Les Bourses européennes saluaient prudemment, hier, la victoire de la droite aux élections grecques, qui éloigne à court terme l'épée de Damoclès d'une sortie du pays de l'euro, mais de nombreuses incertitudes ne sont pas levées, préviennent les analystes. Les Bourses ont ouvert en hausse dans le sillage de l'Asie, mais sans véritable euphorie toutefois. Dans les premiers échanges, Paris gagnait 1,04%, Londres 1,13%, Francfort 1,09%, Madrid 0,92% et Milan 0,55%. Premières à réagir, les places financières asiatiques avaient auparavant nettement profité du vote grec. Tokyo a gagné 1,77% et Sydney 1,96%. Sur le marché des changes, l'euro s'appréciait légèrement face au dollar à 1,2696 dollar contre 1,2644 vendredi soir, tandis que sur celui de la dette, les taux d'emprunt de l'Italie et de l'Espagne, fragilisées par leur secteur bancaire, baissaient légèrement. Paris: le CAC progresse, satisfaite des résultats du vote grec La Bourse de Paris évoluait en hausse, hier, (+0,94%), soulagée par la victoire de la droite pro-austérité lors des élections en Grèce, qui ne lève pas pour autant toutes les incertitudes sur le pays et la zone euro. L'indice vedette CAC 40 prenait 28,87 points à 3 116,49 points peu après l'ouverture. Le marché parisien avait déjà grimpé de 1,82% vendredi, sur un regain d'optimisme à propos de la Grèce. Les valeurs bancaires étaient les principales bénéficiaires des élections en Grèce, puisqu'elles sont en première ligne en cas d'aggravation de la crise en zone euro. BNP Paribas prenait 1,68% à 29,97 euros, Crédit Agricole 2,28% à 3,36 euros et Société Générale 1,46% à 18,04 euros. EDF gagnait 2,25% à 16,61 euros après avoir vu la recommandation sur son titre relevée de "neutre" à "surperformer" par Exane-BNP Paribas. Lagardère était en faible hausse (+0,38% à 20,04 euros). Il a annoncé, hier, avoir recueilli "plus de la majorité" du capital de la société Leguide.com (-1,70% à 26,54 euros) à l'issue de son offre publique d'achat, en dépit de l'opposition du conseil d'administration de l'éditeur de guides numériques. Sodexo (+0,76% à 59,91 euros) avançait en ligne avec le marché après la signature d'un accord en vue d'acquérir la société mexicaine Servi-Bonos, spécialisée dans l'émission de titres restaurants et de cartes d'alimentation au Mexique. Carrefour prenait 0,79% à 14,61 euros, alors que le groupe de distribution tient son assemblée générale dans la journée. Publicis gagnait 0,21% à 37,44 euros après avoir annoncé l'acquisition du réseau israélien d'agences de publicité et communication BBR qui lui permet de doubler sa présence dans l'Etat hébreu. Enfin, Netgem était en forte hausse (+2,95% à 2,44 euros), grâce à l'acquisition de PlugnSurf, jeune société française qui lui permet d'élargir son offre aux box mobiles.
Londres: le Footsie en petite hausse La Bourse de Londres évoluait en légère hausse, hier matin, au lendemain de la victoire de la droite pro-austérité lors des élections législatives en Grèce. L'indice vedette FTSE-100 des principales valeurs gagnait 0,21% à 5 490,13 points dans les premiers échanges. Il avait déjà progressé de 0,22% vendredi. "Le marché est clairement soulagé de la victoire de Nouvelle Démocratie sur Syriza", a commenté Rebecca O'Keeffe, responsable des investissements chez Interactive Investor. A contre-tendance du marché, les valeurs bancaires, qui avaient profité vendredi des espoirs d'une action coordonnée des banques centrales en cas de nouvelles turbulences en Grèce, étaient pour la plupart en baisse. Lloyds Banking Group perdait 1,76% à 30,75 pence, Barclays 1,22% à 198,35 pence, Royal Bank of Scotland 1,66% à 243,5 pence. HSBC prenait en revanche 0,66% à 550 pence. Le groupe de distribution Tesco grappillait 0,15% à 301,55 pence. Il a annoncé, hier, la cession, pour une somme symbolique, de la moitié de sa filiale japonaise à son concurrent local Aeon, concrétisant ainsi son désengagement annoncé de ce marché. En dehors de l'indice vedette, l'opérateur Cable & Wireless Worldwide s'adjugeait 7,85% à 37,78 pence. Le fonds Orbis, son premier actionnaire avec environ 19% du capital, a finalement décidé de soutenir son rachat par Vodafone. Ce dernier lâchait 0,40% à 173 pence.
Francfort: le Dax en hausse de 0,96% L'indice vedette Dax a salué par une hausse, hier, après l'ouverture le vote grec, mais sans tomber dans l'euphorie. Peu après l'ouverture, il prenait 0,96% à 6 288,95 points, se félicitant ainsi de la victoire du camp des réformes lors des législatives de la veille en Grèce. Signe du scepticisme du marché, l'issue du scrutin en Grèce ne profitait guère aux valeurs bancaires: Commerzbank perdait 1,06% à 1,41 euro et Deutsche Bank ne gagnait que 0,23% à 28,56 euros. L'indice était emmené par les valeurs de l'automobile. BMW prenait 2,47% à 57,34 euros, Daimler 2,19% à 34,78 euros, et Volkswagen 1,78% à 125,85 euros. Deutsche Post grignotait 0,23% à 13,32 euros, alors que son patron Frank Appel a indiqué, hier, dans la presse qu'il ne "s'intéressait pas à de grandes acquisitions".
Suisse : ouverture plus ferme La Bourse suisse a ouvert en hausse, hier, soulagée par la victoire de la droite pro-austérité lors des élections en Grèce, qui ne lève pas pour autant toutes les incertitudes sur le pays et la zone euro. Le pire a été évité, soulignait un observateur. Le Swiss Market Index (SMI) gagnait 0,68% à 5 951,77 points dans les premiers échanges. Les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) avançaient de 0,93% à 889,34 points, pour un SPI en hausse de 0,70% à 5 541,81 points. Credit Suisse se reprenait encore de 1,2%, après avoir décroché de 10% jeudi passé lors de la publication du rapport de stabilité de la Banque nationale suisse qui jugeait que cette banque devait augmenter ses capitaux propres d'ici la fin de l'année. Dans la presse dominicale, le CEO Brady Dougan a écarté une augmentation de capital et dénoncé les calculs de la BNS. Cette dernière n'a pas tenu compte d'un emprunt convertible de plus de 6 milliards de francs qui, certes, ne doit être émis qu'en 2013, mais qui a déjà été entièrement souscrit, a expliqué le directeur général de CS. UBS avançait de 0,7% et Julius Bär de 2,3%. HSBC a rehaussé la recommandation de ce dernier institut à "neutral", contre "underweight" précédemment, à cause de motifs de valorisation. Aux assurances, Swiss Life gagnait 1,5%, Swiss Re 0,5% et Zurich Insurance 1,2%. Swatch était à la fête, avec une hausse de 2,7% à 371,20 francs. Berenberg a ouvert la couverture du titre avec un "buy", et un objectif de cours à 475 francs. Le potentiel de hausse est estimé à 33%. L'action s'est développée en dessous de la tendance générale, et la distance au concurrent Richemont (+1,7%) n'a jamais été aussi haute depuis le début de l'année. Les cycliques étaient aussi recherchées. Transocean (+2,1%), Kühne + Nagel (+1,6%), Adecco (+1,3%) et Clariant (+1,2%) gagnaient clairement du terrain. Les poids lourds défensifs faisaient pâle figure. En effet, les investisseurs ont soudain retrouvé leur appétit pour le risque. Roche (+0,2%), Novartis (+0,6%) et Nestlé (+0,2%) restaient en dessous du marché. Genentech, filiale de Roche, a passé un nouveau contrat de licence avec le romand AC Immune. Paul Bulcke, CEO de Nestlé, s'est montré dans la presse dominicale très confiant quant aux activités liées aux capsules de café. Nobel Biocare (-0,2%), Straumann (+1,5%) et Biomet, le concurrent, étaient au centre de l'attention. Cette dernière entreprise a publié des résultats trimestriels qui confirment la dernière tendance, à savoir que les Etats-Unis présentent une croissance dynamique tandis que l'Europe touche le fond. Pour les entreprises suisses, l'environnement reste difficile. Sur le marché élargi, les titres industriels comme Georg Fischer (+3,0%), Rieter (+2,7%), Micronas (+2,4%) et OC Oerlikon (+1,7%) progressent. Les actions des gérants de fortune sont également recherchées: EFG International (+3,8%) et Vontobel (+0,8%). BKW gagnait 1,7%. Le bernois aurait pu reporter davantage les coûts sur ses clients en 2009 et en 2010, a indiqué la Commission fédérale de l'électricité ElCom. BKW décidera ultérieurement si elle applique une telle mesure. Tokyo: le Nikkei gagne 1,77%, apaisement après le vote grec L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en nette hausse, de 1,77%, les investisseurs appréciant la remontée de l'euro face au yen, après la victoire en Grèce de la droite favorable aux réformes pour assainir les finances du pays. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 151,70 points pour s'afficher à 8 721,02 points, également aidé par un repli du yen face au dollar. Il s'agit de son niveau de clôture le plus élevé depuis le 22 mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté de 12,24 points (+1,68%) pour terminer à 738,81 points. La séance a cependant été encore peu active, avec seulement 1,48 milliard de titres échangés sur le premier marché. Les donneurs d'ordres à Tokyo ont vu dans la remontée de l'euro un encouragement, même si toutes les inquiétudes ne sont pas levées au sujet de la Grèce et de la crise de l'endettement qui affecte le Vieux continent. Néanmoins, les résultats des élections législatives grecques de la veille laissent espérer un maintien de la Grèce dans la zone euro et une mise en œuvre des réformes. Le gouvernement japonais espère désormais que des mesures fermes seront prises pour résoudre la crise qui plombe l'euro depuis des mois et conduit les investisseurs à acheter des yens jugés plus sûrs mais dont le renchérissement pèse lourdement sur les entreprises nippones et sur l'économie de l'archipel dans son ensemble. "Notre pays espère qu'un gouvernement solide sera formé rapidement (en Grèce) afin d'œuvrer pour la stabilisation des marchés. Nous espérons que les pays européens prendront des mesures de toute urgence pour renforcer leur secteur financier", a indiqué, hier, le porte-parole du gouvernement japonais, Osamu Fujimura. Hier, à la clôture à Tokyo (06H00 GMT), l'euro s'échangeait autour de 100,70 yens, un niveau nettement plus élevé que vendredi, et le dollar à 79,20 yens également en tendance haussière. Automatiquement, les titres des entreprises nippones les plus exposées aux variations des taux de change (et de ce fait les plus pénalisées par la cherté du yen) ont profité de la remontée de l'euro. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a pris 1,97% à 3.055 yens, celle de 1,82% à 2.579 yens et celle de Nissan a bondi de 2,97% à 762 yens, ainsi que celles de Mazda (+6%), parmi les plus échangées hier, et Yamaha (+4,1%). Le titre du groupe d'électronique Sony, qui a perdu à peu près le tiers de sa valeur depuis le début de l'année à cause du niveau élevé du yen et des pertes de son activité de télévision, s'est apprécié de 4,18%, pour terminer à 1.072 yens alors que celui de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, a grimpé de 3,5%, à 592 yens. Du côté des valeurs bancaires, comme d'habitude les plus échangées de la journée, Mizuho Financial Group a terminé en hausse de 3,28% à 126 yens, Nomura Holdings a pris 2,58% à 278 yens et Mitsubishi UFJ Financial a pris 1,97% à 363 yens.