Les Bourses européennes ont toutes terminé la semaine en baisse, alors que les investisseurs commencent à douter de la possibilité d'un accord budgétaire aux Etats-Unis. Le président Barack Obama avait retrouvé, avant-hier, les chefs de file du Congrès, pour tenter d'éviter une cure d'austérité radicale aux Etats-Unis dès le 1er janvier, qui plomberait l'économie du pays. "Alors que la journée avance, il devient de plus en plus probable que le pays va foncer dans le mur budgétaire, alors que la rumeur circule qu'il y aurait peu de marge de manœuvre pour trouver un compromis entre les deux parties", a souligné Joshua Mahony, analyste d'Alpari. L'Eurostoxx 50 a cédé 1,24% A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 1,47% à 3 620,25 points, au terme d'une séance dominée par des prises de bénéfices après son record de la veille. PagesJaunes a ainsi cédé 2,58% à 1,89 euros, AB Science 3,02% à 17,68 euros, Alcatel-Lucent 2,31% à 1,01 euro et Eiffage 2,33% à 33,70 euros. Affectées par le climat d'incertitude autour du budget américain, les banques étaient particulièrement à la peine: BNP Paribas a cédé 2,53% à 42,33 euros, Société Générale 2,60% à 28,15 euros et Crédit Agricole 1,78% à 6,05 euros. Vinci, qui a remporté au prix fort la course à la privatisation du gestionnaire des aéroports portugais ANA avec une offre de 3,08 milliards d'euros, a lâché 2,31% à 35,69 euros. Du côté des hausses, GDF Suez a pris 0,52% à 15,93 euros et Orpea 0,48% à 33,42 euros et Areva 0,27% à 12,84 euros. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,57% à 7 612,39 points, lors de sa dernière séance de l'année. En 2012, le Dax a enregistré un bond de plus de 29%, après une chute de près de 15% en 2011. Avant-hier, les valeurs de la chimie figuraient parmi les rares titres à tirer leur épingle du jeu: Henkel a pris 1,25% à 62,2 euros, Beiersdorf 0,95% à 61,88 euros, Merck KGaA 0,26% à 99,83 euros. Volkswagen a perdu 0,26% à 172,15 euros. Sa filiale Porsche a en revanche bondi de 6,25% à 61,7 euros. Côté financières, Commerzbank a cédé 1,51% à 1,43 euro, Deutsche Bank 0,95% à 32,95 euros, Allianz 0,99% à 104,8 euros et Munich Re 1,02% à 136 euros. Sur l'année, c'est Continental qui affiche le meilleur bilan (+82,12%). A Londres, l'indice FTSE-100 a cédé 0,49% à 5 925,37 points. Le secteur de l'assurance était en baisse, à l'image de Admiral Group (-1,84% à 1 176 pence), Prudential (-1,37% à 865 pence) et Aviva (-1,31% à 375,7 pence). La groupe aérien International Consolidated Airlines Group (IAG), maison mère des compagnies British Airways et Iberia, a pour sa part fini en recul de 1,76% à 184,7 pence. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a reculé de 0,82% à 16 273 points. Mediaset, le groupe de télévisions appartenant à l'ex-chef de gouvernement Silvio Berlusconi, a perdu 2,02% à 1,556 euros. Banca Monte Paschi di Siena a en revanche gagné 0,67% à 0,2257 euro, tandis que les autres bancaires étaient à la traîne: Unicredit perdait 1,07% à 3,706 euros et Intesa San Paolo 0,99% à 1,3 euros. Le lunettier Luxottica a pris 0,36% à 31,07 euros. Après deux années de baisse, la Bourse de Milan termine 2012 sur un bilan positif, a par ailleurs souligné Borsa Italiana, le FTSE Mib ayant grimpé de 8,25% (contre -25,28% sur l'année 2011, et de -12% en 2010). Le titre le plus échangé en termes de valeur en 2012 a été celui d'Unicredit (89,9 milliards d'euros). L'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid a perdu 1,81% à 8 131 points. Toutes les bancaires ont souffert: Bankia, la plus grande des quatre banques nationalisées, a continué à chuter (-26,81% à 0,404 euro), après l'annonce qu'elle ne serait plus cotée après le 2 janvier, au terme de son sauvetage par des fonds publics qui a réduit fortement sa valeur. Santander a baissé de 1,46% à 6,008 euros, BBVA 1,7% à 6,92 euros et CaixaBank 3,11% à 2,526 euros. Dans le secteur énergétique, la pétrolière Repsol a perdu 3,28% à 15,475 euros et la compagnie électrique Endesa 1,52% à 16,87 euros. Telefónica a perdu 1,07% et terminé à 10,17 euros. L'indice SMI 20 de la Bourse suisse a terminé la dernière séance de l'année en repli de 0,58% à 6 822,44 points. Sur l'ensemble de 2012, le SMI a gagné 15,6%. SGS, la société de certification de produits, a reculé de 1,75% à 2 026,00 francs suisse. Transocean, une des valeurs les plus volatiles de la place, a rebondi de 0,35% à 40,34 francs après une forte correction la veille. Richemont, qui a affiché la plus forte performance de la place suisse en 2012, a fini sur une hausse de 0,35% à 71,40 francs suisse. La Bourse de Bruxelles a terminé sur un repli de 0,82% à 2 466,27 points. Toutes les valeurs de l'indice Bel-20 ont fini dans le rouge, à l'exception du groupe de services automobiles D'Ieteren (+2,38% à 29,91 euros) qui a connu un rebond technique après un lourd décrochage cette semaine. Parmi les titres qui ont le plus souffert, on compte Mobistar, filiale belge de téléphonie mobile de France Télécom, (-2,44% à 19,22 euros), le numéro un mondial du zinc Nyrstar (-2,37% à 4,45 euros) et le groupe de métallurgie Bekaert (-2,21% à 21,43 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a baissé de 0,79% à 342,00 points, la plupart des titres terminant la séance dans le rouge. La baisse la plus importante a été enregistrée par le sidérurgiste Aperam, (-2,99% à 11,36 euros), suivi par le groupe Air France-KLM (-1,88% à 7,03 euros). La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,79% à 5 659,50 points. L'Indice PSI-20 a été notamment pénalisé par une chute de 3,12% du groupe de médias Cofina et un recul de 1,81% du pétrolier Galp. Le secteur bancaire a également été fortement chahuté: la Banif a reculé de 2,56%, la BCP 1,32%, la BPI 1,23% et la BES 0,77%. Wall Street angoissée face à l'absence d'avancées dans le débat budgétaire Wall Street a fini nettement dans le rouge, avant-hier, nerveuse à l'idée qu'une énième réunion entre responsables politiques à la Maison blanche échoue à faire aboutir à temps les négociations sur le budget des Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 1,21% et le Nasdaq 0,86%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 158,20 points à 12 938,11 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 25,60 points à 2 960,31 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lâché 1,10% ou 15,67 points, à 1 402,43 points. Le marché est complètement focalisé sur le débat autour du " mur budgétaire ", ignorant complètement d'autres nouvelles comme des statistiques plutôt favorables, a remarqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. La Bourse de New York a fermé alors même que le président Barack Obama et les chefs de file du Congrès se retrouvaient à la Maison Blanche afin de tenter d'arracher un accord de dernière minute. Mais les différends restaient encore saillants avant la réunion, démocrates et républicains se rejetant la responsabilité de l'absence d'avancées dans les négociations et campant sur leurs positions respectives. Aussi les investisseurs ont commencé à intégrer la possibilité que Washington ne parvienne à aucune solution pour éviter le +mur budgétaire+, a souligné Steven Rosen, de la Société Générale. Faute de compromis avant lundi soir, une cure d'austérité radicale s'imposera en effet aux Etats-Unis début janvier, risquant de mettre à mal l'économie encore fragile du pays. La publication peu après l'ouverture d'une progression, pour le deuxième mois consécutif, de l'activité économique de la région de Chicago en décembre et d'une hausse, pour le troisième mois de suite, des promesses de vente de logements aux Etats-Unis en novembre, n'a pas suffi à rasséréner le marché. L'annonce d'un accord permettant d'éviter une grève des dockers dans les ports de la côte est des Etats-Unis, potentiellement dommageable pour toutes les entreprises exportant et important des marchandises, a en revanche aidé les indices à se reprendre légèrement, a remarqué M. Volokhine. Mais ce répit a été de courte durée. Le marché obligataire est resté quasi stable. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est établi à 1,711% contre 1,715% la veille et celui à 30 ans à 2,882% contre 2,881% la veille. Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 0,70% (+22,94% en 2012) L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la dernière séance de l'année sur un gain de 0,70% à 10 395,18 points, affichant ainsi une progression de 22,94% sur l'ensemble de 2012 grâce à une nette baisse du yen ces dernières semaines. Les valeurs ont fortement progressé depuis novembre, du fait d'un apaisement des craintes à l'étranger et d'un regain d'enthousiasme provoqué par l'arrivée au pouvoir au Japon d'un gouvernement déterminé à doper l'activité économique et à vaincre la cherté de la monnaie nippone. Le Nikkei termine d'autant plus en beauté qu'il s'agit de son niveau le plus élevé de l'année, et même depuis la veille du tsunami du 11 mars 2011. Sur le seul mois de décembre, le Nikkei s'est envolé de 10,04%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part pris 0,67% avant-hier, et 18% depuis le début de l'année. La journée a encore été très active avec quelque 2,89 milliards de titres échangés sur le premier marché. Les investisseurs à Tokyo apprécient la baisse de la devise japonaise vis-à-vis du dollar et de l'euro, un mouvement qui embellit les affaires des entreprises nippones sur les marchés extérieurs. Les donneurs d'ordres tablent en outre sur la perspective d'un plan de relance massif promis par le nouveau gouvernement de droite pour encourager encore la baisse du yen qui favorise les exportations, et doper l'activité économique freinée par la déflation. À l'heure de la fermeture de la place tokyoïte, le dollar valait 86,45 yens et l'euro 114,5 yens, des niveaux inédits cette année. Les profits des sociétés nippones ont dès lors toutes les chances de s'avérer supérieurs aux prévisions calculées sur la base de taux de changes nettement moins favorables.