Les rebelles syriens, engagés dans une stratégie d'encerclement d'Alep (nord), ont pratiquement coupé, hier, les routes venant de la province de Raqa, dans le nord-est de la Syrie, en prenant le contrôle d'un barrage stratégique sur l'Euphrate. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les insurgés sont parvenus à s'emparer du barrage Techrine après plusieurs jours de combats et de siège, que l'armée a tenté de briser en menant des raids aériens. La prise du barrage de Techrine est très importante. Cela signifie qu'il n'y a pour l'armée quasiment plus de routes reliant Raqa et Alep. Il reste un petit chemin traversant aussi la rivière mais très difficile et très escarpé, a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de médecins. Selon lui, la principale route venant de Raqa et passant par As-Saoura (sur l'Euphrate) est partagée entre rebelles et forces du régime, donc l'armée ne peut pas compter dessus. L'autre passant par Techrine était la dernière encore sous contrôle de l'armée, mais maintenant, elle ne peut plus l'utiliser. Les rebelles poursuivent ainsi leur stratégie d'encerclement d'Alep, la grande métropole du nord théâtre de violents combats depuis juillet. Pour envoyer des renforts vers Alep, il ne reste plus que la grande route venant de Damas, mais il faut contourner la ville de Maaret al-Noomane, contrôlée par les rebelles depuis près de deux mois. Il y a aussi une seconde route, une route militaire reliant Damas à Alep, mais elle est très difficile, et le trajet dure quatre fois plus longtemps que par l'autoroute normale, a déclaré M. Abdel Rahmane. Ailleurs dans le pays, les troupes ont à nouveau bombardé, hier, la région de Damas, tuant un garçon et une fillette d'une même famille à Erbine, selon l'OSDH. Des combats faisaient également rage dans des localités proches de la capitale. Dans le sud, des combats ont éclaté le long de la ligne de cessez-le-feu dans le Golan, selon l'OSDH, qui a ajouté que deux rebelles avaient péri dans des villages de la zone démilitarisée sous contrôle syrien. Avant-hier,, les violences ont encore fait 119 morts en Syrie, dont près de la moitié à Damas et dans sa province, selon l'OSDH qui a recensé plus de 40.000 morts en 20 mois de violences en Syrie. …Et prennent un camp d'un groupe palestinien "pro-régime" Les rebelles syriens ont pris le contrôle, avant-hier, d'un camp d'entraînement dépendant d'un groupe palestinien "favorable" au régime syrien, dans la province de Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ce camp dépend du Front populaire de libération de la Palestine-commandement général (FPLP-CG) d'Ahmad Jibril. Les rebelles contrôlent entièrement le camp situé dans la région d'Al-Rayhane à Douma, qu'ils ont pris après de violents combats avec les gardiens commencés la veille, a indiqué l'OSDH, basé en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau de militants en médecin en Syrie. Le FPLP-CG a condamné l'attaque de groupes armés sur ce camp, affirmant que depuis 30 ans, cette base servait de point de départ des opérations de combattants palestiniens contre l'ennemi sioniste. Les médias officiels syriens, citant un responsable non identifié, a indiqué que l'attaque contre ce camp était l'œuvre d'un groupe terroriste armé instrumentalisé par le Mossad, les services secrets israéliens. Par ailleurs, l'OSDH a annoncé que les rebelles avaient pris un entrepôt où sont réparés des équipements militaires dans la province de Damas, et saisi une grande quantité d'armes et de munitions. Les rebelles ont pris un entrepôt situé à Deir Souleiman et mis la main sur une grande quantité d'armes et de munitions, a rapporté l'OSDH.