Des pourparlers entre le gouvernement et le principal syndicat de Tunisie ont repris, hier, afin de trouver un compromis susceptible d'annuler la grève générale prévue, demain, pour dénoncer une attaque islamiste contre des syndicalistes, a indiqué la centrale UGTT. Les négociations concernent les revendications de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et si un compromis est trouvé, on pourra annuler la grève, a déclaré un porte-parole de la centrale syndicale, Ghassen Ksibi. Il a précisé qu'en cas d'échec, un nouveau round aurait lieu, aujourd'hui, afin d'éviter le débrayage national prévu demain le 13 décembre. La principale revendication de l'UGTT est la dissolution de la Ligue de protection de la révolution, une sorte de milice aux méthodes brutales soutenant le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement tunisien. Les syndicalistes accusent cette Ligue d'avoir attaqué dans l'impunité la semaine dernière un cortège de l'UGTT, poussant sa direction à appeler à une grève nationale pour forcer le gouvernement à démanteler cette organisation. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Belgacem Ayari, a jugé, que les négociations se déroulaient dans un climat positif et qu'une sortie de crise était envisageable. Il y a les prémices d'une détente, la possibilité de parvenir à une solution, a-t-il jugé, alors qu'une première médiation conduite par un ancien dirigeant syndicaliste avait échoué durant le week-end. Les relations entre l'UGTT et Ennahda, les deux plus importantes forces du pays, se sont tendues ces dernières semaines, et nombre d'observateurs craignent que ce conflit ne provoque de nouvelles vagues de violences. Dans son histoire, l'UGTT, qui revendique un demi-million de membres, n'a appelé qu'à deux grèves nationales, l'une en 1978 dont la répression a fait des dizaines de morts, et une autre de deux heures, le 12 janvier 2011, deux jours avant la chute du régime de Ben Ali.