Les Bourses européennes ont fini, avant-hier, la semaine en ordre dispersé, certaines optant pour une faible hausse quand d'autres s'affaissaient légèrement, le marché restant partagé entre la hausse du moral des ménages américains et la crainte de blocages politiques aux Etats-Unis et en zone euro. Les investisseurs ont apprécié la hausse de l'indice de confiance des consommateurs américains qui a progressé en novembre de 2,3 points par rapport à octobre, à 84,9, son niveau le plus élevé depuis juillet 2007, soit avant la grande récession de décembre 2007-janvier 2009 ."La reprise sur le front de l'emploi et de l'immobilier ainsi que le récent recul des prix de l'essence ont conduit à cette amélioration", ont expliqué les analystes de Capital Economics. Mais le marché restait nerveux, inquiet d'une possible impasse politique aux Etats-Unis, où d'importantes hausses d'impôts et coupes dans les défenses publiques risquent d'être appliquées dès le 1er janvier, faute d'accord entre Républicains et Démocrates. Autre source de préoccupation pour les investisseurs, la zone euro, dont la Grèce, qui négocie toujours avec ses créanciers internationaux, va procéder mardi à un emprunt exceptionnel, pour éviter la cessation de paiement, le versement rapide d'une prochaine tranche d'aide semblant peu probable. L'Eurostoxx 50 a terminé quasi stable, grignotant 0,03% A Paris, le CAC 40 a grappillé 0,47% à 3 423,57 points dans un volume d'échanges d'environ 2,22 milliards d'euros. Crédit Agricole a dévissé de 5,85% à 5,57 euros, suivi par le reste du secteur financier, comme Axa (-1,59% à 11,77 euros), la Société Générale (-1,50% à 24,62 euros) et BNP Paribas (-1,49% à 39,50 euros). Parmi les hausses, Vallourec a gagné 3,67% à 34,19 euros, Teleperformance a bondi de 8,24% à 25,68 euros, Cegedim aussi (+3,73% à 14,18 euros) tout comme Alcatel-Lucent (+2,15% à 0,95 euro). Parmi les baisses, Renault a perdu 0,32% à 34,25 euros et Peugeot PSA Citroën 0,74% à 4,43 euros. Enfin, Euro Disney a cédé 0,59% à 5,07 euros. La Bourse de Londres a fini en légère baisse, à -0,11%, perdant 6,37 points à 5 769,68 points. International Airlines Group (IAG), maison-mère de British Airways et Iberia, a pris 1,55% à 170,6 pence, le motoriste Rolls-Royce a progressé pour sa part de 1,86% à 877 pence et le géant des boissons alcoolisées Diageo a gagné 0,78% à 1 803 pence. Parmi les baisses, la banque Barclays a cédé 2,73% à 230,15 pence, Royal Bank of Scotland 1,57% à 270,1 pence, tandis que l'assureur Aviva perdait lui 1,48% à 325,4 pence.A Francfort, l'indice vedette Dax a enregistré une baisse de 0,58% à 7 163,5 points tandis que le MDax des cinquante valeurs moyennes a terminé en recul de 0,37% à 11 340,87 points. Plus forte progression, Deutsche Post a avancé de 1,95% à 14,91 euros. Le groupe aérien Lufthansa a pris 0,78% à 12,29 euros. BMW a progressé lui de 0,85% à 64,23 euros. Parmi les valeurs en rouge, Commerzbank a continué de s'enfoncer et a plongé de 6,34% à 1,33 euro, tandis que l'assureur Allianz a perdu 0,78% à 93,4 euros et le groupe de matériaux de construction HeidelbergCement a reculé de 2,90% à 42 euros. En queue du MDax, le groupe allemand de défense et d'équipement automobile Rheinmetall a plongé de 5,67% à 32,84 euros. La Bourse de Madrid a terminé en légère hausse, de 0,16%, à 7 636,6 points, après l'annonce d'un plan de restructuration de la compagnie aérienne espagnole Ibéria qui prévoit 4 500 suppressions de postes. Les principales valeurs bancaires de l'indice Ibex-35 ont fini en ordre dispersé: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a terminé en baisse de 1,40% à 5,5 euros, BBVA est resté stable à 6,09 euros, tandis que CaixaBank, troisième du pays, a chuté de 1,39%, à 2,687 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib a clôturé en baisse de 0,09% à 15 181 points. En tête de l'indice, le groupe Finmeccanica a bondi de 6,3% à 3,878 euros, suivi par Telecom Italia, qui a grimpé de 3,68% à 0,691 euro. Dans le rouge, le groupe Autogrill a perdu 2,75% à 7,7 euros. La Bourse suisse a fini stable, avec l'indice SMI des 20 valeurs vedettes à 6 718,27 points (+0,07%). Parmi les baisses, le Credit Suisse a perdu 0,60% à 21,71 francs suisse et UBS 0,96% à 14,42 francs suisse, tandis que Richemont a fini inchangé à 64,30 francs suisse. A Lisbonne, l'indice PSI-20 a clôturé sur une légère baisse de 0,31% à 5 307,360 points, pénalisé par les chutes du groupe de médias Cofina (-5,42%) et de la banque BPI (-2,57%). En baisse également, l'électricien EDP et Portugal Telecom ont fini dans le rouge respectivement à -0,75% et -0,42%, contrairement au pétrolier Galp qui enregistre une hausse de 0,83%. Parmi les banques, seule BCP tire son épingle du jeu avec une progression de 1,41%. La BES recule, elle à -0,25%. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,13% à 2 356,63 points. La plus forte baisse a été subie par D'Ieteren, le distributeur en Belgique des marques du groupe Volkswagen, qui a cédé 3,47% à 35,62 euros.Le groupe pharmaceutique UCB a lui aussi perdu 1,55% à 42,44 euros, tandis que le bancassureur KBC a reculé de 1,19% à 19,16 euros. En hausse, le brasseur AbInbev a gagné 1,37% à 65,23 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam s'est affaissé de 0,15% à 331,93 points. Parmi les baisses les plus importantes, l'assureur Aegon a cédé 3,49% à 4,25 euros et le groupe foncier Corio a perdu 3,25% à 32,29 euros. A la hausse, le groupe chimique et pharmaceutique DSM a gagné 2,98% à 41,60 euros. Wall Street en légère hausse, malgré ses craintes sur le budget américain Wall Street a fini la semaine en légère hausse, avant-hier, à l'issue d'une séance marquée par des hésitations entre un bon indicateur américain et des craintes persistantes pour le budget fédéral américain: le Dow Jones a grappillé 0,03% et le Nasdaq 0,32%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 4,07 points à 12 815,39 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 9,29 points à 2 904,87 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a avancé de 0,17% (+2,34 points) à 1 379,85 points. Après une ouverture en baisse, la place new-yorkaise a été soutenue par la publication d'un indice montrant une hausse du moral des ménages américains mais des craintes au sujet d'un étranglement du budget fédéral susceptible de faire replonger l'économie américaine dans la récession, ont fait hésiter le marché. Ainsi, une intervention du président Barack Obama, la première depuis sa réélection mardi, au cours de laquelle il a exigé que les Américains les plus aisés acquittent davantage d'impôts pour lutter contre le déficit, n'a pas réussi à rassurer les courtiers. M. Obama, a campé sur ses positions et de son côté (le président républicain de la Chambre) John Boehner, a souligné qu'une hausse d'impôts n'était pas une bonne chose pour l'entrepreneuriat, a commenté Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis à New York. En effet, peu avant le discours de M. Obama, à Washington, M. Boehner, avait réitéré son opposition à toute hausse d'impôts sur les ménages les plus aisés, estimant qu'augmenter les impôts ralentirait notre capacité à créer les emplois que tout le monde veut créer. Dans ce contexte, on se rend compte que les inquiétudes sur la menace d'un " mur budgétaire " n'ont pas fini de peser sur le marché, a relevé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, faisant référence à un ensemble de hausses d'impôts et de baisses des dépenses publiques automatiques qui rentreront en vigueur le 1er janvier, faute d'accord politique. Dans la matinée, la hausse de l'indice de confiance des consommateurs américains de novembre à son niveau le plus élevé depuis juillet 2007, avait rassuré les opérateurs. Savoir que les consommateurs sont optimistes, à l'approche de la saison des fêtes qui plus est, est une bonne nouvelle pour l'économie américaine, a noté M. Cardillo, notant que la consommation représente environ 70% de la croissance économique américaine. Le marché obligataire a monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,613% contre 1,632% la veille, et celui à 30 ans à 2,752% contre 2,769%. Tokyo clôture en baisse de 0,90% à cause du rebond du yen La Bourse de Tokyo a terminé la semaine avant-hier, en baisse de 0,90%, les investisseurs déplorant une remontée du yen face au dollar et à l'euro plombés par les inquiétudes sur les dettes américaine et européenne. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 79,55 points à 8 757,60 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,63%, lâchant 4,61 points à 730,74 points. L'activité a été très faible, avec 1,52 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Aux Etats-Unis, le maintien de la division du Congrès entre démocrates et républicains après les élections de mardi fait craindre des difficultés pour franchir le "mur budgétaire", une brusque cure d'austérité annoncée pour janvier. Les investisseurs y voient une lourde menace sur la croissance de la première puissance économique mondiale, déjà peu dynamique - 2% au troisième trimestre. "Les inquiétudes budgétaires sont toujours là. La réélection d'Obama pourrait entraîner un maintien du blocage politique, sans perspective de résolution pour le moment", a expliqué Yoshihiro Okumura, courtier chez Chibagin Asset Management, cité par Dow Jones Newswires. En Europe, la zone euro risque de connaître une nouvelle année 2013 difficile, vient de souligner la Commission européenne, avec une croissance en berne et un chômage de masse. La veille, les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie se sont nettement tendus sur le marché obligataire, signe du retour des incertitudes sur une demande d'aide de Madrid, après une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) sans surprise. L'ensemble de ces éléments a fait fuir les investisseurs des actifs risqués, poussant un certain nombre d'entre eux vers les valeurs refuges, dont le yen. La devise japonaise est donc remontée, notamment face au dollar et à l'euro, ce qui nuit à la compétitivité des entreprises nippones à l'étranger. Parmi les principales victimes du jour ont figuré les groupes d'informatique et d'électronique Fujitsu, qui a perdu 3,21% à 271 yens, et NEC, qui a plongé de 7,19% à 142 yens. Le fabricant de pneumatiques Bridgestone a freiné de 1,42% à 1 808 yens et la compagnie d'électricité Tepco, chargée de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a perdu 2,40% à 122 yens.