Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le représentant de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, ont réitéré, avant-hier, leur appel à la communauté internationale pour qu'elle redouble d'efforts afin de mettre fin au conflit en Syrie. Le chef de l'ONU a ainsi annoncé qu'il se rendrait prochainement dans des camps de réfugiés syriens en Jordanie et en Turquie, tout en appelant la communauté internationale à prêter un soutien plus conséquent à M. Brahimi. "Nous ne pourrons y parvenir que si toutes les parties prenantes prennent les mesures nécessaires et si les actions de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité, vont dans la même direction", a déclaré M. Ban lors d'une réunion informelle de l'Assemblée générale, à laquelle participait également M. Brahimi qui est venu faire devant les Etats membres un compte-rendu de son exposé présenté la veille au Conseil de sécurité. "Si nous appuyons M. Brahimi de façon unanime, il est encore possible d'éviter le pire et d'envisager le retour de la paix en Syrie", a plaidé le secrétaire général. Pour sa part, le représentant de l'ONU et de la Ligue arabe a fait état d'une situation sécuritaire qui ne cessait de ses détériorer, soulignant que les "combats, de plus en plus intenses, s'étendaient désormais à l'ensemble de la Syrie". M. Brahimi a affirmé qu'il n'existait que deux scénarios envisageables en Syrie. Le premier, a-t-il expliqué, est que "soit le processus politique mène à la fin de la tragédie actuelle, avec la création d'une Syrie nouvelle, respectueuse des aspirations légitimes du peuple syrien à la dignité, la liberté, la démocratie, la justice sociale et l'égalité de tous les citoyens en préservant la souveraineté et l'unité du pays". Quant au second scénario, a-t-il prévenu, "c'est le risque de voir la Syrie devenir un Etat défaillant avec toutes les conséquences dramatiques que cela aura pour le pays lui-même, la région et la paix et la sécurité internationale". M. Brahimi a affirmé que les parties prenantes en Syrie devraient s'engager en faveur d'un processus politique, soulignant qu'"avec la rupture des relations du régime de Bachar Al-Assad avec la plupart des pays dans la région, elles ne pourront pas convenir seules d'un plan de paix réalisable dans un avenir proche". ''Nous nous retrouvons donc face à cette organisation, les Nations unies, et en particulier son Conseil de sécurité. Même si ce dernier a échoué, jusqu'à présent, à trouver un consensus sur une feuille de route viable pour la Syrie, je reste néanmoins convaincu que c'est ici et seulement ici, qu'un processus de paix crédible peut être élaboré", a conclu M. Brahimi. Les violences en Syrie ont fait plus de 41.000 morts, en majorité des civils, depuis le début de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad il y a plus de vingt mois, a rapporté, aavant-hier, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins 28.762 civils ont péri depuis le 15 mars 2011, a précisé l'ONG. Le nombre de soldats tués s'élève à 10.323 et celui des déserteurs à 1.402, a précisé cette ONG, basée en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays. "Il faut ajouter 602 autres personnes tuées dont l'identité n'a pas pu être établie", selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ce qui porte le nombre de morts en plus de 20 mois à 41.089. L'opposition en passe de nommer un "Premier ministre" La Coalition nationale syrienne (à l'étranger) a fait un pas vers la nomination d'un "Premier ministre",avant-hier,après trois jours de réunion au Caire. Cette réunion a permis aux Frères musulmans de renforcer leur emprise sur cette nouvelle instance regroupant une partie de l'opposition à Bachar al-Assad. Selon les règles internes fixées dans la nuit de vendredi à samedi, le chef du gouvernement de transition que le groupement veut mettre en place pour asseoir sa crédibilité internationale sera élu à une majorité simple de la soixantaine de délégués composant la Coalition, où les Frères musulmans et leurs alliés ont plus de 50% des sièges. L'ancien Premier ministre Riad Hidjab, un apparatchik du Baâth, le parti présidentiel syrien, qui a fait défection en août dernier, paraît le mieux placé pour obtenir ce poste .Soutenu par la Jordanie et les pays du Golfe, il sera probablement choisi avant ou pendant une réunion des Amis de la Syrie mi-décembre, dit-on de sources proches de la Coalition. Les Amis de la Syrie rassemblent une douzaine de pays ayant exprimé un appui non militaire aux insurgés. La banlieue de Damas pilonnée par l'armée Sur le terrain, les violences ne perdent pas d'intensité. Hier, l'armée syrienne a bombardé la banlieue de Damas, dont le régime veut chasser les rebelles qui y ont établi leurs bases arrière, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plusieurs banlieues étaient bombardées par l'artillerie et l'aviation, a ajouté l'OSDH, ainsi que les quartiers sud de la capitale. Le réseau de militants de la Commission générale de la révolution (CGRS) a de son côté rapporté que Douma était également pilonnée par les troupes gouvernementales. Cette localité du nord-est de Damas est située dans la Ghouta orientale, la campagne bordant la capitale, traversée par la route de l'aéroport international gagnée jeudi pour la première fois en 20 mois de conflit par de violents combats. Les violences ont secoué aussi, hier, la province de Homs (centre), où près de 250 000 déplacés ont été enregistrés par l'ONU qui a dénoncé une situation humanitaire critique.avant-hier, 122 personnes ont péri à travers la Syrie, dont 73 civils, selon l'OSDH. Par ailleurs, 22 combattants libanais ont péri dans la ville syrienne de Tall Kalakh.