Le groupe familial genevois Maus a annoncé cette semaine la finalisation d'un accord avec les actionnaires de Lacoste pour le rachat de 100% du capital de la marque au crocodile, née en 1933. Le montant de la transaction a été chiffré à 1 milliard d'euros. La présidente du groupe français Lacoste, Sophie Lacoste Dournel, avait annoncé le 7 novembre son intention de céder ses parts dans la société, comme l'avait fait son père avant elle, scellant la fin de l'actionnariat familial. "L'ensemble des actionnaires familiaux de Lacoste a décidé de céder l'intégralité de leurs actions à Maus Frères, déjà détenteur de 35% du capital de Lacoste au travers de sa filiale Devanlay", précise le groupe genevois dans un communiqué. Mésentente familiale Mme Lacoste, avait indiqué qu'elle allait vendre avec ses alliés 28% du capital de la griffe à Maus, une décision qu'elle avait qualifiée d'"extrêmement douloureuse". Cette décision était survenue sur fond de conflit ouvert avec son père qui ne jugeait pas sa fille suffisamment qualifiée pour lui succéder à la tête de la marque. Il avait ainsi fait savoir fin octobre son intention de se retirer avec d'autres actionnaires, en cédant 30,3% de ses parts à Maus. "Maus Frères, groupe familial, opérateur historique de Lacoste à travers Devanlay, constitue la meilleure garantie pour la pérennité de la marque Lacoste", assure le groupe, ajoutant que la transaction "permettra de capitaliser pleinement sur les atouts de cette marque française iconique et d'engager une nouvelle phase de son développement et de son expansion dans le monde". Sur fond de conflit familial, la présidente de Lacoste, Sophie Lacoste Dournel, avait déjà fait savoir le 7 novembre qu'elle allait céder ses parts dans le groupe, dans la foulée de son père, scellant la fin de l'actionnariat familial. Elle avait alors assuré que Lacoste garderait son siège en France et que les emplois seraient "complètement préservés". Une Dizaine de marques Actif depuis quatre générations, le groupe familial Maus Frères, basé à Genève, s'est diversifié au fil des années. Il possède une dizaine de marques: Manor, Manor Food, Manora, Jumbo, Athleticum, Accarda, Parashop, Devanlay, Lacoste, Aigle, Gant, eboutic. Le groupe a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 5,3 milliards de francs et emploie 22 000 personnes, dont 13 000 en Suisse. Fondé à Genève en 1902, il est aux mains des familles fondatrices Maus et Nordmann. Maintien confirmé des emplois en France et extension prévue Maus, l'acquéreur de Lacoste via sa filiale Devanlay, a confirmé qu'il maintiendrait ses emplois en France et annoncé son intention de s'y développer avec l'ouverture d'une nouvelle plate-forme logistique et de magasins, dans un entretien au Monde paru avant-hier."Nous sommes l'une des deux marques françaises (avec Petit Bateau) qui maintient des usines en France où nous employons 1 200 personnes", a expliqué le directeur général de Devanlay, José Luis Duran au quotidien, après l'annonce officielle de la cession de la totalité du capital de la marque au crocodile au groupe suisse. M. Duran a ajouté qu'"un accord d'intéressement" avait été signé et que Devanlay s'était engagé "à garantir le remplacement des départs à la retraite". "Nous allons également ouvrir en 2014 une nouvelle plate-forme logistique de 18 000 mètres carrés dans l'Aube pour faire face à l'augmentation de nos ventes", a-t-il encore dit. Le directeur général a expliqué que 2012 serait "une année historique" en terme de chiffre d'affaires sur le marché français, où 18 nouvelles boutiques ont été ouvertes en trois ans. "Pour 2013, nous avons quatre projets d'ouverture supplémentaires", a-t-il encore annoncé, insistant: "si nous maintenons des emplois en France, ce n'est pas pour des raisons humanitaires. Nos équipes ont un vrai savoir-faire. L'ancienneté moyenne est de 20 ou 25 ans". "Depuis l'arrivée du directeur artistique, Felipe Oliveira Baptista, tous les prototypes des collections présentés dans les défilés sont réalisés en France", s'est félicité M. Duran.