Le procureur général égyptien a déclaré jeudi qu'il n'avait pas démissionné et qu'il restait à son poste, quelques heures après avoir été démis de ses fonctions par le président Mohamed Morsi. Je reste à mon poste, a dit Abdel Madjid Mahmoud à la presse, ajoutant que, selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif. Le chef de l'Etat, issu de la confrérie des Frères musulmans, a décidé de nommer M. Mahmoud ambassadeur d'Egypte au Vatican et a chargé l'un de ses adjoints d'assumer les fonctions de procureur général, selon la télévision égyptienne. M. Mahmoud occupait le poste de procureur depuis sept ans. Cette démission est intervenue au lendemain de l'acquittement de figures du régime déchu de Hosni Moubarak, soupçonnées d'implication dans la mort de manifestants pendant la révolte qui a provoqué sa chute. M. Mahmoud est accusé par plusieurs militants de la révolte de 2011 de continuer de soutenir le régime déchu et d'avoir été à l'origine de l'insuffisance des preuves présentées par le parquet dans les procès de responsables accusés d'implication dans la mort de manifestants. Mercredi, 24 figures de l'ère Moubarak, accusées d'avoir envoyé des hommes de main à dos de chameau pour attaquer les manifestants place Tahrir au Caire le 2 février 2011, en plein soulèvement, ont été acquittées par la cour pénale. La cour pénale du Caire a jugé insuffisantes les preuves contre les 24 accusés parmi lesquels deux piliers du régime déchu, Fathi Sorour et Safwat el-Chérif, de même que l'ancienne ministre de la Main-d'œuvre Aïcha Abdel Hadi et l'homme d'affaires Mohammed Aboul Einen. Jeudi soir, des centaines d'Egyptiens ont manifesté au Caire contre cet acquittement, accusant les juges de complicité avec les responsables de l'ex régime Moubarak. Le peuple veut purifier la justice, criaient-ils.