Le gouvernement syrien a déplacé des armes chimiques pour les sécuriser alors qu'il est en guerre contre les rebelles, a rapporté, avant-hier, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta. Nous avons des informations selon lesquelles, sur certains sites, il y a eu des déplacements afin de mieux sécuriser les armes chimiques, a déclaré le ministre américain lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue canadien Peter MacKay. Nous pensons encore, sur la base de ce que savons, que les principaux sites restent sécurisés, a ajouté M. Panetta. Interrogé sur le fait de savoir si les rebelles s'étaient emparés de certaines de ces armes, M. Panetta a répondu qu'il n'avait pas d'information particulière sur l'opposition et sur le fait qu'elle ait obtenu ou non certaines (armes) et combien. D'après les experts, ces stocks datent des années 1970 et sont les plus importants du Moyen-Orient avec des centaines de tonnes. Le régime syrien a reconnu pour la première fois, fin juillet, posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d'intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Les rebelles ont accusé le gouvernement syrien d'avoir déplacé certaines de ces armes aux frontières. Des combats d'une ampleur sans précédent dans la ville d'Alep (nord-ouest de la Syrie) ont éclaté jeudi après-midi après l'annonce par les rebelles du lancement d'une bataille décisive pour le contrôle de la deuxième ville du pays. Ils ont fait rage jusqu'à vendredi matin, avant de baisser en intensité en début d'après-midi. Carla Del Ponte nommée commissaire de l'ONU sur les crimes en Syrie La magistrate Carla Del Ponte, et l'ex-rapporteur spécial de l'ONU sur la Corée du Nord, Vivit Muntarbhorn, ont été nommés commissaires au sein de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, a annoncé, avant-hier, la présidente du Conseil des droits de l'Homme, Laura Dupuy Lasserre. Prenant en compte la prolongation du mandat (de la commission, ndlr) jusqu'en mars 2013, décidée aujourd'hui (vendredi) par le Conseil (...) et vu qu'il n'y a pas de signes d'amélioration sur le terrain, je souhaite proposer que la commission soit renforcée avec la nomination de deux commissaires additionnels, a dit Mme Dupuy Lasserre, au dernier jour de la session du Conseil. Je nomme deux experts: Carla Del Ponte (Suisse) et Vivit Muntarbhorn (Thaïlande), a-t-elle ajouté, soulignant par ailleurs leur large expérience professionnelle. L'ancienne procureur général du TPIY, Mme Del Ponte, aujourd'hui à la retraite, a acquis une solide réputation pour sa chasse aux criminels de guerre au Rwanda et en ex-Yougoslavie. Clinton annonce 45 millions de dollars d'aide à l'opposition civile La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé, avant-hier, une nouvelle aide humanitaire et un nouveau soutien à destination de l'opposition civile syrienne d'un montant total de 45 millions de dollars. Sur cette somme, 30 millions de dollars seront affectés à l'aide humanitaire portant le montant total du soutien américain dans ce secteur à 130 millions de dollars-- et 15 autres millions seront destinés à l'opposition civile, a-t-elle annoncé lors d'une rencontre du groupe des Amis de la Syrie, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Neuf opposants syriens au régime de Bachar Al-Assad ont assisté à la réunion. Certains d'entre eux sont venus de Syrie à New York pour expliquer aux membres du groupe quels étaient leurs besoins sur le terrain. La réunion restreinte rassemblait une vingtaine de pays membres du groupe des Amis de la Syrie, qui en compte au total près d'une centaine. Le but de cette réunion, selon des diplomates américains, est d'aider la rébellion syrienne afin qu'elle puisse se protéger et se défendre. Toutefois, Washington exclut la fourniture d'armes. ...Et met en garde contre le soutien de Téhéran à Damas La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a averti, à la même occasion, que l'Iran, allié du régime syrien de Bachar Al-Assad, ferait tout pour protéger son acolyte .Il n'y a plus le moindre doute sur le fait que l'Iran fera tout ce qu'il peut pour protéger son acolyte à Damas,. L'Iran est la plus importante planche de salut du régime syrien, a encore accusé Mme Clinton, assurant que l'Iran ferait tout son possible pour échapper aux sanctions internationales. Washington accuse Téhéran, allié indéfectible de Damas, de soutenir militairement le voisin syrien. Nouvelle offensive de l'armée contre l'insurrection Sur le terrain, les combats se sont intensifiés, avant-hier, à Alep (nord), où l'insurrection a lancé une nouvelle offensive contre les forces syriennes, selon des militants de l'opposition. Naguère bastion du régime du président syrien Bachar el-Assad, la ville de trois millions d'habitants, capitale commerciale du pays, est un des principaux enjeux du conflit syrien. Sa chute constituerait une victoire stratégique majeure pour l'insurrection, avec des positions dans le nord vers la frontière turque. Des militants de l'opposition sur place faisaient état vendredi des combats les plus violents depuis deux mois. Des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de l'insurrection, ont lancé ce qu'ils qualifient de "bataille décisive" pour déloger les forces syriennes d'Alep, selon ces militants.