La Banque centrale européenne (BCE) arrêtera d'aider les pays de la zone euro bénéficiaires de son nouveau programme de rachat d'obligations publiques qui n'en respecteront plus les conditions, a indiqué, hier, Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la BCE. Face à la crise de la dette, la BCE a annoncé début septembre un nouveau programme de rachat illimité d'obligations publiques réservé aux Etats ayant requis l'aide du fonds de secours européen (MES) qui, en contrepartie, exigerait des efforts accrus d'assainissement de leurs finances publiques. "Il est clair que si un pays sort des rails (en s'affranchissant de ces conditions, ndlr), le programme s'arrêtera", a déclaré à Tokyo M. Noyer lors d'un séminaire organisé dans le cadre de l'assemblée annuelle FMI-Banque mondiale. Dans ce cas, le Fonds monétaire international et les gouvernements de la zone euro devront alors "intervenir et gérer le problème", a ajouté M. Noyer, par ailleurs gouverneur de la Banque de France. "Le pays lui-même devra trouver un moyen de revenir sur les rails", a-t-il précisé, tout en ajoutant que "les règles seront connues à l'avance". "Je ne vois pas pourquoi il faudrait partir de l'idée que les pays sortiront des rails" a toutefois noté M. Noyer, citant le cas du Portugal et de l'Irlande, deux pays sous assistance financière internationale et qui, selon lui, respectent les conditions exigées d'eux. Pour le moment aucun pays de la zone euro n'a demandé à bénéficier du programme de la BCE même si certains pays, comme l'Espagne, doivent payer des taux d'intérêts proches de 6% pour emprunter sur dix ans.