La représentation palestinienne à l'ONU a diffusé, avant-hier, le projet de résolution donnant à la Palestine un statut d'Etat observateur aux Nations unies, qui sera soumis au vote de l'Assemblée générale demain. Au même moment, les Etats-Unis ont renouvelé leurs menaces de représailles financières au cas où cette résolution serait adoptée. La résolution vise à obtenir le statut d'Etat observateur non membre aux Nations unies et exprime l'espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable la candidature de la Palestine comme membre à part entière de l'ONU. Cette demande avait été formulée l'an dernier par le président palestinien Mahmoud Abbas. Celui-ci doit assister jeudi au vote de l'Assemblée. L'adoption de cette résolution semble acquise, les Palestiniens disposant d'un large soutien parmi les 193 membres de l'Assemblée. Le document souligne le besoin urgent de reprise et d'accélération des négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne, aussi bien au sujet des frontières que du statut de Jérusalem, des réfugiés, des colonies ou encore de la sécurité et de l'accès à l'eau. Ces négociations sont dans l'impasse depuis deux ans. La résolution appelle à un règlement pacifique au Proche-Orient qui mette fin à l'occupation commencée en 1967 et qui réalise l'idée de deux Etats; un Etat de Palestine indépendant, souverain, démocratique, contigu et viable, vivant aux côtés d'Israël en paix et en sécurité, sur la base des frontières d'avant 1967. Israël et les Etats-Unis s'opposent à cette initiative, arguant qu'un Etat palestinien ne peut résulter que de négociations de paix, abandonnées depuis plus de deux ans. Les Etats-Unis, l'un des 15 membres du Conseil de sécurité, ont bloqué toute tentative des Palestiniens de devenir membres de plein droit de l'ONU, menaçant d'utiliser leur veto. Le statut d'Etat membre doit être validé par le Conseil, contrairement à celui d'observateur, qui doit être voté par l'Assemblée. La porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland a réaffirmé lundi qu'il serait difficile de convaincre le Congrès de débloquer 200 millions de dollars d'aide promis par Washington à l'Autorité palestinienne, en proie à une grave crise financière, si la résolution était votée .Mahmoud Abbas s'est cependant déclaré dimanche dernier, à Ramallah (Cisjordanie) totalement confiant dans l'initiative palestinienne à l'ONU.