d'aides directes aux artisans, leur dotation en matière première et l'affectation de locaux à usage professionnel aux adeptes de ces métiers afin d'assurer la pérennité de l'activité et la léguer aux générations futures. L'intégration de ce métier dans la nomenclature des filières enseignées dans les établissements de la formation professionnelle, en capitalisant l'expérience d'anciens artisans en la matière, est également proposée par cette femme artisane. La faible rentabilité à l'origine De son côté, le président de la Chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya de Laghouat a imputé le faible engouement sur les métiers de poterie à la faible rentabilité de ses produits sur le marché où la demande est plutôt attirée par d'autres produits beaucoup plus répandus. M. Ahmed Zenagui a ajouté que les demandeurs de cartes d'artisans visent, par leur geste, beaucoup plus à répondre à des critères de constitution de dossiers pour "décrocher des prêts par le biais des dispositifs d'emplois, dont l'ANGEM et l'ANSEJ, qu'à se soucier de la relance d'un métier en voie d'extinction". Des efforts remarquables pour sa réhabilitation Dans le souci de réhabiliter, promouvoir et pérenniser cette activité, legs artisanal ancestral dans la région de Laghouat, le même responsable a fait part de l'organisation dernièrement, dans la wilaya d'Adrar, d'une session de formation au profit de huit artisans, supervisée par des experts venus d'Espagne, en plus de l'organisation d'échanges avec des associations nationales versées dans le domaine, à l'instar de celle d' "Ayadi" (mains) de la wilaya d'Alger. Le métier de poterie, activité féminine par excellence dans un passé proche à Laghouat, est basé notamment sur la production d'articles simples, d'articles de décoration, d'ustensiles et autres œuvres, proposés à des prix oscillant entre 200 et 1 000 DA, ont signalé des femmes artisanes.Actuellement, la wilaya de Laghouat compte plus de 730 artisans, immatriculés au niveau de la CAM, 388 versent dans l'artisanat traditionnel, et le reste dans d'autres segments.