Le gouvernement marocain a décidé de suspendre la taxe d'importation sur le blé tendre du 1er octobre au 31 décembre afin de "garantir l'approvisionnement du marché intérieur" et à "remédier aux effets du renchérissement" des cours mondiaux, a indiqué, avant-hier, le ministère de l'Economie et des Finances. Il a également décidé de prendre en charge la différence du prix de cette denrée sur le marché mondial et le prix de référence à l'importation, fixé à 260 dirhams le quintal afin de maintenir inchangé le prix du pain, précise-t-on de même source. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, avait annoncé jeudi dernier , à l'issue du conseil de gouvernement, que l'exécutif avait décidé de subventionner le prix du pain pour un montant d'un milliard de dirhams (un euro = 11 DH environ), note-on. Les céréales enregistrent sur le marché international, une flambée des prix suite aux sécheresses observées notamment dans l'est de l'Union Européenne et en Russie (plus de 25% des exportations), relève-t-on. Ainsi, le prix du blé tendre, qui se vendait en moyenne à 280 dollars la tonne en juillet dernier, est passé à 350 dollars durant le mois de septembre. Cette mesure de suspension de la taxe d'importation est destinée à "préserver le pouvoir d'achat des citoyens", ce qui permettra d'assurer l'approvisionnement du marché interne et les minoteries industrielles en blé tendre et, par conséquent, stabiliser le prix intérieur de la farine à ses niveaux actuels, en l'occurrence 350 dirhams le quintal comme prix de cession à la minoterie, ajoute-on. Pour rappel, le ministre de l'Economie et des finances Nizar Baraka avait annoncé, début septembre, que la quantité de blé tendre récoltée depuis le début de l'été s'est élevée à 17 millions de quintaux assurant au royaume une réserve de consommation de blé allant jusqu'au mois de novembre. A cet effet, l'Office national Interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) a lancé plusieurs avis d'appels d'offres pour l'importation du blé tendre. Actuellement, 63% du blé importé par le royaume provient de France, 9% des Etats-Unis et 9% d'Argentine. Entrée en vigueur, demain, de l'accord avec l'UE sur les fruits et légumes Qualifié par les organisations agricoles de l'Union européenne de " dévastateur " pour le secteur des fruits et légumes, les tomates notamment, le nouvel accord de libéralisation des échanges entre l'UE et le Maroc entrera en vigueur demain, 1er octobre. Il se traduit pour l'UE par l'instauration de contingents d'importation largement augmentés par rapport au précédent accord pour six produits sensibles : tomates, courgettes, concombres, ail, agrumes et fraises. En février dernier, lors de l'approbation par le Parlement européen de cet accord bilatéral controversé, signé en décembre 2011, Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'agriculture, avait affirmé que la Commission comptait " assurer un suivi strict, tant des volumes importés - notamment pour les produits les plus sensibles - que de la qualité ".