La restauration de Bordj Moussa, actuellement musée de la ville de Béjaïa, ne peut que rehausser la valeur du monument et des collections qu'il abrite. Dans le cadre du programme sectoriel de développement (P.S.D) le projet de restauration de Bordj Moussa de la ville de Béjaïa a été retenu. Selon la direction de la culture de la wilaya, des consultations relatives au volet étude sont engagées par le service chargé du patrimoine. L'édifice, qui abrite actuellement le musée, fait partie du patrimoine archéologique de Béjaïa. La restauration de Bordj Moussa ne peut qu'accroître la richesse du patrimoine de la ville. En effet, riche de son histoire, le fort impérial ou Fort Barra fut construit en 1542 par les Espagnols sur l'ancien palais de l'Etoile, un des palais de l'époque Hammadite, il subit une transformation par les Français, puis fut de 1962 à 1964, une caserne de l'ALN, et de 1964 jusqu'à 1987 il était fermé. Déjà en 1987 des travaux de restauration qui ont duré deux années ont été effectués. La légende raconte que sept Bougiotes d'origine maraboutique tenteront l'escalade du fort pour ouvrir une brèche et mettre fin à l'occupation espagnole. En hommage à ce sacrifice, ils furent inhumés aux alentours du fort, le premier de ces martyrs s'appelait Moussa d'où le nom de Bordj Moussa. Après les travaux de 1989, l'édifice devint musée et fut inauguré le 1er novembre 1989. Les œuvres exposées à l'intérieur, viennent de l'ancien musée Cazaubon, un musée créé le 23 février 1900 après que le conseil municipal de Béjaïa eut reçu les collections offertes par M.J.B Cazaubon comprenant l'ovolgie, l'entomologie et la conchyliologie et en date du 22 juillet 1902, M. Cazubon fut nommé conservateur. Aujourd'hui, des toiles d'Emyle Aubrey et particulièrement "La Dame en noir", la copie de Frorgo nard "La Liseuse", "La Source", de TD Ingres ainsi que des peintures de Maurice Boitel, des peintures réalisées en 1948 et qui furent offertes au musée de Béjaïa par la ville d'Alger sont exposées et conservées dans le fort Moussa. De même que l'œuvre originale datant de 1906 et réalisée par le sculpteur Camille Clandel trône au milieu de la salle centrale du musée, une œuvre reconnue à l'échelle internationale. Nous y trouvons aussi des collections de pièces de monnaies antiques de Massinissa, des pièces romaines de l'époque impériale, ainsi que des inscriptions latines, funéraires, des céramiques de l'époque hamamdite et des bijoux et poteries du XIXe siècle. On relate que des galeries souterraines rejoignaient les six portes de l'ancienne Béjaïa. Cette infrastructure culturelle riche de ses tableaux et de ses objets d'art, reste toutefois désertée par le public, est-ce par manque de médiatisation, ou est-ce parce que cet art est occulté par les festivités musicales. Quoiqu'il en soit la restauration de Bordj Moussa ne peut que rehausser la valeur de l'édifice et par la même occasion sauver un site historique riche de son passé et des œuvres qu'il renferme. Azwaw N'djima