Les Bourses européennes ont terminé en hausse, avant-hier, à l'exception de Lisbonne, portées principalement par la décision de la Chine de baisser ses taux d'intérêt. Pékin a décidé de baisser, à compter d'hier, de 0,25 point de pourcentage les taux d'intérêt de référence sur les emprunts et les dépôts à un an. Il s'agit de la première baisse des taux d'intérêt en Chine depuis 2008. Les marchés qui craignaient une baisse de régime dans ce pays, considéré comme le moteur de la croissance mondiale, ont accueilli favorablement cette nouvelle. Ils sont également mus par l'espoir d'une solution prochaine pour recapitaliser les banques espagnoles. "Les marchés n'ont plus peur et sentent que les banquiers centraux se préparent à quelque chose sans trop se dévoiler", résume Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities. L'Eurostoxx 50 a gagné 0,25% La Bourse de Paris a terminé en hausse (+0,42%), pour la quatrième séance consécutive, l'indice CAC 40 prenant 12,72 points à 3071,16 points, dans un volume d'échange de 3,417 milliards d'euros. La veille, il avait bondi de 2,42%. Les valeurs bancaires ont été recherchées une nouvelle fois, à l'image de BNP Paribas (+1,45% à 29,00 euros), Crédit Agricole (+0,80% à 3,16 euros) et Société Générale (+0,06% à 17,73 euros). Vivendi a bondi de 3,66% à 13,59 euros après une information de l'agence Bloomberg selon laquelle le groupe français réfléchissait à une éventuelle vente de sa filiale de jeux vidéo Activision Blizzard, numéro un du secteur. La Bourse de Londres a clôturé sur une nette progression avec une hausse de 63,68 points de l'indice FTSE-100 des principales valeurs, soit 1,18% par rapport à la clôture de la veille, à 5 447,79 points. Certaines banques ont ainsi passé une très bonne séance, comme Royal Bank of Scotland (+5,25% à 224,40 pence), Lloyds Banking Group (+3,53% à 28 pence) ou Standard Chartered (+2,60% à 1 383 pence). La plupart des minières ont eu de nouveau le vent en poupe, Rio Tinto gagnant 3,98% à 3 015 pence, Antofagasta 2,94% à 1 084 pence et Vedanta 2,28% à 985,50 pence. Bien installé au-dessus de 6 000 points, l'indice Dax des trente valeurs vedettes de la Bourse de Francfort a fini en hausse de 0,82% à 6 144,22 points. Le MDax des valeurs moyennes a gagné 1,92% à 10 228,44 points. Les valeurs financières s'en sont bien tirées, comme Commerzbank par exemple, nettement en tête de Dax (+5,68% à 1,43 euro). Deutsche Bank a gagné 0,99% à 28,69 euros et l'assureur Allianz 0,94% à 72,67 euros. La Bourse de Madrid a progressé de 0,30%, à 6 438,1 points. Les valeurs bancaires ont presque toutes fini dans le vert, notamment les trois premières banques du pays: Santander a pris 1,66% à 4,781 euros, BBVA a gagné 1,15% à 5,096 euros et CaixaBank a bondi de 2,32% à 2,298 euros. Bankia, dont le plan de sauvetage public sera le plus cher de l'histoire du pays (23,5 milliards), a fléchi de 1,54% à 1,024 euro. L'agence de notation financière Standard & Poor's a estimé, avant-hier, que les banques espagnoles, qui risquent des pertes de 80 à 112 milliards d'euros d'ici 2013 en raison des crédits accordés, ont de plus en plus de probabilité de devoir recourir à une aide européenne. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a gagné 0,88% à 13'545 points, après son bond de 3,50% de la veille. En tête de l'indice, le groupe de luxe Salvatore Ferragamo a bondi de 4,60% à 16,60 euros tandis que la société d'exploration et d'ingénierie pétrolière Saipem a pris 4,41% à 32,67 euros, le numéro un mondial des câbles Prysmian 3,19% à 11,65 euros et le numéro un mondial des lunettes haut de gamme Luxottica 2,63% à 26,14 euros. Mediobanca a progressé de 3,05% à 3,308 euros, UBI Banca de 1,93% à 2,536 euros et Intesa Sanpaolo de 0,53% à 1,132 euro. UniCredit a fini à l'équilibre à 2,79 euros tandis que Banca Monte dei Paschi di Siena a cédé 0,18% à 0,2241 euro. La Bourse suisse a vu son indice SMI des 20 valeurs vedettes terminer sur une progression de 0,80% à 5869,21 points. La quasi-totalité des valeurs ont fini en hausse, emmenées par le groupe horloger Swatch, qui a pris 4,60% à 379,70 francs, suivi de Credit Suisse qui a crû de 3,30% à 19,73 francs et du spécialiste du luxe Richemont qui a gagné 2,16% à 54,30 francs. La Bourse de Bruxelles a terminé quasiment inchangée, progressant de 0,01% à 2104,57, au lendemain de sa forte augmentation de 2,4%. Le bancassureur KBC, qui avait bondi de 6,43% la veille, a continué à croître en gagnant 2,61% à 14,52 euros, tandis que le chimiste Solvay montait de 2,72% à 84,82 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,52% à 292,90 points. Le groupe de prospection géologique pour l'industrie pétrolière, gazière et minière Fugro a gagné 2,21% à 47,12 euros. Le groupe postal Post NL a perdu 4,62% à 2,81 euros. Le PSI-20, qui regroupe les valeurs vedettes de la Bourse de Lisbonne, s'est replié de 0,56%, à la clôture à 4 512,27 points, plombé notamment par les banques. Les banques BPI (-2,69%) et BES (-2,08%) ont enregistré les plus fortes pertes de la séance. En revanche, BCP, sous forte pression depuis l'annonce qu'elle serait renflouée par l'Etat à hauteur de 3,5 milliards d'euros reflétant ainsi les doutes de nombreux analystes quant à sa capacité à rembourser dans le délai prévu de 5 ans, a terminé stable à un peu plus de 8 centimes.
Wall Street finit à l'équilibre, incertaine des intentions de la Fed Wall Street a fini à l'équilibre, avant-hier, incertaine après les propos jugés tièdes du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui a semblé exclure une nouvelle intervention dans l'immédiat: le Dow Jones a pris 0,37% tandis que le Nasdaq lâchait 0,48%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 46,17 points à 12.460,96 points, mais le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 13,70 points à 2.831,02 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 0,01% (0,14 point) à 1.314,99 points. Wall Street avait ouvert en forte progression, le Dow Jones prenant plus de 1% en matinée, dopé par la baisse des taux d'intérêt chinois. Il a ensuite progressivement ralenti son avance car, d'un point de vue de politique monétaire, il n'y a rien eu dans l'allocution de Ben Bernanke pour laisser deviner son jeu lors de la réunion des 19 et 20 juin du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), a noté John Ryding de RDA Economics. Le fait que M. Bernanke n'ait pas annoncé de nouveau cycle d'assouplissement monétaire a été un peu décevant pour le marché, a confirmé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Le patron de la banque centrale américaine a déclaré devant le Congrès que la croissance économique du pays devrait se poursuivre à un rythme modéré, ce qui ne présage aucune modification de la politique monétaire américaine à court terme. L'inquiétude au sujet de l'Europe, de la politique budgétaire américaine et de la force et de la viabilité de la reprise pèsent sur les décisions d'embauche et d'investissement des entreprises, a noté M. Bernanke, assurant que la Fed était prête à prendre les mesures qui s'imposeraient pour protéger le système financier et l'économie en cas d'intensification des tensions. Il a laissé la porte ouverte (à une telle mesure) mais ce n'est pas nouveau, a souligné M. Cardillo. En outre, l'abaissement par l'agence de notation Fitch de la note de crédit de l'Espagne, qui a perdu trois crans et évolue désormais à BBB, a été une autre raison de faire preuve de prudence, a remarqué le stratège. Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,654% contre 1,651% la veille, et celui à 30 ans à 2,757% contre 2,720%. Tokyo: Nikkei en hausse de 1,24%, espère une action des banques centrales La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en nette hausse de 1,24%, les investisseurs espérant des initiatives des banques centrales européenne et américaine pour endiguer la crise en zone euro et favoriser la croissance. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 106,19 points à 8 639,72 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté de son côté de 1,70%, prenant 12,19 points à 730,75 points. L'activité a été assez faible, avec 1,76 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Après la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de la veille, nombre d'investisseurs attendent un abaissement du principal taux directeur de l'institut, aujourd'hui fixé à 1%, lors de son prochain conseil. Ils pensent aussi que la BCE devra agir d'une manière ou d'une autre pour apaiser la crise d'endettement en zone euro qui, au-delà de la Grèce, menace aussi directement l'Espagne dont le secteur bancaire suscite l'inquiétude. Concernant la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), des opérateurs veulent croire que son président, Ben Bernanke, va ouvrir la porte à un nouvel assouplissement monétaire lors d'un discours prévu plus tard, devant le Congrès américain. La vigueur de la croissance de la première puissance économique mondiale inquiète en effet sur les marchés, comme celle de la deuxième plus importante, la Chine, locomotive de l'activité mondiale. Ces espoirs d'interventions des instituts d'émission ont favorisé un léger retour des investisseurs vers des actifs plus risqués, encourageant un nouvel effritement du yen, considéré à l'inverse comme une valeur refuge par temps économique difficile. Cette légère baisse de la monnaie japonaise, qui reste toutefois très vigoureuse, favorise la compétitivité des produits "made in Japan" à l'étranger et élève la valeur des revenus tirés hors de l'archipel par les groupes nippons, une fois convertis en yens. Comme souvent dans ces cas-là, les grands secteurs exportateurs ont bénéficié de cette évolution, en premier lieu les fabricants d'électronique: Sony a gagné 2,00% à 1072 yens, Panasonic 4,17% à 550 yens et Canon 3,41% à 3185 yens. Sharp a en revanche perdu 1,19% à 414 yens. Les constructeurs automobiles ont aussi repris une petite partie du terrain perdu ces dernières semaines: Toyota a progressé de 2,03% à 3060 yens, Nissan de 3,10% à 764 yens et Honda de 2,09% à 2537 yens. Les valeurs bancaires ont aussi été dopées: Mitsubishi UFJ Financial Group a bondi de 2,90% à 355 yens, Mizuho Financial Group de 2,54% à 121 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 2,47% à 2402 yens. La firme de services financiers Nomura a grimpé de 3,79% à 274 yens.