La nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, l'Algérienne Leila Zerrougui, a appelé, mardi dernier, à une plus grande mobilisation pour lutter contre l'enrôlement des enfants dans les conflits armés et à la nécessité de poursuivre en justice les auteurs de tels actes. Mme. Zerrougui a lancé cet appel lors de son intervention devant le Conseil des droits de l'homme, à Genève, qui a ouvert, lundi dernier, les travaux de sa 21ème session. Tout en saluant l'importance des verdicts rendus par la Cour pénale internationale et le Tribunal spécial pour la Sierra Leone contre, respectivement, Thomas Lubanga et Charles Taylor, elle a estimé que le recours à la justice internationale pour lutter contre l'impunité devait compléter, et non remplacer, les travaux des juridictions nationales. La représentante spéciale a rappelé la complexité des situations et facteurs qui conduisent à l'enrôlement et l'utilisation des enfants, insistant sur la nécessité de renforcer les capacités des institutions nationales en matière d'enquête et de poursuites judiciaires. "L'expérience démontre que la justice et la réconciliation ne peuvent se réaliser qu'à travers des mécanismes contraignant les auteurs de violations à rendre des comptes. Il est donc crucial de redoubler les capacités nationales d'un soutien international, pour que la justice puisse être rendue conformément aux normes internationales", a-t-elle précisé. Mme. Zerrougui a également souligné la nécessité de prévenir l'association des enfants avec les forces et groupes armés : "La prévention, pour être réussie, doit s'attaquer aux causes du recrutement, telles que la pauvreté, les injustices sociales et la survie. Pour beaucoup d'enfants et de jeunes, la scolarité et l'emploi sont les seules alternatives aux forces et groupes armés". Elle a également informé le Conseil des droits de l'homme des plans d'action signés entre l'ONU et les parties prenantes aux conflits pour la libération des enfants incorporés dans leurs rangs, notant que le gouvernement de la Somalie était devenu le premier pays signataire d'un tel plan. Mme. Zerrougui a pris ses nouvelles fonctions le 4 septembre en cours, après avoir servi pendant quatre ans comme représentante spéciale adjointe de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo.