Le groupe japonais de services financiers Nomura veut réduire ses coûts d'un milliard de dollars d'ici à mars 2014, ce qui entraînera des réductions d'effectifs, a-t-on appris, hier, auprès du groupe. Le nouveau P-DG de Nomura, Koji Nagai, devrait détailler les mesures prévues par la firme dès jeudi. Les compressions de coût concerneront notamment les opérations de gros de Nomura, qui comprennent ses activités de banque d'investissement et ses interventions sur les marchés d'action et d'obligation, a expliqué un responsable de l'entreprise. Ces réductions de coût vont toucher toutes les régions et impliqueront des suppressions d'emploi, a précisé cette source, sans en dévoiler le nombre. Nomura reste toutefois déterminé à devenir la principale banque d'investissement asiatique, a-t-on assuré. La direction du groupe vise un bénéfice annuel avant impôt de 250 milliards de yens (2,5 milliards d'euros) à partir de l'année budgétaire 2015-2016. Au premier trimestre 2012-2013 (avril-juin), le bénéfice net de Nomura a plongé de 89%, à 1,9 milliard de yens (19 millions d'euros), en raison de la défiance des investisseurs pour les actifs risqués en pleine crise européenne d'endettement. Les revenus des activités de banque d'investissement et de vente et achat d'actions ont notamment reculé. M. Nagai a pris la direction effective de Nomura depuis le 1er août, succédant à Kenichi Watanabe qui a démissionné à cause d'un scandale de délit d'initié. Le groupe a reconnu que certains de ses employés avaient fourni à des investisseurs des informations confidentielles en 2010, concernant des augmentations de capital de plusieurs firmes que Nomura organisait. Sa réputation en a souffert et Nomura a notamment été écarté du rôle de coordinateur global pour le retour en Bourse de Japan Airlines, la plus grosse opération financière de l'année au Japon. M. Watanabe avait pris la tête de Nomura en 2008, cinq mois avant l'effondrement de Lehman Brothers qui avait précipité la crise financière internationale. Sous son impulsion, Nomura avait repris les activités en Asie, Europe et Moyen-Orient de la banque d'affaires américaine en faillite, devenant ainsi un acteur majeur de la finance mondiale.