Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé, avant-hier, le régime syrien à montrer de la compassion pour son propre peuple en recevant le ministre syrien des affaires étrangères Walid Al-Mouallem en marge de l'Assemblée générale. M. Ban a condamné dans les termes les plus fermes devant M. Al-Mouallem la poursuite des violences et des violations des droits de l'Homme en Syrie ainsi que les bombardements commis par le gouvernement, selon son porte-parole Martin Nesirky. M. Ban a noté qu'une baisse de la violence pourrait préparer le gouvernement (syrien) à un processus politique. Il a exprimé sa profonde frustration devant le fait qu'après 19 mois de répression et de combats la situation continue de s'aggraver. MM. Ban et Al-Mouallem ont aussi évoqué la crise humanitaire grandissante en Syrie (qui) déborde de manière alarmante sur les pays voisins, a ajouté le porte-parole. Par ailleurs, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al-Mouallem a accusé dans la même journée les Etats-Unis, la France et la Turquie d'encourager et de soutenir le terrorisme en Syrie. Violent pilonnage de la région de Damas, et renforts de l'armée à Alep Sur le terrain, l'armée syrienne a violemment bombardé, hier, à l'aube plusieurs localités de la province de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et envoyé des renforts à Alep, enjeu majeur du conflit, selon la presse officielle. A Douma, ville rebelle au nord-est de la capitale, deux civils ont été tués dans des bombardements des forces gouvernementales au petit matin, selon l'OSDH. Parallèlement, six soldats ont été tués dans une attaque lancée par les rebelles contre un centre médical dans la ville où sont stationnés les militaires. L'armée a transformé ce centre en caserne et ses snipers y étaient positionnés, a indiqué Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Le quotidien officiel Al-Baâth évoquait, hier, l'approche de la fin des opérations de sécurité dans l'ensemble de la province de Damas. Les forces gouvernementales ont détruit de nombreux stocks d'armes et saisi de grandes quantités de munitions et d'équipements dont des mitrailleuses fabriquées en Israël, ce qui augure de l'approche de la fin des opérations de sécurité dans l'ensemble de la province de Damas, écrit le journal. Le souk d'Alep, joyau historique ravagé par les combats De violents combats entre soldats et rebelles ont à nouveau secoué, avant-hier, les souks d'Alep, joyau historique classé par l'Unesco dans la deuxième ville de Syrie. Des raids aériens ont parallèlement encore coûté la vie à des enfants dans le nord-ouest du pays. Les ruelles de la Vieille Ville d'Alep se sont transformées en champ de bataille. Les incendies qui ont dévasté les souks couverts d'Alep depuis ce week-end se sont étendus à d'autres quartiers du centre historique de la capitale économique de la Syrie, selon des opposants. Lundi, des combats importants se sont déroulés pendant plusieurs heures. Classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1986, avec la vieille ville d'Alep, les souks et leurs quelque 1550 échoppes étaient depuis des siècles l'un des centres névralgiques du commerce au Moyen-Orient. Les portes de bois des échoppes, remplies d'étoffes et de broderies, s'étaient rapidement consumées après les incendies qui ont débuté suite aux premiers combats samedi. Cinq de la quarantaine des marchés du souk, comme le souk des femmes, celui de l'or ou encore celui des Abayas, ont été entièrement détruits, selon des témoins. Un Kurde syrien tué par des tirs turcs Un combattant kurde syrien a été tué, hier, et deux autres ont été blessés par des balles de l'armée turque, soit le premier incident du genre à la frontière entre les deux pays depuis le début du conflit en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les trois Kurdes, membres d'une force armée kurde hostile au régime de Damas mais également méfiante à l'égard de la rébellion, étaient en patrouille à la frontière dans la province syrienne de Hassaka (nord-est) lorsqu'ils ont été visés par des tirs de l'armée turque de l'autre côté de la frontière, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.