Les fans de l'iPhone d'Apple ont comme attendu afflué, vendredi dernier, dans les magasins qui commercialisent l'iPhone 5, mais la sortie savamment orchestrée du nouveau Smartphone a été perturbée par les multiples ratés du nouveau logiciel de cartographie du groupe américain.Après quelques heures seulement de commercialisation, les opérateurs mobiles d'Asie et d'Australie faisaient état d'une demande sans précédent, qui pourrait mettre à l'épreuve les capacités de production d'Apple. Le groupe avait enregistré plus de deux millions de réservations en 24 heures après la présentation de cet iPhone le 12 septembre, soit le double de celles reçues pour le 4S l'an dernier.Son grand concurrent Samsung, qui est aussi l'un de ses grands fournisseurs de composants, s'est efforcé de gâcher la fête en annonçant qu'il inclurait le nouveau modèle dans ses plaintes pour violation de brevets.Apple et Samsung s'affrontent par tribunaux interposés dans 10 pays. Cette bataille de procédures met en jeu le droit de la propriété intellectuelle et chacune des parties veut la gagner coûte que coûte car la suprématie sur le marché des Smartphones pourrait bien en dépendre.L'iPhone 5 se caractérise par un écran plus large, de quatre pouces (10,16 cm) de diagonale et un poids nettement réduit par rapport au 4S, ainsi que par plusieurs nouvelles versions des logiciels qui l'équipent, dont l'application de cartographie Maps (Plans en français) désormais développée en interne par Apple. Mais Maps est loin de faire l'unanimité, de nombreux utilisateurs critiquant ses multiples erreurs géographiques et ses lacunes. Une file de 600 personnes à Sydney L'iPhone avait auparavant été critiqué en raison du changement de connectique décidé par Apple, qui obligera les utilisateurs des modèles précédents à acheter un adaptateur pour continuer à utiliser leurs équipements. Autre reproche adressé au groupe californien : l'absence de puce NFC (Near Field Communication) permettant d'en faire un porte-monnaie électronique. La boutique Apple du centre-ville de Sydney a été la première dans le monde à vendre l'iPhone 5, à 8h00 locale (jeudi 22h00 GMT). Quelque 600 personnes faisaient la queue pour repartir avec le nouveau Smartphone mais chacune ne pouvait en acheter que deux au maximum. A Singapour, le personnel aidait les clients à transférer leurs données à partir de leur ancien combiné, tandis qu'à Tokyo, les fans ont fait la queue sous la pluie, créant des files s'étirant le long de plusieurs pâtés de maisons. A Hong Kong, dont la proximité avec la Chine nourrit un marché gris florissant, de petits groupes de personnes portant des sac à dos bourrés de billets de banque attendaient devant la boutique Apple dans l'espoir d'arracher des combinés pour les revendre immédiatement après. Quelques heures après l'Asie, plusieurs pays d'Europe ont pris le relais, avant la commercialisation dans la journée aux Etats-Unis. Les mauvais Plans d'Apple Une ville au milieu de la mer, une ferme classée comme un aéroport, des îles en double : la nouvelle application de cartographie d'Apple déroute bon nombre d'utilisateurs de l'iPhone ou de l'iPad lorsqu'ils installent iOS 6, la dernière version de son système d'exploitation.L'application Maps (Plans en français), développée en interne par le groupe californien, avait été présentée en juin par son directeur des logiciels, Scott Forstall, comme un défi au logiciel concurrent de Google, un allié devenu rival au fil des ans.Mais quelques heures seulement après sa diffusion à grande échelle via la mise à jour d'iOS, elle est devenue objet de moquerie, notamment sur les réseaux sociaux. "Les gens qui croyaient que le monde était plat étaient meilleurs cartographes qu'Apple Maps", a ainsi écrit sur Twitter @RayneBradley."Apple Maps comporte aussi des erreurs dans son annuaire : j'ai essayé d'appeler un taxi et je suis tombé sur un taxidermiste (sérieusement)", explique @TomDavenport, toujours sur Twitter.. Une porte-parole d'Apple a expliqué que Maps fonctionnait sur le mode collaboratif, donc que l'application allait progressivement s'améliorer."Plans est une solution basée sur le 'cloud', donc plus les gens l'utilisent, meilleure elle est", a-t-elle dit, assurant qu'Apple prenait en compte tous les commentaires de ses clients.Reste que ces critiques tombent mal à la veille du lancement mondial de l'iPhone 5, disponible en magasins à partir de vendredi et équipé d'iOS 6, donc de Plans. Certains utilisateurs du système ont créé un blog sur lequel ils ont publié des captures d'écran de certaines erreurs de l'application. On peut y voir la ville norvégienne de Leknes au milieu de la mer de Norvège, ou la totalité du centre de Stratford-upon-Avon, la ville natale de William Shakespeare, identifiée comme un hôpital.En Asie, certains utilisateurs ont remarqué que le logiciel affichait en double les îles Senkaku, objet d'un différend territorial opposant la Chine au Japon.Apple achète les données cartographiques au spécialiste de la navigation par satellite TomTom mais celui-ci explique qu'il n'est pas pour autant responsable de la qualité des cartes elles-mêmes."Durant le processus qui transforme les données de localisation en cartes, chaque fabricant travaille à sa manière", a déclaré Cem Cohen, porte-parole de TomTom. "Nous ne participons pas à ce processus. Apple utilise exactement les mêmes cartes que nos autres clients."