L'ex-Premier ministre de gauche Milos Zeman et l'actuel chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg (droite pro-européenne) sont arrivés en tête du premier tour de l'élection présidentielle tchèque. Ils ont remporté respectivement 24,22% et 23,40% des voix, selon des résultats définitifs de l'Office des statistiques. M. Zeman, ancien social-démocrate et chef du gouvernement en 1998-2002, et M. Schwarzenberg, chef d'un des partis de la coalition gouvernementale, s'affronteront lors d'un second tour les 25 et 26 janvier. Les quelque 8,4 millions d'électeurs tchèques tournent ainsi la page de la décennie du très eurosceptique chef de l'Etat Vaclav Klaus, dont le second mandat quinquennal expire le 7 mars. Cette première présidentielle au suffrage universel direct, dont le taux de participation a atteint 61,31%, se tient sur fond de morosité générale provoquée par la récession économique et un taux de chômage de 9,4%. "Comme en France, le duel présidentiel opposera la gauche et la droite", a constaté M. Zeman, dans une brève déclaration à la presse. Il a saisi l'occasion pour s'attaquer à son adversaire, membre d'un gouvernement de centre droit fragilisé par sa politique d'austérité et divers scandales de corruption. "Milos Zeman sera un grand adversaire. Mais il représente le passé", a de son côté affirmé M. Schwarzenberg. Economiste de formation, réputé pour son vocabulaire musclé, M. Zeman forme avec l'artisan de la "Révolution de velours" de 1989 Vaclav Havel et le président sortant Vaclav Klaus le trio ayant le plus marqué l'évolution du pays depuis la chute du communisme. Le centriste Jan Fischer, chef du gouvernement provisoire en 2009-10, qui faisait initialement partie des favoris pour le second tour, est arrivé en troisième position (16,35%). A la quatrième et à la cinquième places arrivent le vice-président du parti social-démocrate (CSSD) Jiri Dienstbier (16,12%) et Vladimir Franz, compositeur et peintre non-conformiste au visage et au corps intégralement tatoués (6,84%.)