Plusieurs observateurs estiment que les opérateurs économiques ont un rôle important à jouer pour concrétiser la dimension maghrébine des sociétés. Ces derniers estiment néanmoins que les conditions actuelles ne sont pas toujours là pour les aider et favoriser leur passage des frontières, leur installation dans les pays voisins et l'instauration de partenariats intra régionaux. Ce la n'a heureusement pas empêché un nombre de plus en plus important de PME maghrébines de concevoir leur développement dans un cadre régional. Toutefois, au Maghreb, cette intégration par les marchés reste embryonnaire, les opérateurs se cantonnent dans une position attentiste montrant leur scepticisme quant à l'efficacité de l'intégration institutionnelle dans la région. Ce qui laisse certains s'interroger si les opérateurs maghrébins ont la volonté et la capacité d'enclencher un processus d'une intégration spontanée réussie. Dans ce contexte les participants au forum Atuge en Tunisie estiment que l'intégration ne peut pas réussir sans l'adhésion des gouvernements, puisque ces derniers doivent assurer qu'il n'existe aucune entrave non seulement au bon fonctionnement des marchés mais également aux actions engagées par les différents opérateurs économiques. Le rôle des gouvernements dans ce type d'intégration concerne aussi bien la mise en oeuvre d'une politique de facilitation et de transparence concernant les flux commerciaux ainsi que le développement du secteur financier. Ainsi et concernant le premier volet, les gouvernements doivent s'assurer de l'harmonisation des réglementations régissant les échanges commerciaux surtout celles liées à la mise en oeuvre des accords de libre échange, notamment les procédures et les règles d'origine, les restrictions non tarifaires et enfin, le traitement préférentiel des produits maghrébins. Il s'agit égalent de la suppression des distorsions au commerce afin de réduire le volume des flux informels et poursuivre des réformes des douanes nécessaires à la modernisation de l'administration des douanes de chaque pays. Il faudra aussi poursuivre des réformes des tarifs douaniers pour, d'une part, simplifier et réduire les tarifs et, d'autre part, améliorer les procédures d'échange de traitement de documents et améliorer les systèmes de paiement et de garanties, appuyer le secteur financier et développer la chaîne logistique, y compris les transports ainsi que les investissements conjoints dans les services liés au commerce. Avec les changements et les transformations qu'implique tout processus d'intégration dans un monde de plus en plus globalisé, le secteur financier a joué et joue un rôle majeur. Tous les pays ont été incités à mettre en oeuvre des transformations dans leurs systèmes financiers pour ne pas se retrouver isolés ou envahis par des opérateurs étrangers. Ainsi, et dans le cas concret de l'Europe, les directives communautaires sur la réglementation bancaire, la liberté des mouvements de capitaux, la question des ressources propres sur la base de l'Accord de Bâle et la licence unique. Mais pour que le secteur financier joue un rôle majeur, il est nécessaire qu'il y ait au préalable une intégration de secteurs de l'économie réelle et, surtout, que soit défini un cadre de référence commun afin que les différents systèmes s'adaptent et parviennent â une véritable convergence. En d'autres termes, si le secteur financier peut favoriser l'intégration, il n'est pas le facteur déterminant unique. Il s'agit aussi, d'améliorer la chaîne logistique, y compris les transports, et d'encourager les investissements conjoints d'une façon plus intensive.