L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a annoncé, hier, qu'elle dégradait les notes de sept banques espagnoles, dont les deux plus importantes Santander et BBVA, après avoir abaissé de deux crans la note souveraine de l'Espagne. Les banques affectées sont Santander, BBVA, Banesto, Banco Popular, Bankia-BFA, Banco Sabadell et CaixaBank, a précisé dans un communiqué l'agence, qui classe désormais l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, à un cran seulement de la catégorie spéculative, dans un contexte de pression du marché pour que le pays demande son sauvetage financier. Les banques les plus grandes du pays voient leur note baisser de deux crans: c'est le cas de Santander et de sa filiale Banesto (de A- à BBB), mais aussi de BBVA (de BBB+ à BBB-). Les notes de Santander et BBVA sont associées à une perspective négative, ce qui signifie que l'agence de notation pourrait encore les dégrader à moyen terme. Les autres établissements financiers perdent un cran, comme Banco Popular (de BB+ à BB), Bankia et sa maison mère BFA (de BB+ à BB pour Bankia, de B+ à B pour BFA), CaixaBank (de BBB à BBB-) et Banco Sabadell (de BB+ à BB). Standard & Poor's a abaissé le 10 octobre la note de l'Espagne à BBB-, soit à un seul cran des emprunteurs à risques, s'inquiétant des incertitudes politiques et économiques pesant sur le pays, en pleine crise de la dette en zone euro. La dégradation de la note souveraine a des implications négatives directes sur les banques notées au-dessus de la note BBB- de l'Espagne, et sur toutes les banques dont les notes bénéficiaient jusque-là du soutien extraordinaire du gouvernement, explique l'agence dans un communiqué. S&P menace par ailleurs de baisser les notes de Bankinter, de KutxaBank et de la Confédération espagnole des caisses d'épargne (Ceca). L'agence de notation prévoit de boucler en novembre son examen sur l'impact de la baisse de la note du pays sur le secteur bancaire espagnol, ce qui pourrait mener à de nouvelles dégradations. L'Espagne lève 4,86 milliards d'euros à 12-18 mois, taux en légère baisse L'Espagne a emprunté, hier, 4,863 milliards d'euros en bons à 12 et 18 mois, profitant de taux d'intérêt en très légère baisse pour lever plus que l'objectif prévu, lors de sa première émission obligataire après la baisse de la note du pays par l'agence Standard & Poor's. Les taux ont légèrement baissé à la fois sur l'échéance à 12 mois (2,823% contre 2,835% lors de la dernière émission similaire, le 18 septembre) et sur celle à 18 mois (3,022% contre 3,072% le 18 septembre), signe d'une relative détente du marché alors que l'Espagne tarde à présenter une demande de sauvetage de son économie, la quatrième en zone euro. La demande a été soutenue pour cette émission, avec 13,653 milliards d'euros, conduisant l'Espagne à emprunter plus que la fourchette prévue, de 3,5 à 4,5 milliards d'euros. Le président élu du Mexique veut aider l'Espagne à sortir de la crise Le président élu du Mexique, Enrique Peña Nieto, a montré, avant-hier, à Madrid son soutien à l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, qu'il veut aider à sortir de la crise économique, incitant les chefs d'entreprise espagnols à investir dans son pays. Nous savons le moment critique de crise économique que traverse l'Espagne, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des dirigeants d'entreprises espagnols. Je veux en parler avec les autorités (espagnoles) et leur faire part de l'intérêt de notre pays à apporter son soutien et sa solidarité, en tant que pays frère de l'Espagne, a-t-il ajouté. Le président élu du Mexique a rencontré le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, avant d'être l'hôte d'un dîner offert par le roi Juan Carlos, affirmant qu'il voulait discuter avec eux de la manière par laquelle nous pouvons soutenir et aider l'Espagne. Je suis venu démontrer ma confiance dans l'Espagne et je suis sûr qu'un échange plus profond, une plus large relation économique entre le Mexique et l'Espagne favoriseront la sortie de l'Espagne de ce moment difficile qu'elle traverse, a-t-il souligné devant la presse, après son entretien avec Mariano Rajoy. La coopération économique, que nous pouvons stimuler, une plus large présence des investissements mexicains en Espagne, je crois que cela peut accélérer ce processus de récupération dont a besoin l'Espagne, a-t-il ajouté. L'Espagne est le deuxième pays investisseur au Mexique, où il a déjà dépensé plus de 45 milliards de dollars (environ 35 milliards d'euros), derrière les Etats-Unis. Enrique Peña Nieto, a appelé les chefs d'entreprise espagnols à investir dans l'économie mexicaine, notamment le secteur énergétique, où il souhaite une plus grande participation privée, même si l'Etat veut rester majoritaire dans les hydrocarbures. Le président mexicain élu était en Espagne pour 24 heures, après avoir rencontré à Berlin la chancelière Angela Merkel. Il se rendu, hier, à Londres où il s'est entretenu avec le Premier ministre David Cameron, avant de boucler sa tournée européenne par une visite à Paris aujourd'hui et demain, d'abord pour une rencontre avec le président François Hollande, puis pour une visite des sièges de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Unesco. Enrique Peña Nieto, un avocat de 46 ans, sera investi officiellement le 1er décembre pour une période de six ans, marquant ainsi le retour au pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) au pouvoir au Mexique pendant 71 ans, de 1929 à 2000.