Les prix du pétrole se repliaient, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché indécis qui digérait la victoire de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis et restait prudent avant les stocks pétroliers américains et l'ouverture du 18e Congrès du Parti communiste chinois. À la mi-séance, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 110,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 55 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait 29 cents à 88,42 dollars. Les cours du baril effaçaient les modestes gains engrangés lors des échanges asiatiques, mais restaient cantonnés dans une fourchette de prix étroite, alors que les opérateurs digéraient la courte victoire du président sortant démocrate Barack Obama sur son adversaire républicain Mitt Romney. La victoire de M. Obama signifie que la Réserve fédérale américaine (Fed) maintiendra sa politique monétaire accommodante via des injections de liquidités dans l'économie ainsi que des taux d'intérêts extrêmement bas, des mesures soutenues par le Président démocrate et de nature à stimuler les achats de matières premières, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Cependant, la Chambre des Représentants étant restée aux mains des Républicains, il pourrait être difficile (au président réélu) de résoudre les problèmes à venir comme la menace d'un " mur fiscal " (ensemble de coupes budgétaires drastiques en l'absence d'accord entre les deux partis), tempéraient les analystes de Commerzbank. Par ailleurs, beaucoup d'opérateurs se détournent déjà de la réélection de Barack Obama et concentrent à nouveau leur attention sur les fondamentaux du marché du pétrole, et notamment les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) attendus, hier, notait M. Kryuchenkov. L'ouragan Sandy ayant fortement perturbé la semaine dernière l'activité des raffineries sur la côte Est des Etats-Unis, les prix du brut avaient été soutenus ces derniers jours par les craintes d'une forte baisse de l'offre de produits pétroliers dans la région à l'approche de l'hiver. D'après les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une diminution de 1,3 million de barils des stocks américains d'essence sur la semaine achevée le 2 novembre, et d'une baisse de 1,6 million de barils des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage). Les stocks de brut sont quant à eux attendus par les analystes en hausse de 1,7 million de barils. Cependant, les estimations publiées, avant-hier soir, par la fédération professionnelle américaine API ont provoqué la surprise des opérateurs en ne montrant aucune diminution substantielle des stocks américains de produits pétroliers, avec au contraire une hausse de ces réserves, ce qui incitait les investisseurs à la prudence, observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM. Les opérateurs devraient par ailleurs être attentifs au 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui verra aujourd'hui l'actuel président Hu Jintao céder le poste de secrétaire général du Parti à Xi Jinping, 59 ans, alors que les spéculations sur de nouvelles mesures de relance économique par Pékin restent vives. De telles mesures pourraient stimuler la demande d'or noir du deuxième pays consommateur de brut au monde. En Asie, les cours du pétrole étaient en baisse, hier matin, en raison de prises de bénéfices après la hausse la veille à New York en pleine élection présidentielle aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, qui s'était envolé de trois dollars la veille, cédait 65 cents à 88,06 dollars dans les échanges matinaux, et le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance perdait 43 cents à 110,64 dollars.