Les prix du pétrole montaient, hier, en cours d'échanges européens, soutenus par les tensions persistantes autour de l'Iran qui laissent redouter des perturbations de l'offre d'or noir, mais le marché restait cependant prudent, toujours hanté par les inquiétudes sur la demande. À la mi-séance, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 110,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 66 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 53 cents, à 92,46 dollars. En Asie, le pétrole était en hausse hier, après les appels de Paris, Londres et Berlin à renforcer les sanctions de l'UE contre le programme nucléaire iranien. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre gagnait 31 cents à 92,24 dollar, et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance s'appréciait de 29 cents à 110,10 dollars. Après leur recul de la veille, alimenté par un regain d'inquiétudes sur la zone euro à la suite d'un indicateur allemand décevant, les prix du baril se ressaisissaient hier, tirés vers le haut par des craintes sur l'offre, car les tensions géopolitiques actuelles au Moyen-Orient sont inquiétantes, notait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix. Outre la vague de violences anti-américaines dans le monde arabe depuis deux semaines, le dossier iranien concentrait de nouveau l'attention des opérateurs. Paris, Londres et Berlin ont ainsi fait état la veille de leur volonté de renforcer les sanctions de l'Union européenne (UE) contre le programme nucléaire iranien en ciblant plus précisément les secteurs de l'énergie, des finances, du commerce et des transports du pays. La porte est ouverte pour de nouvelles sanctions encore plus sévères contre l'Iran dans l'espoir que le pays se trouve contraint à capituler sur ses ambitions nucléaires, mais cette pression pourrait aussi pousser Téhéran à réagir et cela accroît donc les risques d'une perturbation de l'offre pétrolière dans la région, expliquait M. Jakob. Téhéran a ainsi menacé à de nombreuses reprises de fermer le détroit d'Ormuz, qu'il contrôle et par lequel transite environ un tiers du trafic pétrolier maritime mondial. L'impasse dans le dossier iranien devait être un des principaux thèmes de discussion lors de l'Assemblée générale de l'ONU qui s'est ouvert, hier, à New York, alors qu'Israël agite toujours la menace de frappes préventives contre les installations nucléaires de Téhéran. Attisée la veille par des propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a assuré que les Iraniens sont prêts à se défendre contre Israël, cette escalade des tensions (entre les deux pays) devrait rester au stade de la rhétorique hostile mais entretient la nervosité du marché du pétrole, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Cependant, en dépit des inquiétudes sur le Moyen-Orient, le marché mondial reste pour le moment bien approvisionné, tempérait-il, notant que l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de brut, avait promis de gonfler sa production et que la demande mondiale restait affaiblie par un environnement économique morose, ce qui devrait continuer de limiter toute hausse des cours.