Les Bourses européennes ont fini en légère hausse, avant-hier, soutenues par l'espoir d'une sorte d'accord possible pour la formation d'un gouvernement grec. "Il y a un léger espoir d'entente en Grèce, qui reste la principale préoccupation des marchés, mais le marché est extrêmement volatil et prudent", résume Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. La Grèce ne parvenait toujours pas à se doter d'un exécutif après les élections législatives de dimanche, même si des responsables politiques ont fait état d'une "avancée" dans les tractations en vue de la constitution d'un cabinet d'union nationale sous la houlette du dirigeant du Pasok socialiste, Evangelos Vénizélos. Un analyste parisien sous couvert d'anonymat a fait part de rumeurs circulant sur les marchés et évoquant "une éventuelle alliance en Grèce entre la droite conservatrice et les socialistes". L'Espagne a également inquiété les investisseurs, à la veille de l'annonce d'une nouvelle réforme bancaire et après l'annonce de la prise de contrôle de Bankia, par le gouvernement. L'Eurostoxx 50 a pris 0,98% La Bourse de Paris a signé un timide rebond (+0,37%), après deux jours de baisse, dans un marché toujours prudent quant aux chances d'un accord politique en Grèce, l'indice CAC 40 terminant à 3 130,17 points, dans un volume d'échanges peu fourni. Les valeurs bancaires ont retrouvé des forces. BNP Paribas a pris 2,36% à 29,05 euros, Crédit Agricole 4,55% à 3,50 euros et Société Générale 4,51% à 17,51 euros. Peugeot s'est offert la plus forte hausse du CAC 40 (+8,12% à 8,80 euros). En outre, General Motors veut confier la production du prochain modèle Zafira au constructeur français, selon la presse allemande. La Bourse de Londres a terminé en légère hausse, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnant 0,25% à 5 543,95 points. Les banques en ont largement profité: Lloyds Banking Group a pris 4,31% à 31,20 pence, Barclays 3,19% à 208,80 pence et Royal Bank of Scotland 1,86% à 23,05 pence. Les valeurs minières ont également rebondi, à l'instar de Fresnillo (+2,98% à 1147 pence), Kazakhmys (+2,24% à 776 pence) ou ENRC (+2,58% à 537 pence). Du côté des perdants, l'opérateur de télécommunications BT Group a cédé 2,62% à 211,50 pence après la publication d'un chiffre d'affaires en baisse qui a déçu les attentes. La Bourse de Francfort a terminé en hausse, sous l'impulsion de bonnes performances, dont celle de Deutsche Telekom, et de l'espoir de la formation d'un gouvernement en Grèce. L'indice Dax a pris 0,66% à 6 518 points. Le MDax des valeurs moyennes a clos en hausse de 0,41% à 10 489,48 points. Deutsche Telekom a signé une hausse de 3% à 8,8 euros malgré un bénéfice en baisse. Mais un possible mariage entre sa filiale américaine à problème T-Mobile USA et fournisseur d'accès à internet américain MetroPCS Communications a largement soutenu l'action. Lufthansa qui a annoncé une hausse de 3,8% de son trafic passagers en avril a gagné 1,69% à 9,18 euros Les valeurs bancaires se sont également bien comportées: Deutsche Bank a pris 2,68% à 31,23 euros et Commerzbank 0,68% à 1,56 euro. Deutsche Boerse a gagné 3,90% à 45,42 euros, s'arrogeant la tête de l'indice. La Bourse de Madrid a terminé sur un rebond de 3,42% à 7045,7 points, repassant au-dessus de la barre symbolique des 7000 points, portée par les valeurs bancaires, après un mercredi noir marqué par la nationalisation partielle de Bankia. Les investisseurs semblent ainsi avoir reçu positivement l'annonce de la prise de contrôle publique de Bankia, offrant un répit momentané à la Bourse de Madrid chahutée ces derniers jours. Santander a bondi de 5,99% à 4,92 euros, BBVA 5,99% à 5,31 euros, mais Bankia a cédé 1,17% à 2,105 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une hausse de 1,69% à 14 004 points. Les banques ont fortement progressé. UniCredit a bondi de 6,76% à 2,842 euros après l'annonce de résultats trimestriels en hausse et Intesa Sanpaolo de 6,26% à 1,087 euro. Le groupe de télévision Mediaset a pris 4,55% à 1,5158 euro. Finmeccanica, qui a remporté un contrat d'environ 800 millions d'euros de l'armée australienne, a gagné 3,04% à 2,914 euros. Telecom Italia a en revanche cédé 0,53% à 0,842 euros malgré des résultats trimestriels en hausse. Lanterne rouge de l'indice, le fabricant de pneus Pirelli qui a chuté de 9,50% à 8,525 euros. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a terminé en hausse de 1,26% à 2 187,25 points. Les valeurs financières ont nettement rebondi, notamment KBC qui a dégagé un résultat meilleur qu'attendu. L'assureur Ageas (ex-Fortis) a progressé de 6,52% à 1,37 euro. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,95% à 302,94 euros. La hausse la plus forte a été enregistrée par le bancassureur Aegon (+10,09% à 3,64 euros) après la publication d'un bénéfice en hausse. La baisse la plus forte a été enregistrée par Aperam, spécialiste des aciers spéciaux et de l'inox, qui cède 5,57% à 10,42 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a progressé de 0,37% en clôture à 5 237,85 points, soutenu par les valeurs énergétiques et par la banque BES. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a pris 2,57% et l'électricien EDP 1,16% à 2,27 euros. BES s'est appréciée de 3,96% à 63 centimes d'euro. La Bourse suisse a été à contre-courant, enregistrant une nouvelle séance de repli, avec un recul de -0,16% à 5 926,60 points de l'indice SMI. La plus forte baisse a été Zurich Insurance (-2,39% à 212,60 francs) malgré une hausse de 78% de son bénéfice. Les bancaires, qui avaient fortement chuté mercredi, se sont redressées: Credit Suisse gagne 2,90% à 19,88 francs et UBS 3,44% à 11,43 francs.
Wall Street finit sans direction, plus optimiste mais toujours prudente La Bourse de New York a fini sans direction, avant-hier, encouragée par l'espoir d'avancées en Grèce et par un bon chiffre sur l'emploi aux Etats-Unis, en dépit de résultats d'entreprises mitigés: le Dow Jones a gagné 0,16% tandis que le Nasdaq a cédé 0,04%. Selon les chiffres provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 19,98 points à 12 855,04 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 1,07 point à 2 933,64 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a gagné 0,25% (+3,41 points) à 1 357,99 points. Après un long recul, la Bourse américaine s'est reprise dans le sillage des Bourses européennes qui font preuve d'une réelle résistance face aux craintes persistantes pour la crise de la dette en Europe, ont relevé les experts de Charles Schwab. Il suffit qu'il y ait des espoirs d'avancées en Grèce ou des espoirs de recapitalisation des banques en Espagne pour rassurer à très court terme le marché, a commenté Gregori Volokhine. La Grèce a fait un premier pas vers la formation possible d'un gouvernement de coalition pro-européen, sous la houlette d'Evangélos Vénizélos, le chef du parti socialiste (Pasok), avec l'aval de principe donné par un petit parti de la Gauche démocratique. Du côté espagnol, il y a eu la recapitalisation d'une banque, ce qui est susceptible d'amener l'Espagne à accorder un soutien à ses autres banques, ce qui est très positif pour le secteur financier, a ajouté M. Volokhine, en référence à la nationalisation partielle de la quatrième banque cotée du pays, Bankia. Participant également à la bonne humeur de la place new-yorkaise à l'ouverture de la séance, les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé aux Etats-Unis pour la deuxième semaine d'affilée, du 29 avril au 5 mai. Même s'il reste encore à voir si cette baisse des demandes va se poursuivre jusqu'à la mi-mai, nous accueillons ces chiffres comme un signe d'espoir, ont commenté les économistes de RDQ Economics. Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,884% contre 1,835% la veille, et celui à 30 ans à 3,051% contre 3,039%. Tokyo: le Nikkei clôture en légère baisse La Bourse de Tokyo a terminé la séance, avant-hier, en légère baisse de 0,39%, les investisseurs restant inquiets face à la crise en Grèce et aux fluctuations du marché des devises. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 35,41 points à 9 009,65 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a terminé pour sa part quasi stable (-0,05%), s'effritant de 0,41 point à 765,42 points. L'activité a été assez faible, avec 1,89 milliard d'actions échangées sur le premier marché. "Le faible engagement observé sur le marché provient d'une forte prudence par rapport aux mouvements des devises, à laquelle s'ajoute la traditionnelle retenue accompagnant la publication des résultats d'entreprises", a expliqué Tatsunori Kawai, courtier chez kabu.com Securities, cité par Dow Jones Newswires. "Le volume d'échange ne remontera pas avant la fin du pic de la saison des résultats", vendredi, a-t-il ajouté. De nombreuses grandes firmes japonaises, dont Panasonic, Sony ou Toyota ont annoncé leurs résultats annuels ces derniers jours, incitant à l'attentisme d'investisseurs déjà peu encouragés à prendre des risques face à l'instabilité en Grèce. Il n'y toujours pas de nouveau gouvernement à Athènes, alors que le pays en cure d'austérité reste menacé de défaut de paiement et de sortie de la zone euro s'il ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de ses bailleurs de fonds internationaux. Les menaces de déstabilisation de la zone euro que cette situation entraîne inquiète le marché tokyoïte, comme ses homologues du monde entier, d'autant que les entreprises nippones comptent sur une croissance planétaire solide pour prospérer à l'étranger. Comme d'habitude, les craintes pour la conjoncture mondiale ont entraîné ces derniers jours un raffermissement du yen, valeur refuge prisée des investisseurs par temps économique difficile. Cette vigueur renouvelée est nuisible aux groupes nippons actifs à l'étranger car elle réduit la valeur de leurs revenus obtenus hors du Japon, une fois convertis en yens. Parmi les groupes exportateurs victimes ont figuré les fabricants d'électronique: Sony, victime de surcroît de spéculation avant la publication de ses résultats annuels, a perdu 1,22% à 1 213, Panasonic a lâché 1,36% à 579 yens et Canon 0,72% à 3.460 yens. Sharp a repris en revanche 0,49% à 411 yens. Dans l'automobile, Honda a cédé 0,66% à 2 711 yens mais Nissan est resté quasi stable (+0,13%) à 778 yens. Toyota, qui a annoncé mercredi des prévisions optimistes pour 2012-2013, a gagné 0,79% à 3 170 yens. La compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), gérant la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a bondi de 6,52% à 196 yens, après le feu vert du ministre de l'Industrie à un plan d'économie draconien du groupe en grande difficulté financière. Cet accord officiel ouvre la voie au versement par l'Etat d'une aide équivalente à presque 10 milliards d'euros, qui devraient être accompagnés de 10 autres milliards d'euros versés par des établissements privés.