La tension sur le marché de la consommation monte au fur et à mesure que le mois de Ramadhan 2007 s'approche. Un mois réputé, de surcroît, pour l'indice à la consommation qui connaît des envolées. Faire face aux dépenses supplémentaires qu'engendrerait ce mois de carême sera moins facile pour les ménages algériens cette année, d'autant plus qu'il coïncide avec la rentrée sociale qui, elle aussi, requiert la montée en flèche des besoins à la consommation. C'est dans ce contexte que le débat sur la révision à la baisse des taxes sur les produits de première nécessité continue à alimenter sans cesse l'actualité nationale. En effet, parallèlement à l'adoption de la loi de finances complémentaire pour l'année 2007, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a fini par mettre fin à son mutisme et répondre aux revendications de certains producteurs nationaux ayant requis la baisse de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) appliquée aux produits de large consommation pour endiguer la flambée des prix à la consommation qui risque d'affecter le pouvoir d'achat des ménages à faible revenu. Le premier argentier du pays a, dans ce sens, réfuté toute idée de recours à la révision à la baisse de la TVA pour les produits de première nécessité. Car cette option, estime le ministre des Finances, ne fera que favoriser le recours à l'importation, puisque la TVA est payée à la consommation. "La baisse de la TVA impliquera la hausse de la consommation et de la demande, ce que la production locale ne pourra pas supporter, alors le recours à l'importation sera inévitable", a expliqué le ministre des Finances hier, tout en ne souhaitant pas voir la facture de l'importation, se situant actuellement à près de 22 milliards de dollars, alourdie davantage et la balance des paiements affectée. La sortie de Karim Djoudi, faut-il le noter, intervient en réaction aux recommandations de certains chefs d'entreprise nationaux du secteur privé ayant fait appel au ministre des Finances de baisser les taxes pour les produits de large consommation afin de booster le marché national et encourager la production locale. Le PDG du groupe agroalimentaire Cevital, Issad Rebrab, a été, à cet égard, le premier à ouvrir le bal en suggérant l'introduction de nouvelles mesures dans le texte de la loi de finances complémentaire pour l'année en cours, permettant de ramener la TVA sur les produits de premières nécessité de 17 à 7%. Le patron de Cevital a émis le vœu de voir cette baisse toucher la gamme de produits de son groupe comme le sucre et l'huile. En outre, il y a lieu de relever que la fièvre qui gagne de plus en plus les prix à la consommation ne cesse de faire monter les enchères sur le marché de la pomme de terre qui dépasse le cap des 60 dinars le kilogramme. Cette situation n'est pas faite, en tout cas, pour arranger les choses à l'approche du mois de Ramadhan. Les producteurs nationaux commencent d'ores et déjà à remettre en cause le mauvais choix de la semence importée au début de la saison, chose qui a provoqué la dégringolade de la production locale. Alors que l'Algérie a importé pour plus de 70 millions de dollars de semence, le marché national demeure dépendant de l'importation pour faire face à la demande locale en pomme de terre. Pis encore, certaines voix dans les milieux des producteurs sont allées jusqu'à accuser "des parties qui entretiennent la pénurie pour maintenir les prix à leur plus haut niveau".