Les pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ont affirmé, avant-hier, à l'issue d'un sommet extraordinaire en Tanzanie, être prêts à envoyer leur Force d'appui en République démocratique du Congo (RDC) pour contribuer à une nouvelle Force internationale de paix dans ce pays. Le sommet de la SADC a également exhorté les Nations unies à modifier le mandat de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) pour qu'elle puisse véritablement y combattre les groupes rebelles. Le bilan de cette force onusienne de plus de 19 000 hommes, dont la mission est de protéger les civils, est actuellement contesté et le président ougandais Yoweri Museveni a même affirmé à Dar Essalam qu'elle se livrait à une sorte de tourisme militaire en RDC. Les rebelles congolais du mouvement du M23 avaient lancé il y a huit mois une offensive dans l'est du pays qui leur avait permis de conquérir le 20 novembre la ville stratégique de Goma, sans rencontrer de résistance. Le M23 s'est finalement retiré de Goma, le 1er décembre, en contrepartie de négociations attendues avec le régime du président Joseph Kabila. Dans le communiqué final, les dirigeants des pays membres de la SADC réunis à Dar Essalam se sont dits prêts à déployer, en bloc, la Force d'appui (de leur organisation) dans l'est de la RDC, sous les auspices de la Force internationale neutre chargée de contrôler la frontière entre la RDC et le Rwanda et l'Ouganda. L'Union africaine, et en particulier la RDC et ses voisins regroupés au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), tentent depuis des mois de mettre sur pied une telle force. Mais ce projet peine à se concrétiser depuis son lancement en juillet dernier. Le président tanzanien Jakaya Kikwete a assuré que la Force d'appui (Stand by Force) de la SADC serait activée d'ici au 14 décembre, en prévision de son futur déploiement en RDC pour lequel il n'a toutefois pas fixé d'échéance. La Tanzanie a, de plus, accepté de mettre un bataillon à la disposition de la Force internationale pour la RDC tandis que l'Afrique du Sud s'est engagée à fournir un appui logistique, toujours selon le communiqué final.