Les rebelles syriens ont pris dans la nuit de dimanche à lundi le contrôle d'un barrage stratégique sur l'Euphrate reliant les provinces d'Alep et de Raqa, dans le nord de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les insurgés sont parvenus à s'emparer du barrage Techrine après plusieurs jours de combats et de siège, que l'armée a tenté de briser en menant des raids aériens, a précisé l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires. Une vidéo mise en ligne par des militants montre plusieurs dizaines de combattants en treillis marchant de nuit sur la route du barrage, tandis que l'un d'eux affirme «Le barrage Techrine est sous le contrôle de l'Armée syrienne libre» (ASL, principale faction de l'opposition armée). Dans une autre vidéo, tournée de jour, des rebelles sont installés dans une salle, devant un imposant tableau de contrôle. Le caméraman indique qu'il s'agit de «la salle de contrôle du barrage Techrine». Deux rebelles, kalachnikov nonchalamment posée à terre, regardent un homme en civil travailler devant cinq écrans d'ordinateur. Un homme plus âgé, vêtu d'un pull en laine, leur sert du thé. Le caméraman affirme: «Voici les employés et un ingénieur». Les rebelles tiennent déjà l'une des principales routes menant à Raqa. Avec la prise du barrage, ils contrôlent désormais une zone s'étalant sur 70 kilomètres entre les deux provinces d'Alep et de Raqa, frontalières de la Turquie, sans pour autant être à l'abri de raids aériens. Ailleurs dans le pays, les troupes ont à nouveau bombardé lundi la région de Damas, tuant un garçon et une fillette d'une même famille à Erbine, selon l'OSDH. Dans le sud, des combats ont éclaté le long de la ligne de cessez-le-feu dans le Golan, selon l'OSDH, qui a ajouté que deux rebelles avaient péri dans des villages de la zone démilitarisée sous contrôle syrien. L'armée israélienne a signalé qu'un tir avait eu lieu dimanche soir près d'un véhicule militaire israélien circulant dans la partie du Golan occupée par Israël, sans faire ni victime ni dégât. Des échanges de tirs entre armées syrienne et israélienne, qui occupent une partie du plateau, ont récemment eu lieu, pour la première fois depuis quatre décennies. Dimanche, les violences ont encore fait des dizaines de morts en Syrie, en majorité à Damas et dans sa province, selon l'OSDH qui a recensé plus de 40 000 morts en 20 mois de violences en Syrie.