Les Bourses européennes reprenaient des couleurs, hier, à l'ouverture, après deux semaines de baisse, les investisseurs entrevoyant une possible issue à l'impasse budgétaire aux Etats-Unis. Barack Obama et les principaux dirigeants démocrates et républicains du Congrès ont entamé vendredi des discussions très attendues sur la fiscalité et le budget avec pour priorité affichée d'éviter une rechute de l'économie américaine dans la récession. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 gagnait 0,88% à 3 370,87 points, après avoir perdu 4,3% au cours des deux semaines précédentes sur fond d'inquiétudes relatives à la crise en zone euro et à une possible impasse budgétaire outre-Atlantique. La Bourse de Londres avançait de 0,78%, celle de Francfort de 0,89%, Milan de 0,63% et Madrid de 0,55%. L'indice EuroStoxx 50, qui regroupe les principales valeurs de la zone euro, rebondissait de 0,83% après avoir lâché 4,7% en deux semaines. Paris: le CAC rebondit, optimiste sur le "mur budgétaire" américain La Bourse de Paris était en nette hausse, hier matin (+0,86%), dans le sillage de Wall Street en fin de semaine, portée par des espoirs d'un accord politique aux Etats-Unis qui permettrait au pays d'éviter le "mur budgétaire". Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 rebondissait de 28,78 points à 3370,30 points, après avoir perdu 1,21% vendredi. Les valeurs industrielles, les plus dépendantes de la conjoncture, menaient le bal sur le marché parisien, à l'image de Vallourec (+1,76% à 34,15 euros), ArcelorMittal (+2,21% à 11,59 euros), Alcatel-Lucent (+2,92% à 0,81 euro) et Saint-Gobain (+1,60% à 27,61 euros). De même, les valeurs bancaires tiraient le marché vers le haut, comme BNP Paribas (+1,21% à 39,73 euros), Crédit Agricole (+2,12% à 5,58 euros) et Société Générale (+1,37% à 24,77 euros). EDF était en timide hausse (+0,14% à 14,01 euros). Le groupe est intéressé par la société TIGF, le gestionnaire de gazoducs et d'installations de stockage de gaz mis en vente par Total (+0,54% à 37,18 euros), alors que GDF Suez (+1,05% à 16,31 euros) n'a pas déposé de dossier, affirmait le quotidien économique Les Echos d'hier. STMicroelectronics (+2,36% à 4,33 euros) profitait d'un relèvement de recommandation à "neutre", contre "vendre" auparavant, par UBS. Veolia prenait 1,40% à 7,48 euros. Le groupe prépare un plan de départs volontaires touchant une centaine de postes sur les cinq cents que compte son siège parisien. Parrot gagnait 1,48% à 26,75 euros après avoir enregistré un bénéfice net stable au troisième trimestre sur un chiffre d'affaires en progression de 33%. Enfin, les valeurs défensives, moins sensibles aux mouvements du marché, avançaient prudemment. L'Oréal prenait 0,49% à 99,10 euros et Pernod Ricard 0,35% à 82,60 euros. Londres: le Footsie en hausse de 0,82%, optimisme sur les USA La Bourse de Londres a ouvert en hausse, hier, les investisseurs se montrant rassurés par les progrès réalisés aux Etats-Unis sur la question budgétaire. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 45,83 points, soit une progression de 0,82% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 651,42 points. Les minières étaient en hausse, comme ENRC (+2,7% à 266,6 pence), Anglo American (+2,1% à 1 699 pence) ou Vedanta Resources (+1,83% à 1 055 pence). BP prenait 1,77% à 423,9 pence alors que le pétrolier envisage un programme de rachat d'actions d'un maximum de 3,7 milliards de livres, selon le Sunday Times. La banque HSBC gagnait pour sa part 1,43% à 604,3 pence. Elle a annoncé, hier, être en discussion pour la vente de sa participation dans le groupe chinois Ping An Insurance, numéro deux de l'assurance-vie en Chine en terme de montant de primes. Francfort: le DAX à la reconquête des 7 000 points La Bourse de Francfort tentait, hier matin, de se réinstaller au-dessus de la barre des 7 000 points, un seuil qui avait été abandonné vendredi pour la première fois depuis début septembre. L'indice vedette Dax gagnait 1,10% à 7 027,24 points et l'indice des valeurs moyennes MDax 0,75% à 11 039,03 points, dans les premières cotations. Côté valeurs, les banques allemandes retrouvaient des couleurs après avoir pâti la semaine dernière des incertitudes économiques. Commerzbank et Deutsche Bank grimpaient respectivement de 3,22% à 1,28 euro et de 2,94% à 33,10 euros. Le constructeur automobile Daimler gagnait 1,26% à 35,83 euros. Selon le magazine allemand Der Spiegel, le groupe prévoit d'ajouter à son directoire une personne chargée de l'activité en Chine. Dans le vert, mais néanmoins en bas du tableau, le groupe de santé Fresenius FE grignotait 0,17% à 84,44 euros. Le groupe a indiqué, hier matin qu'il allait renégocier un accord bancaire qui devait arriver à terme en septembre 2013, afin "de tirer avantage des conditions actuellement favorables de financement sur le marché de la dette". Sa filiale Fresenius Medical Care (FMC) était la seule valeur de l'indice Dax dans le rouge, cédant 0,08% à 51,55 euros. Sur l'indice des valeurs moyennes MDax, le groupe allemand de BTP Ho,chtief s'envolait de 5,61% à 38 euros. Le groupe, qui appartient à l'espagnol ACS, a annoncé le départ de son patron Frank Stieler. Son remplacement par l'Espagnol Marcelino Fernandez Verdes doit être discuté lors d'une réunion du conseil de surveillance aujourd'hui. Suisse : ouverture plus ferme sur un large front, soutien d'outre-mer La Bourse suisse a ouvert dans le vert pour la première séance de la semaine. Dans les premiers échanges, le SMI avançait de 0,52% à 6 542,81 points. Les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) étaient en hausse de 0,82% à 991,37 points, pour un Swiss Performance Index (SPI) qui enregistrait un gain de 0,53% 6 022,47 points. Transocean (+1,9%) était en tête du tableau des blue chips. Le titre profitait du rapport du groupe sur sa flotte. Ses entrées de commandes ont continué à augmenter ces dernières semaines, et de nouveaux contrats pour différentes plateformes ont été conclus à des conditions améliorées. Les titres du luxe Richemont (+1,6%) et Swatch (+1,4%) avançaient au-dessus de la moyenne. On remarquait aussi une hausse aux financières. UBS et CS avançaient les deux de 1,7%, et Zurich de 1,0%. Ce dernier se reprenait de la mauvaise passe de la semaine passée, où il avait perdu 5% à la suite de la publication de ses résultats sur neuf mois. Josef Ackermann, président de Zurich, a indiqué dans la presse dominicale que le groupe est "très bien positionné". Le magazine Barron's était aussi élogieux sur le titre, en lui attribuant un potentiel de hausse. Swiss Re (+0,5%) avançait un peu moins. Son action était soutenue par une note d'analyste positive de la part de Barclays, qui a rehaussé l'objectif de cours à 75 francs suisse, tout en confirmant la recommandation à "overweight". Cette hausse reflète principalement une valeur comptable plus élevée et le franc plus faible depuis la dernière mise à jour. Nestlé (inchangé) affichait la moins bonne performance des valeurs vedettes. Novartis et Givaudan (+0,2% chacune) faisaient également moins bien que le marché. Roche (+0,3%) évoluait également sous la moyenne, peu soutenu par des succès partiels obtenus avec Avastin dans le traitement d'un nouveau type de tumeur cérébrale primaire, annoncés samedi. Au SPI, GAM (+5,0%) se distinguait, après avoir vu sa recommandation relevée par UBS, à "buy" contre "neutral", en raison des solides résultats T3 et du recul du cours consécutif à la sortie du titre de l'indice MSCI-Global Standard Switzerland, a expliqué la banque. DKSH (+0,8%) était également en point de mire. La prolongation de cinq ans du mandat de son CEO et délégué au conseil d'administration, ainsi que la création d'un nouveau poste de COO, ont été bien accueillies, selon des intervenants. Dottikon ES n'était pas encore traitée. Vendredi après la clôture, le groupe a averti d'une perte semestrielle, avec un chiffre d'affaires net annuel toutefois supérieur à l'exercice précédente. Tokyo clôture en hausse de 1,43% grâce à une baisse du yen La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en nette hausse de 1,43%, grâce à un repli du yen favorable aux groupes exportateurs nippons. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 129,04 points à 9 153,20 points, terminant à son plus haut niveau depuis deux mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,44%, prenant 10,82 points à 762,16 points. L'activité a été assez intense, avec 2,01 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont continué d'acheter, sur fond d'excitation avant des élections législatives anticipées annoncées pour le 16 décembre au Japon. Ils tablent sur une victoire des conservateurs du Parti Libéral-Démocrate dont le chef, Shinzo Abe, est un vigoureux adversaire du yen fort. Valeur refuge portée au sommet ces derniers mois par les inquiétudes quant à la conjoncture mondiale, la devise japonaise a fortement dévissé ces derniers jours depuis l'annonce de la dissolution de la chambre basse des députés, prélude à l'élection anticipée. "Depuis le 15 novembre, des fonds d'investissement étranger ont précipité un large mouvement d'achat sur le marché, qui espère une victoire du Parti Libéral-Démocrate plus favorable aux entreprises", a expliqué Kenichi Hirano, courtier chez Tachibana Securities, cité par Dow Jones Newswires. Bien que la baisse du yen semble avoir marqué une pause, hier, la devise nippone reste nettement moins chère que la semaine dernière, ce qui a encouragé les achats de titres liés aux groupes exportateurs. Lorsque le yen s'affaiblit, les revenus augmentent pour les firmes japonaises à l'étranger, lorsqu'elles les convertissent en devise nippone. Les actions des groupes automobiles se sont en conséquence bien tenues: Toyota a accéléré de 1,35% à 3 370 yens, Nissan de 1,76% à 751 yens et Honda de 0,42% à 2 602 yens. Dans l'électronique, Panasonic a bondi de 2,92% à 423 yens et Canon de 4,45% à 2 817 yens. Sony n'a en revanche grappillé que 0,37% à 822 yens et Sharp, en grande difficulté financière, a encore chuté de 2,23% à 175 yens. Les groupes pétroliers ont été portés de leur côté par la hausse des cours du brut, soutenu par la montée en puissance de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza et l'explosion d'une plate-forme pétrolière du Golfe du Mexique, qui ont suscité des inquiétudes sur l'offre. JX Holdings est monté de 4,93% à 426 yens et Inpex de 1,56% à 454 000 yens. L'action du fabricant de cigarettes Japan Tobacco s'est envolée de 6,53% à 2 411 yens, profitant de l'acquisition d'un fabricant de tabac égyptien et du report de la vente de titres encore détenus par l'Etat japonais.