EDF a annoncé, avant-hier, avoir emprunté 2 milliards d'euros à long terme sur le marché obligataire, avec un taux d'intérêt très avantageux (2,75%), profitant ainsi de la forte détente des taux des emprunts d'Etat français et de la confiance des investisseurs à son égard. Cette opération va permettre au géant français de l'électricité de refinancer la prise de contrôle du groupe italien Edison, bouclée en mai, qui a gonflé son endettement, passé de 33,3 milliards d'euros fin décembre à 39,7 milliards fin juin. Le groupe a emprunté deux milliards d'euros sur une durée de 10 ans et demi. Il versera un coupon (intérêt) annuel de 2,75%, alors que le taux moyen de la dette brute du groupe avant cette opération était de 4,1%, a précisé EDF dans un communiqué. Cette émission obligataire a également permis au groupe d'allonger la maturité moyenne de sa dette à 8,7 ans. Les conditions de marché sont favorables, c'est la raison pour laquelle nous nous sommes montrés opportunistes en faisant une opération d'une taille très significative et assez rare sur le marché français, a déclaré le directeur financier du groupe, Thomas Piquemal. Le taux d'intérêt obtenu, 2,75%, est le plus bas qui ait jamais été payé par EDF, a-t-il ajouté, soulignant que le groupe bénéficiait de sa structure financière très solide et de la confirmation de sa notation par les agences d'évaluation financière après la prise de contrôle d'Edison. Cette levée d'argent à un taux très bas permet au groupe de refinancer dans d'excellentes conditions la dette d'Edison, a-t-il également souligné. Le groupe a notamment bénéficié de la forte détente des taux d'intérêts auxquels son actionnaire principal, l'Etat français, emprunte lui-même sur le marché obligataire. Les conditions dans lesquelles le groupe peut emprunter sont en effet fortement corrélées à celle de l'Etat, qui détient plus de 84% de son capital. Les taux des emprunts d'Etat français évoluent depuis plusieurs mois à des niveaux historiquement faibles, et celui à 10 ans s'affichait, avant-hier soir, à 2,212% sur le marché secondaire. A titre de comparaison, l'énergéticien italien Enel a emprunté le même jour un milliard d'euros sur sept ans et demi, à des conditions beaucoup moins intéressantes, le taux payé par l'italien s'élevant à 4,875% selon des sources bancaires.