L'arrivée de M. Jan Kavan, chef de la diplomatie tchèque, en Algérie intervient au moment où les relations tchéco-arabes connaissent une période de froid. Le ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, M.Jan Kavan effectuera une visite de trois jours en Algérie à partir du 1er mars prochain. Sa visite a té programmée depuis «plusieurs années», indique-t-on de source diplomatique. Il sera à la tête d'une importante délégation et d'un groupe d'entrepreneurs. Une visite qui s'inscrit, ajoute-t-on, dans le cadre de la coopération économique, mais qui fait suite, assurément, à la dernière bourde du Premier ministre tchèque Milos Zeman. Ce dernier avait comparé, fâcheusement, le président de l'Autorité palestinienne à Hitler dans un entretien accordé au journal israélien Haaretz lors de son dernier séjour en Israël. Un démenti a vite été rendu public précisant que les propos du Premier ministre tchèque ont été mal interprétés et qu'une erreur de ponctuation en est apparemment la cause. Trop tard car les propos de Milos Zeman avaient déjà provoqué l'indignation de nombre de capitales arabes et européennes. Vu la tournure prise par les évenements, des partis ont expliqué que leur Premier ministre «n'est plus capable de représenter la République tchèque dans le monde». Les justificatifs fournis par le ministère des Affaires étrangères tchèque sont jugés fort insuffisants, selon Omar Moussa. Ce dernier estimait, par ailleurs, que, non seulement le Premier ministre tchèque «a dépassé les limites du raisonnable et de l'acceptable», mais encore, a-t-il ajouté, en considérant que «certaines phrases n'aient pas été retransmises exactement», l'esprit des déclarations, «montre clairement une animosité envers les Arabes». L'Egypte a, de ce fait, reporté la visite de Milos Zeman, prévue pour le 28 février. L'Autorité palestinienne a dénoncé fermement, quant à elle, les «commentaires scandaleux» de Milos Zeman et d'ajouter encore que «le fait d'insinuer qu'Israël doit agir avec le peuple palestinien comme l'a fait le monde occidental avec Hitler, et qu'Israël doit expulser les Palestiniens pour mettre fin au conflit actuel, reflète une attitude raciste envers la direction palestinienne». L'Algérie, dans toute cette cacophonie, a gardé un silence caractéristique. Un communiqué a été toutefois adressé à M.Belkhadem, ministre des Affaires étrangères, précisant que la politique tchèque vis-à-vis de la question du Proche-Orient va dans le même sens que la politique européenne, poursuivant un objectif de paix et de dialogue et oeuvrant pour la reprise du processus de paix. Jan Kavan ne manquera certainement pas de revenir sur cette question lorsqu'il s'entretiendra avec son homologue algérien, mais également avec le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, et le Président Bouteflika. Une entrevue est également prévue avec le ministre des Transports. Le ministre tchèque sera, en outre, reçu au ministère de la Défense nationale. Il sera question d'un contrat signé entre les deux parties pour l'octroi de quelques avions de guerre de type Albatros, avons-nous encore appris auprès de l'ambassade de la République tchèque. La Tchéquie voudrait donner un coup de pousse à sa coopération militaire avec l'Algérie.