Les marchés européens ont salué, avant-hier, le recul du chômage aux Etats-Unis, à son plus bas niveau depuis l'accession au pouvoir du président Barack Obama, en janvier 2009. Le taux de chômage aux Etats-Unis est tombé à 7,8% en septembre, alors que la prévision des analystes le donnait stable à 8,1%. Les créations d'emploi nettes ont baissé à 114 000, moins que prévu (120 000) mais le gouvernement a revu en hausse son estimation des embauches des deux mois précédents. "Cela montre une amélioration progressive du marché de l'emploi, qui devrait se poursuivre malgré les incertitudes entourant la politique budgétaire du pays et les turbulences des marchés en raison de la crise européenne", a commenté à Paris Inna Mufteeva, économiste chez Natixis. L'Eurostoxx 50 a gagné 1,83% A Paris, l'indice CAC 40 a pris 55,84 points à 3 457,04 points (+1,64%), dans un volume d'échanges assez faible de 2,830 milliards d'euros et après trois jours de baisse consécutifs. Les valeurs bancaires ont grimpé, à l'image de BNP Paribas (+3,54% à 39,39 euros), Crédit Agricole (+1,85% à 5,84 euros) et Société Générale (+3,73% à 23,75 euros). Plusieurs valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, ont profité du chômage américain. Saint-Gobain a gagné 2,91% à 28,49 euros et Schneider Electric 3,96% à 50,42 euros. Londres a fini en hausse, l'indice FTSE-100 prenant 43,24 points, soit une progression de 0,74% à 5 871,02 points. Les valeurs minières ont profité des chiffres américains, Eurasian Natural Resources bondissant de 6,14% à 333,3 pence, Kazakhmys de 4,46% à 738 pence et Vedanta Resources de 3,16% à 1 101 pence. Anglo American, dont la filiale Amplats a annoncé le licenciement de 12 000 de ses 28 000 mineurs en grève sauvage du site de Rustenburg (nord) en Afrique du Sud, a pris de son côté 1,96% à 1 812,5 pence. Le Dax de la Bourse de Francfort a progressé de 1,27% à 7 397,87 points. Le MDax des valeurs moyennes a gagné 0,98% à 11 349,69 points mais a vu le titre Metro chuter de 8,95% à 21,46 euros après l'annonce par ce dernier de la baisse de ses objectifs de résultat opérationnel (EBIT) pour 2012. Le FTSE Mib de la Bourse de Milan a progressé de 2,35% à 15 876 points. La plus forte hausse est celle du groupe alimentaire Parmalat, filiale du français Lactalis, qui a grimpé de 4,17% à 1,75 euro. Le groupe a démenti dans un communiqué, avant-hier soir, des rumeurs de retrait de son titre de la bourse. Telecom Italia a progressé de 3,79% à 0,8075 euro et Unicredit de 3,76% à 3,528 euros. Mediaset en revanche termine en chute de 2,45% à 1,473 euro. A Madrid, l'indice Ibex-35 a rebondi de 1,81% à 7 954,4 points. Une demande de sauvetage du pays n'est d'ailleurs "pas imminente" car rien ne presse au vu des conditions de refinancement de la dette espagnole sur les marchés, ont estimé, avant-hier, deux sources européennes sous couvert d'anonymat. Les valeurs bancaires ont profité de cette détente: Santander a grimpé de 3,29% à 6,06 euros, BBVA a gagné 3,25% à 6,22 euros et CaixaBank a pris 0,66% à 3,03 euros. L'espagnol Inditex, numéro un mondial du textile avec sa marque Zara, a lui terminé sur une hausse de 0,61% à 99,96 euros, après avoir dépassé en séance la barre symbolique des 100 euros, pour la première fois de son histoire. Depuis le début de l'année, le titre a déjà bondi de 57,96%, à l'inverse de la tendance de l'Ibex-35 qui a lui perdu 7,14% de sa valeur. La Bourse suisse a poursuivi sur sa tendance haussière de la veille, l'indice SMI des 20 valeurs vedettes ayant clôturé en progression de 0,66% à 6 674,82 points. Le spécialiste de l'intérim Adecco a réalisé la meilleure performance, terminant la séance en hausse de 2,50% à 48,38 francs suisse, devant le cimentier Holcim qui a pris 1,52% à 63,25 francs suisse et Credit Suisse qui a gagné 1,09% à 21,24 francs suisse. Lonza a par contre cédé 4,19% à 48,48 francs suisse, suivi du réassureur Swiss Re en repli de 0,76% à 64,90 francs suisse et du leader mondial du forage pétrolier en haute mer Transocean qui a abandonné 0,68% à 42,18 francs suisse. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a pris 1,49% à 332,53 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par le bancassureur ING, qui a gagné 3,47% à 6,62 euros, et par l'opérateur de télécommunications KPN, qui a grimpé de 3,44% à 6,11 euros. Les deux uniques baisses de la séance ont été enregistrées par le groupe de courrier express TNT Express, qui a perdu 1,12% à 8,17 euros et par le groupe de distribution Ahold, qui a cédé 0,23% à 9,81 euros. Le Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a terminé la semaine sur une note optimiste, gagnant 1,18% à 2 436,48 points. Le bancassureur KBC a enregistré de loin la meilleure performance de la journée. Il a progressé de 4,68% à 20,68 euros. Le groupe de métallurgie Bekaert, qui a pris 2,88% à 22,90 euros, et le numéro un mondial du zinc Nyrstar (+2,43% à 4,88 euros) ont également réalisé de bonnes performances. Seules cinq des 20 valeurs vedettes ont baissé, en particulier le distributeur Delhaize, qui a perdu 1,06% à 30,77 euros. Lisbonne a clôturé sur un gain de 1,84% à 5 387,71 points, emportée par les valeurs bancaires qui ont enregistré les plus fortes hausses. La banque BES a gagné 8,57%, BCP 7,35%, Banif 5,59% et BPI 2,63%. Enfin à Athènes, Le principal indice, l'Athex, a clôturé en hausse de 5,05% sur une note d'optimisme quant à la restructuration du secteur bancaire grec sur fond de poursuite des discussions entre le pays et ses créanciers. Dans ce contexte, l'annonce de "contacts" noués entre la principale banque commerciale du pays, Banque nationale de Grèce (BNG), et Eurobank, la troisième, pour discuter d'une éventuelle fusion, a encouragé tout le secteur bancaire.Les titres d'Eurobank et de BNG, suspendus à l'annonce des discussions, avaient progressé de respectivement 7,34% et 3,98%. Wall Street termine sans direction, malgré la baisse surprise du chômage La Bourse de New York a fini la semaine sans direction, avant-hier, le marché effaçant en fin de séance les bénéfices engrangés plus tôt grâce à l'annonce d'une baisse surprise du chômage aux Etats-Unis en septembre: le Dow Jones a gagné 0,26% tandis que le Nasdaq a perdu 0,42%. Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 34,79 points à 13 610,15 points, un sommet plus atteint depuis le 10 décembre 2007, mais le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 13,27 points à 3 136,19 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a, lui, fini quasi stable (-0,03% ou 0,47 point) à 1 460,93 points. Après avoir débuté en forte hausse suite à la publication des indicateurs sur l'emploi, le marché a effacé la plus grande partie de ses gains car il n'y a plus personne qui y participait en ce vendredi après-midi, a indiqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. Pour preuve selon lui, les volumes d'échange qui étaient encore à 15% au-dessus de la moyenne hebdomadaire vers midi étaient descendus à 2% en-dessous de la moyenne quelques minutes avant la clôture de la séance. Les indices avaient pourtant évolué dans le vert pendant une majeure partie de la journée car les chiffres de l'emploi, publiés avant l'ouverture, étaient meilleurs qu'attendu, a souligné Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, le taux de chômage passant surtout sous la barre des 8% pour la première fois en presque quatre ans. Il est en effet tombé à 7,8% en septembre, soit son niveau le plus faible depuis l'accession au pouvoir du président Barack Obama en janvier 2009. Les créations d'emploi nettes dans le pays ont toutefois baissé de 20% par rapport à août pour s'établir en septembre à 114 000. Mais même si ce dernier chiffre ne devrait pas susciter de regain d'optimisme particulier, ces indicateurs confirment que l'emploi s'améliore petit à petit, a noté M. Volokhine. Wall Street était par ailleurs toujours soutenue par la réaffirmation par la Banque centrale européenne (BCE) de son engagement à activer son programme de rachat de dette souveraine pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro, ont noté les analystes de Charles Schwab. Le marché obligataire a nettement reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a grimpé à 1,732% contre 1,665% la veille et celui à 30 ans à 2,966% contre 2,882% la veille. Tokyo clôture en hausse de 0,44% grâce au repli du yen La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en hausse de 0,44%, encouragée par un affaiblissement du yen dû à une petite vague d'optimisme sur le marché. A la clôture, avant-hier, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 38,71 points à 8 863,30 points. Il est resté quasi stable sur l'ensemble de la semaine (-0,08%). L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé un peu moins, de 0,24%, grignotant 1,75 point à 737,13 points. L'activité est restée très faible, avec 1,48 milliard d'actions échangées sur le premier marché, en raison d'une certaine prudence avant la publication des chiffres de l'emploi américain pour septembre. Le léger vent d'optimisme soufflant sur les marchés ces derniers jours, à la faveur notamment de plusieurs indicateurs américains positifs, a permis un reflux du yen, notamment vis-à-vis de l'euro. La devise japonaise est scrutée par les investisseurs, car toute baisse de son niveau élève la valeur des revenus tirés de l'étranger par les groupes nippons, lorsqu'ils les convertissent en yens. La cote a évolué dans le vert l'essentiel de la séance. Le Nikkei a certes dévissé quelques minutes après l'annonce du statu quo de la Banque centrale du Japon dans sa politique monétaire --alors que certains investisseurs espéraient un nouvel assouplissement monétaire. Mais la bonne humeur, teintée de prudence, a repris le dessus et le marché a fini la séance assez clairement au-dessus de l'équilibre. Parmi les gagnants du jour ont figuré deux géants de l'électronique dont les titres ont subi d'importants mouvements de vente ces derniers mois: Sony a rebondi de 2,82% à 948 yens et Panasonic de 1,58% à 514 yens. Sharp, en grande difficulté financière, a en revanche continué sa descente vers les tréfonds, perdant encore 2,75% à 177 yens. Autre secteur bien portant, avant-hier, les sidérurgistes: Nippon Steel & Sumitomo Metal a gagné 1,28% à 158 yens et JFE Holdings 1,86% à 1 037 yens. Les constructeurs d'automobiles ont en revanche passé une mauvaise journée, en raison d'articles de presse évoquant de fortes baisses de leurs ventes en Chine à cause des tensions diplomatiques sino-nipponnes. Toyota a brutalement freiné de 1,62% à 3 045 yens, Nissan de 1,47% à 669 yens et Honda de 0,45% à 2 422 yens.