Le chef de la commission d'enquête palestinienne sur la mort de Yasser Arafat a approuvé, hier, la venue de juges d'instruction français pour enquêter sur la mort du dirigeant historique palestinien à Ramallah, où il est inhumé. Les juges français enquêtant sur la thèse d'un possible empoisonnement après la découverte de polonium, sur des effets personnels du défunt président palestinien, ont demandé à se rendre à Ramallah, pour y procéder à des prélèvements, a annoncé dans un communiqué à Paris sa veuve, Souha Arafat. Nous affirmons notre accord à la venue de la commission française formée pour enquêter sur le décès du président Yasser Arafat, a déclaré dans un communiqué le chef de la commission d'enquête palestinienne, Taoufiq Tiraoui. L'Autorité nationale palestinienne a reçu une lettre de l'Institut de Lausanne en Suisse indiquant sa volonté d'envoyer des experts en Palestine, afin de prélever des échantillons sur le corps du martyr Yasser Arafat et de les analyser, a ajouté M. Tiraoui, en précisant qu'il avait informé le président Mahmoud Abbas. L'Autorité palestinienne a notifié son accord à l'Institut suisse pour l'envoi d'une délégation suisse, a-t-il poursuivi. M. Tiraoui a assuré la volonté de l'Autorité palestinienne de coopérer pleinement avec ces commissions pour faire la lumière sur la mort du président Yasser Arafat. Une information judiciaire a été ouverte fin août et confiée à trois juges d'instruction de Nanterre, après une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile de Souha Arafat. La thèse d'un empoisonnement du dirigeant palestinien, dont la mort le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy n'a jamais été élucidée, a retrouvé du crédit après la diffusion en juillet d'un documentaire d'Al-Jazeera. La chaîne qatarie a fait analyser des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat par l'Institut de Lausanne, qui y a découvert une quantité anormale de polonium. Le polonium est une substance radioactive hautement toxique, qui a servi à l'empoisonnement en 2006 à Londres d'Alexandre Litvinenko, un ex-espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.