L'euro s'est hissé, hier, au-dessus de 1,29 dollar, pour la première fois depuis quatre mois, après le feu vert de la Cour constitutionnelle allemande aux nouveaux mécanismes de sauvetage de la zone euro, dans un marché cependant prudent décortiquant le détail de la décision. A la mi-séance, l'euro valait 1,2889 dollar contre 1,2848 dollar la veille en clôture. La monnaie européenne limitait ses gains après avoir grimpé tôt la matinée jusqu'à 1,2906 dollar, un plus haut depuis le 11 mai. L'euro se renforçait également face à la monnaie nippone à 100,38 yens contre 99,88 yens la veille. Il a atteint 100,46 yens peu après l'ouverture, un sommet depuis deux mois et demi. Le dollar remontait face au yen à 77,89 yens contre 77,73 yens la veille. La livre britannique se stabilisait face à l'euro à 79,98 pence mais accélérait sa hausse face au billet vert à 1,6109 dollar. La livre a grimpé plus tôt hier à 1,6131 dollar, un sommet depuis le 11 mai. La devise helvétique baissait face à l'euro à 1,2094 franc suisse pour un euro mais était en hausse face au billet vert à 0,9387 franc pour un dollar, après avoir touché 0,9372 franc, un sommet depuis le 22 mai. L'once d'or valait 1 743 dollars sur le marché au comptant, contre 1 736,75 dollars la veille au fixing soir. "L'optimisme l'emporte après la décision de la Cour constitutionnelle allemande, qui a donné son feu vert comme attendu", donnant un coup de fouet à l'euro, observait Anita Paluch, analyste du courtier Gekko Global Markets. L'euro, après avoir bondi, a cependant reperdu un peu de terrain les minutes de suivantes avant de se stabiliser. "Le fait est que la Cour a donné son feu vert, mais avec certaines conditions. Les restrictions de ce +oui mais...+ sont limitées mais pas négligeables", observait Carsten Brzeski, de la banque ING. Par ailleurs, "un autre test attendait les cambistes, hier, avec les élections législatives aux Pays-Bas", et même si les deux grands favoris (les partis libéraux et travaillistes) sont pro-européens, "une montée des euro-sceptiques serait un signal perçu négativement par le marché", avançait Mme Paluch. Malgré tout, l'euro devrait rester orienté à la hausse, tempérait néanmoins M Brzeski: "en moins d'une semaine, la zone euro a reçu les mesures-bazooka qu'elle attendait depuis longtemps, avec l'annonce (jeudi dernier) d'un programme de rachats illimités de dette publique par la Banque centrale européenne (BCE), et maintenant l'aval du MES". De plus, la monnaie unique européenne profitait de l'affaiblissement du dollar avant une réunion de deux jours, hier et aujourd'hui, de la Réserve fédérale américaine (Fed). Dans un contexte de situation économique morose pour les Etats-Unis, attesté par la publication vendredi de chiffres très décevants sur l'emploi, les investisseurs tablent ainsi sur des mesures de soutien de la banque centrale. Le billet en vert a en outre souffert de l'avertissement, la veille, de l'agence financière Moody's sur la note de la dette américaine.