L'Organisation de la Coopération islamique (OCI) a appelé , hier, à Djibouti les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU à sauver d'un génocide la minorité musulmane Rohingya de Birmanie, considérée comme l'une des plus persécutées du monde. A l'occasion de la visite historique que doit effectuer lundi le président américain Barack Obama à Rangoun, nous attendons des Etats-Unis qu'ils portent un message fort au gouvernement de Birmanie pour qu'il protège cette minorité, a déclaré Mahamoud Ali Youssouf, ministre djiboutien des Affaires étrangères et président en exercice de l'OCI. Rangoun avait refusé mi-octobre l'ouverture d'une représentation de l'OCI en Birmanie, où des violences entre bouddhistes de l'ethnie rakhine et Rohingyas ont fait au moins 90 morts en trois mois dans l'ouest du pays, et où les forces de l'ordre sont également accusées d'abus contre cette minorité. Ce qui se passe là-bas est un génocide, a estimé M. Ali Youssouf, s'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays membres de l'OCI à Djibouti. Nous pensons que les Etats-Unis et les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU devraient agir rapidement pour sauver cette minorité, soumise à une politique oppressive et à un génocide, a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'OCI, le turc Ekmeleddin Ihsanoglu, a lui aussi appelé la communauté internationale à agir pour faire cesser le nettoyage ethnique de cette minorité musulmane. Le dernier sommet de l'OCI, réuni en août à la Mecque (Arabie Saoudite), avait décidé de saisir l'Assemblée générale de l'ONU du cas de cette minorité, considérée comme l'une des plus persécutées du monde par les Nations-Unies. Parlant un dialecte similaire à celui qui est parlé au Bangladesh, les quelque 800.000 Rohingyas de Birmanie sont considérés par le gouvernement et de nombreux Birmans comme des immigrants illégaux et ne sont pas reconnus comme citoyens birmans