Un haut responsable palestinien a émis, avant-hier, des doutes sur la possibilité de l'ouverture de la tombe de Yasser Arafat à Ramallah. Des spécialistes lausannois sont censés réaliser à la fin du mois des prélèvements sur sa dépouille pour vérifier la thèse de l'empoisonnement au polonium. "L'Autorité palestinienne veut un protocole d'accord palestino-français pour autoriser l'équipe d'enquête à mener sa mission dans les Territoires palestiniens avec les citoyens palestiniens, parce que c'est une question de souveraineté", a déclaré un responsable palestinien proche du dossier, sous couvert d'anonymat. Il a ajouté que l'équipe française "refusait une enquête conjointe à laquelle aurait accès la partie palestinienne". Le neveu de Yasser Arafat et président de la fondation éponyme, Nasser Al-Qidwa, a aussi réitéré son "opposition de principe à l'ouverture de la tombe de Yasser Arafat pour prélever des échantillons, notamment parce que des échantillons recueillis huit ans après pourraient ne pas être exploitables médicalement", a indiqué cette source. Experts suisses , à Ramallah L'ouverture du mausolée "profanerait le caractère symbolique de Yasser Arafat", a encore affirmé ce responsable, excluant en conséquence "qu'elle puisse avoir lieu le 26 de ce mois". La délégation des spécialistes suisses, qui était de passage lundi dernier, à Ramallah, a visité le mausolée où repose l'ancien raïs. En septembre dernier, le chef de la commission d'enquête palestinienne Taoufiq Tiraoui avait pourtant annoncé que l'Autorité palestinienne avait "consenti à une ouverture de sa tombe pour prélever des échantillons de sa dépouille si cela est utile pour parvenir à la vérité" .La thèse d'un empoisonnement au polonium de Yasser Arafat, dont la mort en 2004 dans un hôpital militaire de la région parisienne n'a jamais été élucidée, a retrouvé du crédit après la diffusion en juillet d'un documentaire sur la chaîne de télévision Al-Jazeera.