Les cours du sucre ont accentué cette semaine un net repli entamé depuis début avril, glissant à des niveaux plus vus depuis mai 2011, plombés par l'abondance de la production mondiale, tandis que les prix du cacao et du café connaissaient des fortunes diverses sur des marchés nerveux. Cacao Les prix de la fève brune se sont stabilisés à Londres et ont légèrement progressé à New York. "L'amélioration des conditions météorologiques en Afrique de l'ouest continue de peser sur les cours", laissant présager une récolte plus forte que prévu en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale de cacao), ont observé les experts de la revue spécialisée The Public Ledger. Le marché a de surcroît "été pénalisé en fin de semaine par des chiffres décevants des concassages en Amérique du Nord", ce qui traduit une demande en repli dans cette région, principal débouché après l'Europe du cacao mondial, a souligné Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays Capital. Selon l'Association nationale des confiseurs, une fédération professionnelle américaine, les volumes de fèves concassés aux Etats-Unis et au Canada, considérés habituellement comme un baromètre de la consommation locale, ont reculé de 4,4% sur un an au premier trimestre 2012. Néanmoins, "les prix résistent, toujours soutenus par la crainte que la qualité des fèves récoltées en Côte d'Ivoire ne soit pas très bonne, de nombreux négociants se plaignant déjà de la petite taille des fèves et de leur haut niveau d'acidité", a tempéré le Public Ledger. En fin de semaine, sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1 452 livres sterling contre 1 454 livres la semaine précédente. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en juillet valait 2 221 dollars la tonne, contre 2188 dollars la tonne sept jours auparavant. Café Le cours de l'arabica a repris son recul, descendant lundi jusqu'à 173,90 cents la livre à New York, son plus bas niveau depuis octobre 2010, dans un marché, "sévèrement affaibli par les attentes d'une abondante récolte au Brésil", premier producteur mondial de café, a expliqué Mme Unnikrishnan. Alors que le Brésil traverse en ce moment la saison considérée comme faste au sein du cycle bi-annuel de la culture caféière, "ces prévisions dissuadent les investisseurs de se positionner à l'achat" sur le marché de l'arabica, a-t-elle noté. Le robusta échangé à Londres, en revanche, était toujours aidé par les tensions sur l'offre, de nouveau mises en avant par les statistiques mensuelles de la Fédération européenne du café (ECF), qui rassemble les professionnels du secteur. Selon l'ECF, les stocks de café entreposés dans les ports européens ont chuté de 4,5% au cours du mois de février, à 9,25 millions de sacs (de 60 kg). Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 2 031 dollars cette semaine contre 1 995 dollars la semaine précédente. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 177,30 cents contre 182,10 cents sept jours auparavant pour le contrat de mai. Sucre Les cours du sucre ont accentué leurs pertes cette semaine, glissant jusqu'à 21,67 cents la livre jeudi à New York, et jusqu'à 580 dollars la tonne cette semaine à Londres, leurs plus bas niveaux depuis mai 2011. "Une estimation du cabinet d'analyse Canaplan, moins optimiste que les prévisions officielles pour la récolte au Brésil (premier pays exportateur), a été ignorée par les investisseurs, qui gardent bien en tête la forte progression des récoltes chez les autres grands producteurs, en particulier en Thaïlande, en Inde et en Russie", a souligné Nick Penney, analyste du courtier Sucden. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 582,90 dollars cette semaine contre 622,20 dollars la semaine précédente. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet cotait 21,67 cents contre 24,11 cents sept jours auparavant pour le contrat de mai. Céréales Les cours du maïs, du blé et du soja ont reculé cette semaine à Chicago sous l'effet d'un climat particulièrement propice aux semis aux Etats-Unis, le marché restant toutefois dans une situation d'offre limitée. La météo très clémente en ce début de printemps a permis d'accélérer les plantations: 37% du blé de la saison a déjà été semé, contre 9% en moyenne à cette période de l'année, selon un relevé du département américain de l'Agriculture (USDA). Et 64% des récoltes de blés d'hiver sont bonnes ou excellentes, contre 50% en moyenne ces cinq dernières années. En outre, 17% du maïs américain avait été semé en date du 15 avril, contre un taux de 5% un an plus tôt. Les chiffres définitifs des autorités agricoles américaines ne sont toutefois pas attendus avant fin juin. Le soja "a été le plus fort des trois produits agricoles (par rapport au maïs et au blé), en raison de l'incertitude en Amérique du sud, où les récoltes semblent moins importantes qu'attendu, mais aux Etats-Unis, les surfaces cultivées de soja ont augmenté", a noté Frank Cholly, analyste chez RJO Futures à Chicago. "Et il n'y a aucune raison de penser que tant que le climat restera favorable, les agriculteurs ne continueront pas à semer plus de soja", ce qui devrait continuer à entraîner à la baisse les cours, a estimé M. Cholly. Les prévisions météo font état de légères pluies ce week-end et en début de semaine prochaine dans les régions productrices de maïs et de soja. Un temps sec est attendu à partir de mercredi. De même, le maïs a perdu du terrain en raison de la météo favorable aux cultures. "Si les cours continuent à reculer, la demande va reprendre", a avancé Frank Cholly. Mais surtout, le marché spéculait sur de possibles commandes à venir de la Chine: "les probables achats de maïs américain par la Chine dominent les discussions" entre les investisseurs, a confié la maison de courtage Allendale. Pour ce qui est du blé, les cours ont continué à suivre la tendance du maïs, a résumé M. Cholly. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai se négociait à mi-séance à 6,1600 dollars contre 6,2925 dollars sept jours auparavant à la clôture (-2,1%). Le boisseau de blé à même échéance a terminé à 6,1975 dollars contre 6,2350 dollars six jours auparavant (-0,60%). Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en juillet valait 14,2650 dollars contre 14,4075 dollars (-0,99%).