Le gouverneur de la Banque d'Angleterre a souligné cette semaine que l'économie britannique, retombée en récession, montrait des "signes de reprise" mais que celle-ci serait "lente", notamment en raison du "nuage noir d'incertitude" représenté par la crise de la zone euro. "Nous commençons à voir quelques signes de reprise" mais "cela sera une reprise lente", a déclaré Mervyn King, lors d'une rare interview télévisée sur la chaîne de télévision Channel 4. Pris en tenaille entre le plan d'austérité du gouvernement du conservateur David Cameron et la crise de la zone euro voisine, le Royaume-Uni est retombé en récession au premier trimestre et s'y est enfoncé au deuxième. Selon M. King, la reprise de l'économie britannique dépendra notamment de la zone euro qui représente un "nuage noir d'incertitude". Pour le gouverneur de la Banque d'Angleterre, le plan présenté début septembre par la Banque centrale européenne (BCE) pour aider les pays en difficulté comme l'Espagne "ne donne pas de solution de long terme" mais permettra aux dirigeants de la zone euro d'avoir "assez de temps" pour trouver "quelle est la solution de long terme". Les ventes de détail ont reculé de 0,2% en août sur un mois Les ventes de détail au Royaume-Uni ont légèrement reculé de 0,2% en août sur un mois, signe que les Jeux olympiques de Londres n'ont pas encouragé le commerce. Sur un an, les ventes ont progressé de 2,7%, a précisé l'Office des statistiques nationales (ONS) dans un bulletin publié cette semaine. Les JO, qui se sont déroulés du 27 juillet au 12 août, n'ont pas encouragé les Britanniques à consommer, hormis pour les articles sportifs tels que les maillots de l'équipe nationale. "Il est clair que les ventes en ligne, en particulier, ont été nettement affectées, alors que les gens ont préféré regarder la télé plutôt que de consommer", a souligné Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. La consommation est globalement affectée dans le pays par le plan d'austérité gouvernemental, le chômage et la récession qui limitent le pouvoir d'achat des ménages. "Il ne serait pas étonnant de voir d'autres baisses des ventes de détail dans les prochains mois, avec une confiance des consommateurs toujours très faible et une inflation qui devrait continuer à progresser plus vite que les salaires pour encore environ un semestre", a ainsi jugé Samuel Tombs de Capital Economics.