Le prix de l'or s'est nettement renforcé cette semaine, soutenu par les espoirs de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne (BCE) pour aider la zone euro, tandis que les platinoïdes se sont stabilisés après être tombés à leurs plus bas niveaux depuis fin 2011. Or Alors qu'il évoluait en repli depuis début juillet dans un marché sans élan, le prix de l'once d'or s'est vigoureusement repris cette semaine, engrangeant quelque 50 dollars en l'espace de cinq séances. Même si l'or avait été récemment tiré vers le bas par les inquiétudes sur la zone euro, qui poussaient les investisseurs à se désengager des marchés de métaux précieux pour se procurer des liquidités, "le métal jaune reste le meilleur bouclier contre un risque de défaut d'un pays sur sa dette", a observé Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. La nette aggravation des tensions sur la zone euro du début de semaine a ainsi contribué à renforcer l'or, dans des marchés hantés par la crainte de voir l'Espagne, dont les taux d'emprunt à 10 ans s'envolent à des taux historiques, contrainte de demander un plan de secours extérieur. "Le cours de l'or a ensuite conforté ses gains après des commentaires encourageants du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui ont dopé l'euro face au dollar", a souligné Suki Cooper, analyste de Barclays Capital. M. Draghi a déclaré jeudi que son institution était "prête à faire tout ce qui sera nécessaire" pour sauver l'euro, des propos alimentant les attentes de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la BCE pour stimuler une zone euro à la peine. Or, la nette dépréciation du dollar face à un euro revigoré rend plus intéressants les achats de matières premières -et donc d'or-, libellés dans la devise américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises. "De nouveau, les prix des métaux précieux ont accompagné un mouvement plus large d'optimisme sur l'ensemble des marchés, mais on peut être sceptique sur la solidité de cette hausse" du cours de l'or, a tempéré M. Kryuchenkov, notant que "les volumes d'échanges restaient très modérés" et que le marché restait malgré tout sur ses gardes avant une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine. Par ailleurs, "même si la BCE décide d'agir, cela va prendre probablement des semaines ou des mois, ce n'est pas une question de jour", a ajouté Suki Cooper. Signe de la méfiance des investisseurs spéculatifs, SPDR Gold Trust -le plus important fonds d'or coté dans le monde- a vu le niveau de ses participations reculer de nouveau cette semaine de plus de deux tonnes, à son plus bas niveau depuis janvier. Il a diminué de 30 tonnes depuis début juillet. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 618,25 dollars au fixing du soir contre 1 576,25 dollars la semaine précédente. Argent Souvent considéré comme une alternative moins onéreuse au métal jaune, l'argent a suivi l'or dans sa robuste progression. "Mais il ne pourra poursuivre durablement son rebond qu'en cas d'intervention de la banque centrale américaine" pour soutenir l'économie, a estimé Anne-laure Tremblay, analyste de BNP Paribas. L'once d'argent a terminé la semaine à 27,73 dollars contre 27,07 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont pâti en début de semaine du regain de préoccupations sur la zone euro, avant de se reprendre quelque peu à la faveur de l'affaiblissement du dollar après le discours de Mario Draghi. Le platine est descendu mardi à 1.379,25 dollars l'once, son plus bas niveau depuis fin décembre 2011, tandis que le palladium baissait à 556,21 dollars l'once, un plus bas depuis début octobre. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1410 dollars contre 1408 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 574 dollars contre 577 dollars la semaine précédente.