Lors de sa visite de travail de trois jours en Algérie, la ministre française déléguée à la francophonie, Mme. Yamina Benguigui a était reçue, vendredi dernier, par la ministre de la Culture, Mme. Khalida Toumi, après des séances de travail avec d'autres officiels algériens. Mme. Benguigui a mis en exergue la nécessité de réfléchir à des solutions pour permettre la réédition en Algérie des œuvres d'auteurs algériens de langue française édités en France. "Il faut réfléchir à mettre en place des solutions techniques et financières pour permettre aux éditeurs français de céder les droits sur des auteurs algériens francophones afin que leurs œuvres puissent être éditées en Algérie" où le prix élevé de ces œuvres pénalise le lecteur algérien, a estimé Mme. Benguigui lors d'un entretien avec la ministre de la culture. Mme. Khalida Toumi a exprimé à cette occasion son souhait de voir des œuvres comme celles de Mohammed Dib disponibles en Algérie à des prix abordables. La problématique de l'édition en Algérie d'auteurs algériens, "classiques" en particulier, se pose depuis quelques années en raison du refus d'éditeurs français de céder les droits d'édition de ces auteurs dont les œuvres sont proposées en Algérie à des prix élevés. En outre, les deux ministres ont évoqué la mise en place d'un "dispositif de concertation permanent" afin de "mieux coopérer" sur des sujets comme la formation, notamment dans les métiers du cinéma. Priée, par ailleurs, de préciser la nature d'éventuels "gestes" que le gouvernement français pourrait accomplir dans le sens d'un "apaisement" des relations algéro-françaises, Mme Benguigui s'est limitée à dire que "cela fait partie de la réflexion du président François Hollande et du "ressenti de Laurent Fabius", son ministre des Affaires étrangères. Dans de récentes déclarations à la presse à la veille de sa visite à Alger, Mme Benguigui avait estimé que "Le précédent gouvernement français été très maladroit. Nous devons à présent faire des gestes", a-t-elle affirmé. Par ces propos, la ministre déléguée visait les différentes tentatives de milieux de la droite et de l'extrême droite françaises sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy, en particulier, de réhabiliter des symboles du colonialisme français en Algérie.