Les conditions climatiques humides à partir du mois d'avril, contrairement au printemps très sec de 2011, ont profité aux rendements des céréales à paille en France. La récolte de blé s'élèverait à 36,5 millions de tonnes (Mt) à la faveur d'une progression des rendements. Celle de blé dur devrait atteindre un niveau élevé grâce à une productivité record. La production abondante d'orge de printemps issue de ressemis devrait permettre de dépasser celles de 2010 et 2011. Quant aux cultures d'été, la production de maïs-grain devrait s'établir à 15,2 Mt avec un rendement de 94 quintaux à l'hectare (q/ha). Au 1er septembre, le service de la statistique du ministère français de l'Agriculture, confirme des rendements de céréales à paille meilleurs qu'en 2011. Le grand froid de février avait fait craindre le pire pour les cultures d'hiver. Toutefois, les céréales à paille ont bénéficié à partir du mois d'avril 2012 de conditions climatiques favorables aux rendements, contrairement au printemps 2011 particulièrement sec. Ainsi, malgré des surfaces en recul, la production de céréales à paille est estimée en hausse. La production de blé tendre est prévue à 36,5 Mt, soit 2,6 Mt de plus que la petite récolte 2011. Des rendements en hausse permettraient de compenser la perte de plus de 100 000 ha de surfaces suite au gel de février. Le rendement moyen est pour l'instant évalué à 75 q/ha, dépassant de 4 q/ha la moyenne 2007-2011. Record historique de rendement en blé dur Au niveau national, le rendement du blé dur est estimé à 54 q/ha (+ 6 q/ha par rapport à 2011), un niveau encore jamais atteint. Il augmenterait fortement en Midi-Pyrénées (58 q/ha, + 13 q/ha) qui deviendrait la première région productrice grâce à des surfaces également en hausse, supplantant la région Centre où le rendement baisserait (60 q/ha, soit moins 2,5 q/ha). La récolte d'orge, évaluée à 11,4 Mt, serait supérieure de 7 % à la moyenne des cinq dernières années avec un rendement moyen à 67,8 q/ha. La sole gagnerait 140.000 ha par rapport à 2011 grâce aux ressemis en orge de printemps. La production d'orge de printemps devrait se hisser à un niveau non enregistré depuis plus de vingt ans, sous l'effet conjugué d'un bond des surfaces et de bons rendements, supérieurs de 7 q/ha à la moyenne quinquennale. Enfin, avec une récolte estimée à 2,3 Mt en 2012, le triticale continue de se développer. Il est surtout implanté dans les régions d'élevage : Pays de la Loire, Bretagne, Midi-Pyrénées et Auvergne. Le mais retourne à la moyenne après le record de 2011 La progression des surfaces de maïs-grain ne permettrait pas de compenser le recul des rendements par rapport aux niveaux élevés de 2011. Le rendement 2012 est pour l'instant estimé à 94 q/ha. Il serait de 107 q/ha pour le maïs irrigué (- 5 q/ha par rapport à 2011). Avec 85 q/ha, le maïs-grain non-irrigué perdrait en moyenne 10 q/ha par rapport aux hauts niveaux de 2011 favorisés par des conditions estivales humides. Il reculerait de 8 q/ha en Bretagne, de 15 q/ha en Alsace, et jusqu'à 20 q/ha en Aquitaine, les trois premières régions productrices. Désaffection pour le tournesol Les surfaces en oléagineux reculeraient légèrement par rapport à 2011, avec une progression du colza mais une désaffection pour le tournesol qui perd 60 000 ha par rapport à 2011 (- 8 %), dont 40 en Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes. Avec 5,4 Mt, la production de colza serait équivalente à l'an dernier et dépasserait de 8 % la moyenne 2007-2011. Des rendements en hausse ne parviendraient pas à combler la forte érosion des surfaces en protéagineux. La sole de pois protéagineux se replierait d'environ 30 % dans le Centre et en Picardie. La récolte se situerait à 603 000 tonnes, soit cinq fois moins que la production moyenne 1990-1999. Les rendements en betteraves industrielles se réduiraient dans toutes les régions productrices comparés aux hauts niveaux de 2011. Les premières estimations de production la situent à 34,6 Mt, supérieure à la moyenne 2007-2011.