Les rebelles congolais du M23, qui combattent l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) dans la riche province minière du Nord-Kivu (est), ont accepté de se retirer de la capitale provinciale Goma, a affirmé, hier, l'un de leurs responsables, sans préciser à quelle date. Interrogé sur un accord conclu dans la capitale ougandaise Kampala entre la rébellion et une médiation des pays des Grands Lacs, menée par l'Ouganda, sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi a répondu : C'est vrai. Ils nous ont demandé de nous retirer de Goma pour commencer les négociations avec le gouvernement, a-t-il poursuivi. Un peu avant lui, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, avait aussi affirmé que les rebelles, d'ex-membres de l'armée de RDC qui se sont mutinés au printemps, avait accepté de quitter la capitale du Nord-Kivu, qu'ils ont prise le 20 novembre. Lui non plus n'a pas donné d'indication temporelle. Samedi dernier, les pays des Grands Lacs avaient donné 48 heures aux mutins du M23 pour quitter Goma. Malgré l'expiration du délai, les rebelles, qui jusqu'ici exigeaient d'entamer des discussions directes avec le président de RDC Joseph Kabila avant tout retrait, étaient toujours hier matin, dans la capitale du Nord-Kivu. L'accord pour un retrait de Goma serait cependant intervenu avant une incursion, tôt hier matin, en territoire rwandais, de rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus de RDC où ils sont basés. Cette incursion, dénoncée par l'armée rwandaise et non confirmée d'autre source à ce stade, aurait donné lieu à des combats avec des soldats rwandais. Les commandants des FDLR ont fui dans l'est de la RDC après le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, auquel ils sont accusés par Kigali d'avoir pris part. Le FDLR continue d'être opposé à l'actuel régime du président rwandais Paul Kagame, qui a mis fin au génocide. Kigali accuse Kinshasa de soutenir le FDLR. La RDC et l'ONU affirment elles que le M23 est soutenu par Kigali.