Le cours de l'or a progressé légèrement cette semaine, dans un marché profitant d'un net accès de faiblesse du dollar et conforté par une accélération des achats de métal jaune en Chine, mais il restait malgré tout cantonné dans une fourchette de prix étroite. Or Après de violentes fluctuations lors de la première semaine de janvier, le cours de l'once d'or a repris son souffle cette semaine en gagnant un peu de terrain tout en restant cantonné dans une fourchette étroite d'environ 30 dollars. "L'or a été tiré par de bonnes performances sur les marchés boursiers, parallèlement au net renforcement de l'euro face au dollar", la monnaie unique ayant été revigorée, jeudi dernier, par un statu quo monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), a souligné Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Or, la dépréciation du billet vert contribue à rendre plus attractifs les achats de métaux précieux, libellés en dollars, pour les détenteurs d'autres devises. Le maintien du taux d'intérêt de la BCE à un niveau historiquement bas est "certainement de nature à soutenir le prix de l'or", mais "on peut aussi penser qu'un nouvel abaissement de ce taux aurait soutenu (encore davantage) le marché de l'or", a néanmoins tempéré M. Kryuchenkov. Or, la décision de la BCE a été prise à l'unanimité de ses membres, ce qui semble exclure selon les experts tout nouvel assouplissement monétaire de l'institution à court terme. D'autant que la Réserve fédérale américaine (Fed) a de son côté récemment minimisé les risques de voir une accélération de l'inflation aux Etats-Unis, alimentant les craintes de la voir mettre fin à ses injections de liquidités dans l'économie - qui stimulaient la croissance, mais aussi diluaient le dollar. Tout durcissement de sa politique monétaire tendrait à renforcer le dollar et donc à pénaliser le cours de l'or, a souligné Angus Campbell, analyste du courtier Capital Spreads. De fait, la prudence des investisseurs spéculatifs restait palpable: SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a ainsi vu le volume de ses participations reculer de 14 tonnes depuis le début de l'année, pour s'établir, jeudi soir, à 1 337,73 tonnes, au plus bas depuis près de deux mois. Selon Angus Campbell, le marché de l'or était cependant solidement soutenu par l'appétit de la Chine, principal consommateur de métal jaune du monde après l'Inde, "les consommateurs chinois continuant d'acquérir de l'or à l'approche du Nouvel an lunaire" début février. Par ailleurs, "avec l'accélération de l'inflation (qui a atteint en décembre son plus haut niveau en sept mois (selon des chiffres publiés vendredi)), les investisseurs chinois se tournent aussi vers le métal précieux à la recherche d'une valeur refuge", l'or étant réputé comme une bonne réserve de valeur pour résister aux tensions inflationnistes, a expliqué M. Campbell. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 657,50 dollars au fixing du soir contre 1 648 dollars la semaine précédente. Argent Le métal gris a été tiré vers le haut dans le sillage de l'or, mais enregistrait lui aussi des gains limités, dans un marché sans conviction. L'argent a terminé la semaine à 30,67 dollars l'once, contre 29,32 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Après un démarrage en fanfare début janvier, les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont poursuivi sur leur lancée, grimpant dans le sillage des métaux de base cotés au London Metal Exchange (LME). Le marché a notamment été revigoré jeudi par des chiffres meilleurs qu'attendu sur le commerce extérieur de la Chine, avec une hausse de 14% sur un an des exportations du pays en décembre - signe de bon augure concernant la vigueur de la reprise économique du premier marché automobile mondial. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 657,50 dollars contre 1 557 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 693,50 dollars contre 689 dollars la semaine précédente.