Le président Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé, hier, que son pays ne reculera pas d'un iota sur son programme nucléaire, suite à la publication d'un rapport de l'AIEA accusant Téhéran d'avoir travaillé à une arme nucléaire en dépit de ses dénégations. Nous ne reculerons pas d'un iota sur le chemin sur lequel nous nous sommes engagés, a déclaré M. Ahmadinejad en réaffirmant que l'Iran n'avait pas besoin de la bombe atomique lors d'un discours retransmis à la télévision. Dans un rapport rendu public, avant-hier, l'Agence internationale de l'énergie politique (AIEA) a émis de sérieuses inquiétudes sur le programme nucléaire iranien, disant s'appuyer sur des informations crédibles selon lesquelles l'Iran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique. Téhéran, qui a toujours démenti tout caractère militaire à son programme, a rejeté en bloc les accusations de l'agence, affirmant qu'elles étaient fondées sur des éléments anciens, incluant certains faux documents fabriqués par Washington. M. Ahmadinejad, qui effectue un déplacement dans le centre de l'Iran, a accusé les responsables de l'AIEA d'avoir sacrifié la réputation de l'Agence en reprenant les affirmations invalidé des Etats-Unis. Il a également réaffirmé que l'Iran ne cherchait pas à se doter de l'arme nucléaire. Nous n'avons pas besoin de la bombe atomique, le peuple iranien est intelligent, il ne va pas construire deux bombes face aux 20 000 bombes que vous possédez, a-t-il dit en s'adressant aux Occidentaux. M. Ahmadinejad avait déjà affirmé mardi que Téhéran n'avait pas besoin de la bombe atomique pour affronter les Etats-Unis, mais pouvait les vaincre par la pensée, la logique et la culture. Les préoccupations internationales s'accentuent Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) aggrave sérieusement les préoccupations de la communauté internationale sur la nature du programme nucléaire iranien, a affirmé, hier, une porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'UE. Le nouveau rapport de l'AIEA aggrave sérieusement les préoccupations actuelles sur la nature du programme nucléaire iranien, puisque ce rapport met particulièrement l'accent sur l'information corroborée par l'AIEA concernant d'éventuelles dimensions militaires du programme nucléaire iranien, a affirmé la porte-parole. Dans son rapport rendu public mardi, l'AIEA a émis de sérieuses inquiétudes concernant le programme nucléaire iranien, s'appuyant sur des informations crédibles indiquant que Téhéran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique en dépit de ses dénégations répétées. Le rapport de l'AIEA se base sur des informations cohérentes et crédibles, a insisté Maja Kocijancic, la porte-parole de Mme Ashton, qui est par ailleurs négociatrice du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne) sur le dossier du nucléaire iranien. Le rapport montre fortement l'existence d'un programme complet de développement à part entière d'armes nucléaires en Iran, a déploré la porte-parole. Elle a noté aussi que l'AIEA a confirmé que l'Iran se livrait toujours à ses activités d'enrichissement de l'uranium. L'UE va travailler avec ses partenaires pour élaborer une réaction adéquate à la publication de ce rapport. Après la publication du rapport de l'AIEA, les Etats-Unis ont prévenu qu'ils allaient augmenter la pression sur l'Iran et peut-être réclamer de nouvelles sanctions. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a de son côté estimé que la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU s'impose. En réaction, l'Iran a indiqué qu'il n'abandonnerait jamais son programme nucléaire après avoir accusé le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique d'avoir commis une erreur historique en publiant ce rapport très critique à l'égard de Téhéran. L'Iran n'abandonnera jamais ses droits légitimes mais en pays responsable continuera à respecter ses obligations dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire, qui prévoient la supervision de ses activités par l'AIEA, a dit le représentant iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh. Téhéran, dont la plupart des installations sont sous la supervision de l'AIEA, a toujours farouchement démenti chercher à se doter de l'arme atomique, contrairement à ce que soupçonne depuis des années la communauté internationale.