L'exécution de soldats de l'armée syrienne par les rebelles de l'armée syrienne libre(ALS), diffusée sur une vidéo par des militants, est très vraisemblablement un crime de guerre, a déploré, avant-hier, le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. Une vidéo diffusée jeudi dernier par des militants montre des rebelles frappant une dizaine de soldats blessés, avant de les aligner sur le sol et de les achever en les traitant de chiens de chabbihas d'Assad, nom donné aux miliciens pro-régime. Nous venons juste de voir la vidéo. Il est difficile de vérifier qui est impliqué, a déclaré aux médias un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville. Il a précisé que l'agence onusienne allait examiner attentivement les images. Selon un premier visionnage, les soldats (tués) n'étaient plus en train de combattre, et par conséquent, à ce stade, cela ressemble très vraisemblablement à un crime de guerre, un de plus, a expliqué M. Colville. En juillet 2012, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans son rôle de gardiens des Conventions de Genève qui définissent des règles de protection des personnes en cas de conflit armé, a qualifié la situation de guerre civile en Syrie. En conséquence, les règles des Conventions de Genève peuvent être appliquées. Concrètement, cela signifie que l'exécution sommaire d'un soldat -- c'est-à-dire un soldat qui se fait tuer en dehors des combats sans pouvoir se défendre est considéré comme un crime de guerre. Une fois de plus nous appelons toutes les parties à respecter la législation humanitaire internationale, a dit M. Colville, soulignant par ailleurs que tant les factions de l'opposition que les forces du gouvernement et les auxiliaires comme les Chabbiha, sont impliquées dans des exécutions sommaires. Washington rappelle à l'ordre l'armée syrienne libre De son côté Washington a exhorté les rebelles syriens à respecter les lois internationales régissant les conflits, après la diffusion d'une vidéo montrant certains d'entre eux exécutant froidement des soldats de l'armée régulière. "Nous condamnons toute violation des droits de l'homme par quelque partie que ce soit en Syrie", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland. "Il n'y a aucune justification à ce type de comportement. Quiconque commet de telles atrocités devra en rendre compte. Au total, les violences ont fait plus de 36.000 morts depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad qui s'est peu à peu militarisée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le CNS s'en prend à Washington et condamne l'exécution de soldats Principale coalition de l'opposition syrienne en exil, le CNS s'en est pris violemment aux Etats-Unis, accusés de chercher à la remodeler pour l'amener à négocier avec le régime. Le CNS a par ailleurs fustigé l'exécution par les rebelles de soldats blessés dans le nord. A deux jours de l'ouverture d'une réunion cruciale des opposants à Doha, le Conseil national syrien (CNS) a vivement réagi aux propos de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a appelé ce mouvement à s'élargir pour représenter "tous les Syriens". Le CNS a condamné les projets "visant à passer au-dessus du Conseil ou à créer des instances le remplaçant", les qualifiant de "tentative de nuire à la révolution syrienne en semant les germes de la division". Pour Georges Sabra, membre du Conseil, "si l'union de l'opposition a pour objectif de négocier avec Bachar al-Assad, cela ne se fera pas et le peuple ne l'acceptera pas". Mercredi dernier, Mme Clinton a estimé que le CNS ne pouvait "plus être considéré comme le dirigeant visible de l'opposition", et plaidé pour qu'il devienne "une partie d'une opposition élargie" comprenant "des gens à l'intérieur de la Syrie et d'autres". Les Etats-Unis comptent beaucoup sur la réunion de dimanche à Doha élargie à des centaines d'opposants, sous l'égide de la Ligue arabe, où pourrait être annoncé un gouvernement en exil. Le CNS a par ailleurs exhorté "l'Armée syrienne libre (ASL, composée de déserteurs et de civils armés), à demander des comptes à quiconque viole les droits humains", après la diffusion de vidéos jeudi dernier montrant des insurgés frappant une dizaine de soldats blessés avant de les achever à l'arme automatique. L'ONU a évoqué un possible "crime de guerre". Sur le terrain, les rebelles ont pris le contrôle d'un large périmètre autour de Saraqeb, carrefour stratégique de routes reliant Damas, Alep (nord) et Lattaquié, sur la côte. Avec cette prise, ils coupent quasiment tout accès des troupes au Nord. Sur le terrain, les rebelles ont quasiment coupé l'approvisionnement de l'armée syrienne dans le Nord en prenant le contrôle de la région de Saraqeb, un carrefour stratégique reliant Damas et Alep à la ville côtière de Lattaquié, a rapporté avant-hier, une ONG syrienne.