Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse, avant-hier, victimes d'un nouvel accès d'inquiétude concernant les perspectives macroéconomiques de la zone euro. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé, avant-hier, que la zone euro resterait à la traîne par rapport aux Etats-Unis et l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs de la zone euro s'est très légèrement replié en mars, après deux mois d'amélioration. L'attention des investisseurs s'est également focalisée sur l'Espagne, au ralenti en raison d'une grève générale contre la réforme du travail et la politique d'austérité. Au pouvoir depuis cent jours, le chef du gouvernement de droite Mariano Rajoy devait présenter, hier, un budget 2012 marqué par des coupes sévères, sous l'oeil de ses partenaires européens, inquiets du dérapage des finances publiques du pays. L'Eurostoxx 50 a reculé de 1,76% L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a chuté de 3,30% à 15 908 points, plombé par les valeurs bancaires. Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS) s'est effondrée de 10,97% à 0,3214 euro après l'annonce d'une perte de 4,69 milliards d'euros en 2011, entraînant dans son sillage Banca Popolare di Milano (-10,44% à 0,3988 euro), UBI Banca (-6,55% à 3,112 euros) et UniCredit (-5,81% à 3,76 euros). L'assureur Generali a lâché 4,59% à 11,65 euros, le groupe d'énergie Enel 2,87% à 2,708 euros, Fiat 2,48% à 4,402 euros et le groupe pétrolier ENI 1,36% à 17,44 euros. Seule valeur dans le vert, le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica a pris 2,92% à 4,092 euros, porté par les perspectives de redressement après la perte de 2,3 milliards enregistrée l'an dernier. Les bancaires ont également particulièrement souffert à Londres, où l'indice FTSE-100 a perdu 1,15% à 5 742,03 points. L'OCDE a également fait un sombre pronostic pour l'économie britannique, en affirmant que le Royaume-Uni avait replongé dans la récession, avec un recul de 0,1% du PIB au premier trimestre, après -0,3% au dernier trimestre de 2011. Barclays a perdu 4,66% à 34,15 pence, Royal Bank of Scotland (RBS) 2,73% à 27,83 pence et Lloyds Banking Group 2,93% à 33,425 pence. HSBC, qui a annoncé le rachat d'actifs de Lloyds aux Emirats Arabes Unis, a cédé 2,55% à 547,1 pence. Du côté des hausses, International Power a terminé en tête, sur un bond de 5,63% à 405 pence. Le groupe a reçu de la part de GDF Suez une offre d'achat non contraignante des 30% de son capital que le Français ne détient pas encore. Au plus bas depuis trois semaines, l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 1,43% à 3 381,12 points. Total, première capitalisation parisienne, a reculé de 0,50% à 37,83 euros. Plusieurs valeurs dépendantes de la conjoncture ont souffert, comme Peugeot (-5,66% à 11,93 euros), Renault (-2,83% à 38,79 euros), Saint Gobain (-2,81% à 33,09 euros) et Alcatel-Lucent (-2,44% à 1,72 euro). Les bancaires ont également été sanctionnées, à l'instar de BNP Paribas (-3,29% à 35,69 euros), Crédit Agricole (-2,78% à 4,62 euros) et Société Générale (-4,04% à 21,95 euros). Seule valeur dans le vert, L'Oréal a gagné 0,95% à 89,93 euros. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a cédé 1,77% à 6 875,15 points. Seule Fresenius Medical Care a tiré son épingle du jeu, prenant 0,44% à 53,10 euros. Les groupes énergétiques EON et RWE, qui ont annoncé vouloir se séparer de leur coentreprise britannique dans le nucléaire Horizon Nuclear Power, ont cédé respectivement 1,79% à 17,79 euros et 1,27% à 35,65 euros. Daimler a lâché 3,31% à 44,26 euros, l'un des plus forts reculs. Lufthansa a glissé de 2,50% à 10,33 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé en baisse pour la huitième séance d'affilée (-0,87% à 7 911 points). Les valeurs bancaires ont pâti de ce climat tendu: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a perdu 1,85% à 5,678 euros, BBVA, deuxième banque espagnole, a reculé de 1,20% à 5,855 euros et CaixaBank, troisième entité du pays, a baissé de 0,41% à 2,902 euros. L'indice SMI-20 de la Bourse suisse a cédé 1,19% à 6 176,26 points. Selon les milieux boursiers, les investisseurs ont pris leurs bénéfices, avant le bouclement du trimestre vendredi. Les bancaires ont été particulièrement touchées: UBS a perdu 2,03% à 12,57 CHF, alors que Credit Suisse a chuté de 2,99% à 25,64 francs. Swiss Re a également reculé, de 1,89% à 57,20 francs. Le groupe pharmaceutique Roche, qui a relevé, avant-hier, son offre de 15% sur la société américaine Illumina, a terminé en repli de 1,75% à 157 francs. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a perdu 1,39% à 321,09 points. La baisse la plus forte a été enregistrée par le fabricant de systèmes de navigation pour l'automobile TomTom (-4,10% à 3,38 euros), devant le banc-assureur ING (-4,09% à 6,30 euros). La Bourse de Lisbonne a reculé de 1,27% à 5 532,03 points. Le secteur financier a été le plus pénalisé: la holding détenant la banque BES, Espirito Santo Financial, a dévissé de 3,77%. La banque BCP a chuté de 3,52%, la BES de 3,14% et la BPI de 2,34%. Le groupe électricien EDP a également cédé 2,49%. Portugal Telecom, qui devait dévoiler ses résultats annuels, hier matin, était l'une des deux seules valeurs à finir dans le vert (+0,24%). L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a perdu 1,14% à 2 296,47 points. L'indice belge a été tiré vers le bas par le banc-assureur KBC, qui a chuté de 5,75% à 18,52 euros, et par le groupe pharmaceutique UCB (-2,40% à 32,87 euros). Parmi les valeurs à la hausse, le groupe de tréfilerie Bekaert a gagné 1,01% à 24,55 euros.
Wall Street finit sans direction, prudente avant la fin du trimestre La Bourse de New York a fini sans direction, avant-hier, bénéficiant d'un rééquilibrage des portefeuilles en fin de trimestre malgré une certaine nervosité au sujet de la reprise économique mondiale: le Dow Jones a gagné 0,15% et le Nasdaq a cédé 0,31%. Selon les chiffres provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a pris 19,61 points à 13.145,82 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 9,60 points à 3.095,36 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,16% (-2,26 points) à 1 403,28 points. Les trois principaux indices de Wall Street ont ouvert en net repli avant de regagner quelques gains et de se rapprocher de l'équilibre en fin de journée, le Dow Jones repassant dans le vert en toute fin de séance. Le marché a été très résistant tout au long du trimestre et après un recul au cours des trois dernières séances, certains pensent que nous avons suffisamment reculé, a constaté Michael James, de Wedbush Morgan Securities. Quelque peu démobilisés par des statistiques américaines légèrement moins bonnes que prévu aux Etats-Unis, les courtiers sont revenus à l'attaque en fin de séance, après avoir engrangé des profits pendant la (brève) période de repli, dans le but d'investir davantage de liquidités avant la fin du trimestre vendredi, a-t-il détaillé. Les chiffres des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis pour la semaine achevée le 24 mars, qui ont poursuivi leur baisse en atteignant leur niveau le plus bas depuis quatre ans, n'ont pas réussi à rassurer le marché. En outre, la croissance économique des Etats-Unis s'est accélérée au quatrième trimestre mais a été freinée plus qu'on ne le pensait par le commerce extérieur du pays. Au-delà d'un simple rebond technique, de nombreux analystes estimaient que le soutien des investisseurs était surtout lié à une confiance réelle dans le marché américain à plus long terme. Cependant, des signes de ralentissement économique en Chine et des craintes persistantes pour la crise de la dette en zone euro alimentaient toujours leurs angoisses. Une économie ralentie en Chine pourrait représenter un sérieux problème pour les multinationales américaines, qui sont déjà confrontées à des conditions économiques chaotiques en Europe, a ajouté Frederic Dickson, de D.A. Davidson. La crise de la dette en zone euro reste au centre de l'attention, principalement en Espagne et en Grèce, et continue à angoisser les investisseurs, ont fait valoir les analystes de Charles Schwab. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,159% contre 2,196% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,271% contre 3,304%. Tokyo: le Nikkei finit en baisse de 0,67%, prudence avant des indicateurs La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'avant-hier, en baisse de 0,67%, les investisseurs restant prudents à la veille de la publication d'une série d'indicateurs économiques au Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 67,78 points à 10 114,79 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a diminué de son côté de 0,77%, lâchant 6,69 points à 857,74 points. L'activité a été moyenne, avec 2,00 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Après plusieurs semaines de forte hausse, la Bourse de Tokyo s'est calmée depuis quelques jours. Les toutes dernières statistiques en provenance des Etats-Unis ont été un peu moins encourageantes que les précédentes et les places financières chinoises ont récemment perdu du terrain. De nombreux opérateurs semblent par conséquent prendre quelques bénéfices, le Nikkei ayant atteint mardi son plus haut niveau depuis le 11 mars 2011, jour du séisme et du tsunami qui avaient ravagé le nord-est du Japon, provoquant un accident nucléaire et enrayant la production pendant des mois. Plusieurs statistiques macroéconomiques devaient en outre être publiées, hier, à Tokyo, portant sur la consommation des ménages, l'inflation, le chômage et la production industrielle, ce qui a d'autant plus incité les investisseurs à la retenue. Les valeurs bancaires ont été particulièrement touchées par les interrogations pesant sur la reprise économique mondiale: Mitsubishi UFJ Financial Group a chuté de 2,33% à 420 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group de 1,49% à 2 773 yens et Mizuho Financial Group de 1,42% à 138 yens. Sensibles eux aussi à l'évolution de la conjoncture, les firmes sidérurgiques ont fondu: JFE Holdings de 1,72% à 514 yens et Nippon Steel de 2,99% à 227 yens. Les groupes exportateurs ont souffert de leur côté d'une certaine solidité du yen, qui semble avoir enrayé, au moins provisoirement, son déclin observé face au dollar et à l'euro lors des semaines précédentes. Les comptes de ces firmes ont subi toute l'année 2011 une flambée historique de la devise japonaise, qui a nettement diminué la valeur de leurs revenus réalisés à l'étranger, une fois convertis en yens. Parmi les constructeurs d'automobile, Toyota a ralenti de 1,65% à 3 575 yens, Nissan de 1,79% à 877 yens et Honda de 2,16% à 3 175 yens. Même cause et même conséquence pour les fabricants d'électronique: Sony a baissé de 1,52% à 1746 yens, Panasonic de 1,15% à 773 yens et Canon de 1,00% à 3950 yens. Sharp a en revanche continué de surfer sur l'entrée dans son capital, annoncée mardi, du fabricant taïwanais de composants pour ordinateurs Hon Hai. Ce partenariat a ravi nombre d'investisseurs qui y voient un salut possible pour un groupe en difficulté, notamment dans le secteur des écrans LCD. L'action Sharp a bondi de 6,67% à 608 yens après s'être envolée la veille de 15,15%.