Les prix du pétrole reculaient, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché prudent, les opérateurs continuant de s'interroger sur des mesures de la Banque centrale européenne (BCE) pour endiguer la crise dans la zone euro et dans l'attente des stocks pétroliers américains. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre valait 113,85 dollars, en baisse de 79 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, cédait 22 cents à 96,62 dollars. Le WTI s'était hissé plus tôt mardi à 97,60 dollars, un sommet depuis le 10 mai. Le marché du pétrole pâtissait de prises de bénéfices après son avancée de la veille, dans un marché toujours sans grand volume d'échanges, en l'absence de nombreux opérateurs pour leurs congés estivaux. Il y a dans l'ensemble un regain d'appétit pour les actifs jugés plus risqués comme les matières premières, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, soulignant que le marché restait porté par un apaisement des inquiétudes sur l'économie européenne, en raison des espoirs d'une intervention de la BCE. Les investisseurs spéculent depuis le début de la semaine sur l'éventualité d'achats systématiques par la BCE d'obligations des pays en difficulté de la zone euro afin d'empêcher leurs taux d'emprunt de dépasser un certain niveau prédéfini. De plus, les investisseurs restaient sur leurs gardes avant la publication des minutes du dernier comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), en quête d'indices sur de nouvelles mesures susceptibles de stimuler l'économie du premier consommateur mondial de pétrole. Les opérateurs ont par ailleurs momentanément tourné de nouveau leur attention, hier, vers les fondamentaux des marchés pétroliers, avec la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), ajoutait M. Kryuchenkov. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un rebond de 200 000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 17 août, après avoir reculé de près de 14 millions de barils sur les trois semaines précédentes. Les stocks d'essence, très surveillés durant la période estivale des grands déplacements en voitures, sont quant à eux attendus en repli de 400 000 barils, et les réserves de produits distillés (qui comprennent gazole et fioul de chauffage) en hausse de 700 000 barils. Cependant, la fédération professionnelle API, qui calcule ses propres estimations, a annoncé mardi soir une forte baisse, de 6 millions de barils, des stocks de brut américains la semaine dernière. Si les chiffres du DoE devaient aller dans la même direction, avec une hausse forte et inattendue des réserves de brut, cela offrirait un coup de pouce supplémentaire aux prix du baril, soulignaient les experts de Commerzbank. En Asie, le pétrole s'affichait en hausse hier, porté par l'espoir renouvelé des investisseurs de voir la Banque centrale européenne (BCE) prendre de nouvelles mesures afin d'endiguer la propagation de la crise de la dette en zone euro. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre s'appréciait de 5 cents, à 95,89 dollars dans les échanges matinaux, pour son premier jour de cotation à cette échéance, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance grimpait de 10 cents, à 114,74 dollars.