L'Iran a affirmé jeudi qu'il ripostera avec toute la force nécessaire à une attaque, en réponse au discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La République islamique d'Iran est assez forte pour se défendre et se réserve le droit de riposter avec toute la force nécessaire à toute attaque, selon une déclaration que le représentant adjoint iranien à l'ONU, Eshagh Al Habib, devait lire à la tribune de l'Assemblée jeudi soir. Ce discours, qui n'était pas attendu, a été présenté comme une réponse aux allégations du Premier ministre israélien jeudi midi devant l'Assemblée générale de l'ONU. Dans son allocution, Benjamin Netanyahu a demandé l'établissement d'une ligne rouge claire pour empêcher l'Iran de se doter d'une arme atomique. Comparant un Iran nucléaire à Al-Qaïda armé de bombes atomiques, M. Netanyahu a assuré que l'avenir du monde était en jeu et que le temps pressait. Et il a assuré, avec un schéma et un marqueur rouge pour appuyer ses propos, que Téhéran serait bientôt en mesure d'en fabriquer une. Pour la deuxième fois dans l'histoire récente des Nations Unies, un graphique imaginaire et infondé a été utilisé pour justifier une menace contre un membre fondateur de l'ONU, a déclaré M. Al Habib. Il se référait implicitement aux preuves apportées en 2003 devant le Conseil de sécurité de l'ONU par le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, affirmant que l'Irak détenait des armes de destruction massive, et qui avaient mené à l'invasion américaine le mois suivant. Il n'est pas possible que les nations soient abusées par des moyens aussi absurdes, a martelé le représentant iranien. Il a accusé Israël, puissance nucléaire non déclarée, de détourner l'attention des Etats membres du danger de son (propre) programme nucléaire clandestin qui est l'unique source de menace sur la paix et la stabilité du Moyen-Orient. Le représentant iranien a également réaffirmé que le programme nucléaire de son pays était exclusivement pacifique et en pleine conformité avec les obligations internationales. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Ahmadinejad accuse l'Occident d'"intimidation" à l'ONU Auparavant, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a accusé l'Occident et Israël de vouloir "intimider" son pays, sous le coup de sanctions et de menaces de frappes préventives pour son programme nucléaire contesté. Mais il s'est abstenu de lancer ses diatribes habituelles, consacrant l'essentiel de son discours à des considérations philosophiques et religieuses. "Il ne fait aucun doute que le monde a besoin d'un nouvel ordre et d'un nouveau mode de pensée", a-t-il affirmé, en dénonçant le matérialisme et l'absence de valeurs morales dans le monde actuel. Les années précédentes, il avait notamment nié la Shoah et relayé des théories du complot sur les attentats du 11-Septembre 2001 aux Etats-Unis, déclenchant le départ de la salle de diplomates américains et occidentaux. Téhéran doit agir d'urgence pour rassurer, estime Ashton La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a affirmé jeudi denier, que l'Iran devait agir d'urgence pour rassurer sur son programme nucléaire controversé, à l'issue d'une réunion des grandes puissances. Nous avons longuement évoqué la nécessité pour l'Iran d'agir d'urgence, a-t-elle déclaré à la presse, ajoutant: A partir de cette réunion, je vais prendre contact avec l'Iran pour poursuivre ce processus. Elle a indiqué qu'elle avait rendu compte à ses homologues du groupe P5 +1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) de ses entretiens la semaine dernière à Istanbul avec le négociateur en chef iranien Saïd Jalili. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a mis l'accent sur l'unité du groupe et les pressions à exercer sur l'Iran. Le P5 +1 est tout à fait uni, a-t-il affirmé. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie catégoriquement.